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Régionalisation avancée : Les chiffres du HCP ne font pas dans l’équivoque Enième ratage du gouvernement Benkirane

Enième ratage du gouvernement Benkirane


Hassan Bentaleb
Mercredi 7 Septembre 2016

Disparité régionale, mauvaise mise en œuvre du chantier de la régionalisation avancée et  déséquilibre dans la promotion des régions. Telles semblent être les conclusions du rapport des comptes régionaux pour l'année 2014 du Haut-commissariat au pPlan (HCP) rendu public ce mardi.    
Selon ce document, cinq régions ont enregistré des taux de croissance du PIB supérieurs à la moyenne nationale. Il s’agit des régions de Guelmim-Oued Noun avec 15,4%, de Rabat-Salé-Kénitra (7,1%), de Casablanca-Settat (5,3%), de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (4%)  et de l’Oriental (3,3%). « C’est normal que ces régions enregistrent ces taux de croissance puisqu’il y a l’installation de nouvelles activités économiques et une baisse du taux de croissance national», nous a précisé Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains.  De son côté, Mohamed Kerkab, professeur à la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales de l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, estime que cette croissance reste relative puisque d’autres régions ont réalisé des taux de croissance nuls.
Les régions de Fès–Meknès et de Souss-Massa ont affiché, de leur côté,  des rythmes de croissance positifs, mais inférieurs à la moyenne nationale, avec 2,7% et 2,4% respectivement.
Les régions de Drâa-Tafilalet, de Dakhla-Oued-Ed Dahab, de Marrakech-Safi, de Laâyoune-Saguia al Hamra et de Béni Mellal-Khénifra ont enregistré, en revanche, des croissances négatives, respectivement de (-0,3%), (-2,3%), (-3,7%),  (-4,7%) et (-8,8%).
Le rapport du HCP a indiqué également que cinq régions ont créé 40,3% du PIB : la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (9,4%), de Fès-Meknès (9,4%), de Marrakech-Safi (9%), de Souss-Massa (6,6%) et  de Béni Mellal-Khénifra (5,8%).
Dans ces conditions, les disparités du PIB entre les régions se sont accentuées. L’écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional  moyen) est passé de 50,4 milliards de DH en 2013 à 53,2 milliards en 2014, a précisé le document de HCP.
Pour Hicham Attouch, ce classement n’a rien de surprenant puisqu’il s’agit de régions où il y a une forte concentration industrielle ou agricole. «  Le point marquant dans ce classement est le positionnement de Tanger en  tête devançant Casablanca et ce grâce aux activités de l’offshore », nous a-t-il précisé. Et d’ajouter : « Cela signifie également que l’Etat n’a pas fourni les efforts nécessaires pour permettre à d’autres régions de jouer un rôle plus important  dans l’économie nationale ».
Sur un autre plan, le document du HCP a indiqué que cinq régions présentent un PIB par habitant supérieur à la moyenne nationale. Il s’agit des régions de Dakhla-Oued-Ed Dahab (64312 DH), de Casablanca-Settat (43187 DH), de Laâyoune-Saguia Al Hamra (35583DH), de Rabat-Salé-Kénitra (32961DH) et de Guelmim-Oued Noun (27964 DH). Dans les autres régions, le PIB par habitant s’est situé entre 15122 DH, enregistré dans la région de Drâa-Tafilalet et 24650 DH dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
Toutefois, la dispersion du PIB par habitant est en diminution. L’écart absolu moyen a baissé, passant de  9766 DH en 2013 à 9695 DH en 2014, a noté le rapport. « Ces résultats sont logiques, car les trois villes du Sud comptent un nombre réduit d’habitants et que Casablanca et Rabat  concentrent les richesses créées par l’économie nationale », nous a indiqué Mohamed Kerkab. Pour sa part, Hicham Attouch a tenu à préciser qu’il ne faut pas confondre hausse du PIB par habitant et  pouvoir d’achat. « Cette hausse ne veut pas dire que le niveau de vie des citoyens s’est amélioré », a-t-il souligné.
Concernant la création de la valeur ajoutée nationale, le rapport a noté que les régions de Rabat-Salé-Kénitra, de Fès-Meknès, de Casablanca-Settat, de Marrakech-Safi et de Souss-Massa ont contribué pour 68,5% à la création de la valeur ajoutée nationale des activités du secteur primaire en 2014 au lieu de 68,3% en 2013. Les régions de Casablanca-Settat et de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont participé pour 55,7% à la valeur ajoutée nationale des activités du secteur secondaire en 2014 au lieu de 50,4% en 2013.
Des chiffres que remet en cause notre professeur d’économie. Selon lui, ces chiffres demeurent insignifiants puisque les salaires et les dépenses déclarés par les entreprises et les agriculteurs sont souvent gonflés et qu’il y a peu de données sur le nombre d’employés et les chiffres d’affaires.   
Les régions de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra ont participé pour 39,6% aux dépenses de consommation finale des ménages  (DCFM) au niveau national, avec 24,8% et 14,8% respectivement.
Celles de Fès-Meknès, de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, de Marrakech-Safi, de Souss-Massa et  de Béni Mellal-Khénifra ont participé pour 47,1% aux DCFM. Cette participation a été respectivement de (11,8%), (11,4%), (11,2%), (7,1%) et (5,5%).
Les autres régions ont des contributions comprises entre 0,6% pour la région de Dakhla-Oued-Ed Dahab et 7% pour la région de l’Oriental.
Globalement, les disparités des dépenses de consommation se sont accentuées. L’écart absolu moyen entre la DCFM des différentes régions et la DCFM régionale moyenne a atteint 29,9  milliards de DH en 2014 au lieu de 28,6 milliards de DH en 2013. « Ce sont des régions connues de par leurs habitudes de consommation. Mais ces chiffres ne doivent pas occulter une autre réalité, celle du taux d’endettement qui reste élevé dans ces régions », nous a expliqué  le président du Forum des économistes marocains.
Hicham Attouch estime que ces données sont à relativiser et doivent être interprétées dans leur contexte de 2014, puisque selon lui, depuis, la situation a beaucoup évolué.
 Même son de cloche de la part de Mohamed Kerkab qui pense que ces statistiques restent incomplètes en l’absence d’autres paramètres.  Toutefois, nos experts considèrent que ces chiffres donnent une certaine idée de la situation économique de nos régions et de l’avancement du chantier de la régionalisation avancée.  


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