Symbiose algéro-marocaine tout en musique

Lemchaheb et Mâalem Hamid El Kasri enflamment la scène du Diwan


Mehdi Ouassat
Mardi 25 Août 2015

Décidément, les chanteurs marocains brillent de mille feux en Algérie. Après Mister You, Aziz Sahmaoui et plus récemment Abdelaziz Stati, c’est le célèbre Mâalem Hamid El Kasri et le groupe mythique Lemchaheb qui ont eu le privilège de rencontrer le public algérois à l’occasion du Festival international de musique Diwan. Deux concerts qui ont émerveillé, le week-end dernier, un public venu nombreux à la rencontre de ces artistes marocains aux talents incontestables.
Le nouveau projet musical de fusion «Gnaoua-Jazz» de Mâalem Hamid El Kasri et du batteur algérien de jazz Karim Ziad a ainsi fait vibrer le public sur des rythmes de la musique gnawa et des envolées du jazz à la faveur d’un concert animé, nous apprend l’APS.  Hamid El Kasri, l’un des Mâalems marocains les plus en vue et les plus populaires, toujours accompagné de Karim Ziad, a réussi à épater le public qui a confié avoir «fait le déplacement spécialement pour cet artiste». Accompagnés des membres de la troupe gnawa de Hamid El Kasri et du bassiste mauricien Linley Marthe, le Mâalem et le jazzman se sont livrés à une sorte de joutes musicales implicites entre jazz et gnaoua en parfaite harmonie où les deux styles étaient mis en avant, apprend-t-on de même source.
Quant au mythique groupe des années 70 Lemchaheb, il a animé, samedi, un concert empreint de nostalgie, d'authenticité et d'énergie devant un public d'initiés. Connu pour avoir révolutionné la musique marocaine dans les années 70 et 80, Lemchaheb, dont la musique, le verbe et le dynamisme sur scène n'ont pas pris une ride, ont revisité leur répertoire devant un public algérois enthousiaste, selon l’APS. «Ya chrâa», «Hamouda», ou encore «Ya latif» sont autant de succès, joués sur des rythmes de musique gnawa soutenus par une instrumentation puissante et riche en percussions, qui ont séduit le public. Lemchaheb, ce groupe teinté d'engagement, notamment envers la cause palestinienne, a également partagé la scène, le temps de deux morceaux, avec de jeunes musiciens algériens qui ont assuré les karkabou et la danse.
Notons qu’après avoir disparu de la scène depuis des années, le groupe prévoit un retour en force au-devant de la scène et entend entamer à partir du mois d'octobre prochain une grande tournée maghrébine qui le mènera également en Tunisie et en Algérie en sillonnant, notamment Tlemcen, Constantine, Alger et Annaba. Les membres de Lemchaheb devraient également entamer, prochainement, le tournage d'un film documentaire sur leurs parcours en collaboration avec le réalisateur algérien Larbi Lekhal, alors que la sortie d’un nouvel album est programmée pour les mois à venir.    
Il est, par ailleurs, à noter que la participation de nombreux artistes marocains aux festivals de musique en Algérie confirme le lien étroit entre nos deux musiques et nos cultures respectives, lesquelles ont d’ailleurs été renforcées par Lemchaheb. En témoigne la belle reprise de «Hakmet Lakdar», sublime interprétation faite par l’Algérien Hamid Baroudi qui remettra ce titre de Lemchaheb au-devant de la scène internationale. Comme quoi l'aventure continue et ce que la politique entend séparer, la musique le fait rapprocher immanquablement.  «Au niveau des peuples, je pense qu’on a réussi à dépasser les conflits entre les Etats, nous avons tant en commun, au-delà des frontières», avait d’ailleurs déclaré le célèbre chanteur marocain Aziz Sahmaoui en prenant part à un festival à Alger. « Il y a un amour profond entre les deux peuples, et cet amour sait se renouveler et aller au-delà de la géographie. Nous Marocains et Algériens partageons la même terre, la même histoire, la même culture. Il n’y a rien qui puisse nous séparer; je suis persuadé qu’un jour, cette situation changera», avait précisé le fondateur et l’ex-leader de l’Orchestre national de Barbès, qui est  actuellement à la tête de la fameuse formation «University of Gnaoua».


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