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Ramid ordonne l’audition d’un ex-bâtonnier de Tanger

Abdesselam Bakkioui avait accusé deux magistrats de corruption


T. Mourad
Vendredi 18 Décembre 2015

Ramid ordonne l’audition d’un ex-bâtonnier de Tanger
Le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, a ordonné à l’inspecteur général du ministère de diligenter une enquête sur les propos tenus par l’ex-bâtonnier et avocat au barreau de Tanger, Abdesselam Bakkioui, et concernant deux magistrats.
Selon un communiqué du ministère, c’est le procureur du Roi près la Cour d’appel de Tanger qui se chargera, en premier lieu, d’auditionner l’ex-bâtonnier, avant d’annoncer les résultats et les mesures juridiques qui en découleront.
L’ex-bâtonnier, rappelle-t-on, avait accusé, sur sa page Facebook, deux magistrats de la capitale du Détroit de corruption et affirmé qu’il disposait des documents qui en attestent.
Réagissant au communiqué du ministre, ce dernier a affirmé que Ramid «veut museler toutes les voix qui réclament une vraie réforme de la justice». Et de préciser, dans une déclaration à un média électronique, que le ministre «veut faire passer ses projets à sa manière, et diligente des enquêtes contre toute voix libre qui exprime une opinion contraire à la sienne. Il ne me terrorisera jamais. J’ai lutté toute ma vie et toute tentative pour me faire taire sera considérée par moi comme un honneur».
Contacté hier par nos soins, Me Bakkioui nous a affirmé qu’il ne s’agit pas d’une poursuite diligentée contre lui, comme affirmé par certains médias, mais d’une simple audition destinée à recueillir les informations dont il dispose sur les cas qu’il a dénoncés.
Il nous a également fait part de ses observations concernant certains points du communiqué du ministère de la Justice et des Libertés. Il a affirmé, dans ce sens, qu’il avait, à plusieurs reprises, dénoncé des cas de corruption via Facebook et adressé, par ce même biais, une lettre au ministre en charge de ce département dénonçant ce phénomène et appelant à une réforme profonde du secteur. Ce qui semble avoir attiré l’attention de ce dernier, a-t-il déclaré en se demandant pourquoi le ministre n’a pas donné suite aux accusations de corruption proférées contre les magistrats par le président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants  Abdellah Bouanou. « Il s’agit d’une justice éclectique », a-t-il martelé avant d’ajouter qu’il n’était nullement contre un parti politique ou un autre parce que lui-même fait partie de l’un d’entre eux et qu’en tant que bâtonnier, il avait poursuivi des avocats qui faisaient partie de son propre camp. « Il est impossible de faire taire les voix qui réclament une réforme de la justice, car celle-ci fonde la réputation du Maroc et peut drainer les investissements qui pourront lui permettre de se développer davantage», a-t-il ajouté. Et de conclure : « Mon message à tous les hommes honnêtes qui exercent dans le secteur de la justice : fédérez vos efforts pour faire face à la corruption qui est une véritable monstruosité».
Pour sa part, une source du ministère de la Justice et des Libertés a assuré que la procédure diligentée dans ce cas d’espèce est tout à fait normale et nécessaire. «Comment un avocat qui plus est ex-bâtonnier se permet d’accuser publiquement deux magistrats de corruption et que des médias les relaient sans que le ministre n’intervienne pour vérifier si ces accusations sont avérées ou non ?», a-t-elle expliqué dans une déclaration à Libé. Et d’ajouter :«Si une partie, qu’il s’agisse d’un avocat ou d’une association professionnelle,  lance des accusations à l’encontre de qui que ce soit, le ministère de la Justice se trouve dans l’obligation d’agir pour clarifier les choses devant l’opinion publique. Cela ne signifie absolument pas que le ministère a l’intention de terroriser qui que ce soit. Il ne fait qu’appliquer les règlements en vigueur».
Quant aux informations relayées par certains médias concernant des enregistrements sonores dévoilant l’arnaque d’un investisseur français par des avocats et des magistrats à Tanger, le ministère de la Justice et des Libertés  a précisé, dans son communiqué, qu’il avait également diligenté une enquête sur ce sujet dès qu’il avait reçu une plainte dans ce sens. La même source a affirmé que les avocats en question ont remis en cause l’authenticité desdits enregistrements sonores. Après quoi, le ministère a ordonné le recours à l’expertise vocale et poursuit son enquête à ce propos.


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