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Reconnaissance Royale historiquement légale : L’ancien monarque espagnol, Juan Carlos, avait proposé de remettre le préside occupé de Mellilia au Maroc et de placer celui de Sebta sous statut international


Mourad Tabet
Samedi 6 Mai 2017

L’ancien Roi d’Espagne, Juan Carlos,  avait suggéré en 1979, de céder le préside occupé de Mellilia au Maroc et de conférer à celui de Sebta un statut international à l’instar de celui que Tanger eut entre 1923 et 1956.
Selon l’agence espagnole Europa Press, cette déclaration du souverain espagnol aurait été faite lors d’une rencontre au Palais royal de Zarzuela tenue le 30 avril 1979 entre Juan Carlos et l’envoyé personnel du Président américain Jimmy Carter, le sénateur Ed Muskie alors en tournée en Europe pour aborder « de manière confidentielle » avec ses dirigeants les défis communs au Vieux continent et au Nouveau monde.
Europa Press indique également qu’un télégramme confidentiel envoyé au Département d’Etat contenait un résumé de cette rencontre qui a duré une heure et demie en présence de l’ambassadeur américain à Madrid. Ce télégramme aurait été préalablement adressé au sénateur américain, Muskie qui n’a fait aucune remarque ou objection à son propos ni y a apporté une quelconque correction avant son envoi au Département d’Etat.
D’après la même source, le souverain espagnol aurait affirmé à ses interlocuteurs que « le grand sujet de discorde entre l’Espagne et le Maroc n’est autre que celui des deux conclaves ». Et d’ajouter qu’ « il considère qu’on pouvait céder Mellilia au Maroc en un temps relativement court car seuls 10.000 Espagnols y vivent ».
Juan Carlos était conscient qu’une telle décision allait provoquer la colère de l’armée espagnole. Il a donc assuré ses interlocuteurs que cette colère « durera deux mois seulement» et qu’il est en capacité de « contrôler la situation ».
L’ancien roi d’Espagne qui a été contraint d’abdiquer en faveur de son fils Felipe en juin 2014, a néanmoins reconnu que le fait de céder le préside occupé de Sebta sera « plus compliqué » parce que 60.000 Espagnols y résident. Pour lui, la meilleure solution serait de conférer  à cette ville un statut international à l’instar de celui que Tanger eut entre 1923 et 1956.
Juan Carlos a également exprimé devant ses interlocuteurs sa crainte de voir organisée « une autre Marche verte » si aucune solution n’est trouvée à ce dossier.
La révélation de cette information a suscité nombre de controverses en Espagne. Alors que les uns ont applaudi la proposition de Juan Carlos, d’autres ont été surpris que le monarque ait fait part de cette possibilité devant les Américains.
Le président catalan, Carles Puigdemont, a salué le fait que l’ancien souverain ait eu, en 1979, l’idée de céder Mellilia au Maroc, chose  qui témoigne du «réalisme » de ce monarque.
« Etre prêt à faire des propositions politiques en vue de résoudre les conflits me paraît intelligent », a-t-il souligné dans un tweet relayé par Europa Press.
Deux formations politiques de Sebta, ne partagent pas la position du président catalan. Il s’agit de la coalition Caballas (4 représentants à l’Assemblée de Sebta) et le Mouvement pour la dignité et citoyenneté (3 représentants).
D’après elles, la Maison royale devrait « démentir ou réprouver » les propos de l’ancien Souverain.
Le porte-parole de la coalition Caballas, Mohamed Ali, a ainsi déclaré à ladite agence espagnole que « si la teneur du télégramme de l’ambassade américaine ne reflétait pas la réalité, elle doit être démentie le plus tôt possible, mais si elle s’avère vraie, elle doit être réprouvée et que le chef de l’Etat devrait réaffirmer sans ambages que Sebta et Mellilia ont été, sont et seront toujours espagnoles ».
Toujours selon Europa Press, le gouvernement de Sebta et certaines formations politiques comme le PSOE ont éludé la question et évité,  pour le moment, de commenter la teneur du télégramme américain.
Il convient de rappeler que le diplomate espagnol, Maximo Cajal (décédé en 2014) avait écrit un livre (Ceuta, Melilla, Olivenza y Gibraltar : ¿Dondé acaba España ?) dans lequel il avait défendu l’idée selon laquelle il fallait que Madrid  cède Sebta et Mellilia au Maroc avant de réclamer Gibraltar. Le PSOE avait dû expulser ce diplomate qui fut proche de l’ancien chef du gouvernement, Jose Luis Zapatero, suite aux protestations véhémentes des gouvernements des deux présides occupés.


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