Soulèvements populaires dans les camps de Tindouf

Lors de l’une de ses récentes visites à Laâyoune, l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, a rencontré des représentants de la société civile avec lesquels il s’est entretenu de la question du Sahara marocain. Certains avaient apporté leurs extraits d’acte de naissance établis par les autorités espagnoles. Ils les ont montrés à Ross, en déclarant : «Nous sommes originaires du Sahara marocain, objet du conflit artificiel. Nous pouvons le prouver à travers des documents établis par l’Espagne. Nous défions Mohamed Abdelaziz ou Khaddad et Bouhali de fournir des documents similaires. S’ils les montrent, nous sommes disposés à admettre la véracité de leurs prétentions». 
Cette remarque, Ross a dû la faire à ses interlocuteurs séparatistes, car depuis lors, Mohamed Abdelaziz se fait de plus en plus rare dans les camps et c’est le pseudo-premier ministre, Abdelkader Taleb Omar qui semble diriger les affaires dans les camps. Cette situation ne semble pas satisfaire Alger qui veut imposer des Sahraouis d’origine algérienne qui lui sont fidèles. Chose que les habitants des camps n’acceptent pas et c’est ce qui crée les tensions dans les camps, où les populations ne cachent plus leur mécontentement puisque les marches de protestation et les affrontements avec les milices du Polisario sont désormais quotidiens.
Ces informations viennent d’être confirmées par l’agence d’information italienne ‘’ANSA’’ qui, sans faire cas de la situation humanitaire dramatique dans les camps, a indiqué que le prochain congrès du Polisario désignera le successeur de Mohamed Abdelaziz, justifiant cette affirmation par l’état de santé de ce   dernier.
Connue pour ses relations avec la direction du Polisario, l’agence italienne a souligné que les populations s’interrogent sur les absences chroniques d’un chef dont la réélection à la tête du mouvement est très peu probable, ajoutant que sa démission semble être la seule solution pour calmer ces populations qui croient de moins en moins aux allégations mensongères  des dirigeants du mouvement.  C’est dans ce climat de tension que s’est tenue, le 5 mai courant, la réunion du comité permanent.
Cette réunion dont les observateurs attendaient une réaction à la résolution 2218 du Conseil de sécurité, a été marquée par la préparation du prochain congrès. Ainsi une commission, composée de 20 personnes, a été chargée, entre autres, de préparer ce  congrès qui devrait se tenir en septembre ou en octobre prochains.
Selon des sources à l’intérieur des camps, l’absence de réaction rapide à la résolution onusienne serait due aux luttes que connaissent les hautes sphères du pouvoir algérien, notamment au niveau de la DRS prise au dépourvu par la recommandation relative aux recensements des habitants des camps.
Devant l’attitude d’une direction indécise et l’absence permanente d’un chef décrié, les habitants des camps ne cachent plus leur soutien au projet marocain d’autonomie et ce malgré le contrôle des déplacements entre les camps  que les services algériens ont décidé  de durcir à travers la milice du Polisario qui disperse tout rassemblement de jeunes. Lesquels défient cette milice et ses commanditaires en descendant dans les rues et en brandissant des banderoles réclamant l’autonomie et en arborant le drapeau marocain et  le portrait de S.M le Roi Mohammed VI.