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Séduits par l’offre d’autonomie et le processus de démocratisation du Royaume : Pourquoi des jeunes nés dans leur majorité à Tindouf regagnent la mère patrie par vagues successives


M’Hamed Hamrouch
Lundi 5 Avril 2010

Pas moins de trente-trois jeunes séquestrés ont défié, fin mars dernier,  la sécurité algérienne et celle du Polisario pour regagner la mère-patrie. Et ce sont encore quelque treize jeunes séquestrés qui ont réussi à rentrer vendredi à Laâyoune, après avoir traversé le poste frontalier de Mahbess et El Farssia. Vous auriez évidemment remarqué que c’est une nouvelle génération qui opte pour le retour à la patrie, constituée en majorité de jeunes âgés entre 20 et 30 ans. A contrario des cinquantenaires ou sexagénaires, qui constituaient le gros des troupes ralliées, ce sont des jeunes nés dans leur majorité à Tindouf qui préfèrent retourner à leur pays d’origine. Un phénomène qui devrait attirer l’attention, puisque nous sommes face à une génération qui, en dépit du matraquage idéologique séparatiste qu’elle a subi, son éducation aux faux idéaux révolutionnaires, et le lavage de cerveau dont elle a été victime, préfère forcer les portes du bagne de Tindouf pour regagner la patrie. Qu’est-ce qui a donc pu changer cette jeunesse pour opter, à la fin des fins, pour le retour au pays des racines ? Que s’est-il passé chez cette jeunesse qui jusqu’il y a peu faisait foi dans le « mythe » séparatiste ? La machine à mensonges bien rodée par le Polisario s’est-elle finalement bloquée? La propagande séparatiste s’est-elle subitement grippée pour n’intéresser plus personne dans les camps de Lahmada, y compris cette jeunesse qui incarnait le mythe de « la révolution sahraouie » ratée ? Le vent démocratique qui souffle sur le Royaume est-il parvenu jusqu’à Tindouf ? L’offre marocaine d’autonomie a-t-elle fait bouger les esprits de l’autre côté de la frontière au point de ne laisser personne indifférent ? « Les échos parvenant de Tindouf montrent que ce sont particulièrement et curieusement les jeunes séquestrés qui sont à l’origine du mouvement de soulèvement contre la direction du Polisario », fait constater Ramdan Ould Messaoud, président d’une ONG chargée de la défense des droits de l’Homme (ASSADEH). Et ce ne sont pas les faits qui vont contredire ce constat. Fin février, plusieurs jeunes séquestrés ont entrepris de faire du porte-à-porte à Tindouf pour distribuer des tracts appelant à se joindre à l’offre faite par le Royaume pour l’octroi d’un statut d’autonomie à la population des provinces sahariennes. Séduits par l’option démocratique du Royaume, conjuguée à l’élan formidable du développement social et économique, le lancement du projet de la régionalisation élargie, les jeunes Sahraouis séquestrés n’ont pas l’embarras du choix : rentrer dans leur pays et participer à l’accomplissement du progrès réalisé par le Royaume à l’échelle non seulement économique mais aussi et surtout des droits de l’Homme.
Ces jeunes savent pertinemment que le champ des libertés s’élargit de jour en jour au Maroc, quoi qu’en disent les dirigeants séparatistes. Ils mesurent à quel point le fossé est grand entre un système séparatiste répressif et un régime marocain acquis aux valeurs de la démocratie, de la modernité et du progrès. L’offre d’autonomie, proposée par le Royaume pour tourner la page du faux conflit du Sahara, a contribué largement à ce changement de mentalités chez la population de Tindouf, en particulier chez des jeunes déjà excédés par la corruption de la direction du Polisario. Ils ne sont pas sans savoir que l’aide humanitaire destinée à leurs familles finit souvent dans les poches de leurs dirigeants, que ce détournement profite aux enfants de ces dirigeants pour se payer des vacances dorées dans les différents pays d’Europe, ou des bourses d’études dans les universités occidentales les plus prestigieuses. Révoltés par les grandes inégalités sociales, l’immobilisme de la direction du Polisario quand il s’agit de faire un pas vers le règlement du conflit, l’instrumentalisation du séparatisme par les renseignements algériens pour contrer les intérêts du Royaume, les jeunes séquestrés sont nombreux à se rendre compte aujourd’hui que le mirage séparatiste, hérité de la guerre froide, n’a plus de raison d’être. Et qu’il faut désormais se tourner vers l’avenir. Et leur avenir se construit résolument au Maroc, leur pays d’origine. Et surtout pas en Algérie, qui continue d’insulter l’avenir. 


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