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Quand les enfants quittent le cocon familial pour études

Peu évident pour les parents


Nezha Mounir
Jeudi 4 Septembre 2014

Quand les enfants quittent le cocon familial pour études
Ils s’appellent Youssef, Hamza, Hanane. Leur point commun, ils ont  quitté le cocon familial pour aller poursuivre leurs études à l’étranger. La séparation avec le foyer familial et le pays est souvent vécue comme un déchirement, aussi bien pour les jeunes que pour leurs parents. Mais ils estiment tous que le jeu en vaut la chandelle. Donner le meilleur d’eux-mêmes  pour décrocher un diplôme bien coté et assurer ainsi leur avenir professionnel. Un rêve qu’ils sont nombreux à caresser mais que peu arrivent à  réaliser. Leurs capacités intellectuelles ou financières n’étant pas toujours à la hauteur de leurs ambitions.
Pour Youssef, nouveau bachelier, le chemin est tout tracé. Depuis sa première année de lycée, il n’avait qu’une idée en tête : Intégrer l’école fédérale polytechnique de Lausanne. Quand on lui demande «Pourquoi cette école spécialement ?» «Parce qu’elle est très bien classée mondialement», s’empresse-t-il de répondre. Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions ? Youssef s’y est investi. Bien  évidemment, il a adressé son dossier de candidature à la prestigieuse école. Une fois qu’il a décroché son baccalauréat, en physique-chimie avec une très bonne mention, il estime avoir rempli sa part du contrat. Place au côté financier et c’est aux parents de prendre la relève  « Bien que nous soyons dispensés des frais d’études puisque ladite école est publique, les frais sont assez conséquents », souligne sa maman. Il faut d’abord bloquer une somme de 20.000 à 22.000 DH par mois exigée pour l’obtention du visa. Les frais d’inscription s’élèvent à 12.000 DH. Et puis 900 DH d’assurance par mois. Pour le logement, il partagera un studio en colocation avec un autre étudiant à raison de 4500 DH par mois. Sans parler du niveau de vie qui est vraiment cher.
Mais c’est surtout la France que choisissent la plupart des étudiants de par les liens historiques et  culturels qui nous unissent à  ce pays. C’est le cas de  Hamza, il vient de décrocher sa licence en génie industriel à la Faculté des sciences et techniques de Fès et il a postulé pour un master à l'Université de Lorraine (Metz). «C’est toute une procédure», explique-t-il. Il faut d’abord créer un compte sur le site campus France-Maroc (gratuit), pour être renseigné sur toutes étapes à suivre. De plus, il faut passer un  test de langue française "TCF" (1500 DH). Quant aux  frais d'inscription,  ils s’élèvent à 485 euros. Pour le logement, Hamza n’a pas eu l’opportunité d’intégrer le Crous (cité universitaire) qui coûterait entre 174 et 330 euros/mois. Dans un premier temps, il a dû rejoindre des amis, ce qui lui a évité de ressentir un quelconque dépaysement.
C’est loin d’être le cas pour Hanane qui est installée à  Londres depuis dix ans déjà. Elle se rappelle avec sourire ses premiers pas dans la capitale anglaise. «Je n’avais que 18 ans et je m’étais retrouvée dans un environnement hostile, du moins je le percevais comme tel, surtout loin de mes parents», témoigne-t-elle avant de préciser : «Le mauvais temps n’arrangeait en rien ma déprime. Je me demandais pourquoi j’ai quitté ma famille, mes amis et surtout le soleil de mon pays. N’eussent été les coups de fil rassurants de mes parents, j’aurais tout quitté. Il faut dire qu’en fin de compte, ma mère a dû me rejoindre pour quelques mois. Tout cela est maintenant loin derrière moi. Preuve en est, après mes études, j’ai fait le choix de m’établir à Londres et je suis intimement convaincue d’avoir raison».
Côté parents, toutes les envolées du cocon ne se font pas dans la même sérénité, suivant l’âge de l’enfant, son degré de maturité, mais aussi la capacité de ses parents à le laisser s’en aller. Certains le vivent comme une étape naturelle à franchir, voire comme un soulagement, quand le départ s’éternise. D’autres se trouvent confrontés brutalement au «syndrome du cocon vide». Certaines mères dépriment, vivent un «baby-blues» comparable à celui qui peut suivre une naissance. Et certains «papas-poules» ont aussi du mal à lâcher leurs «petits». Driss en est la preuve vivante. «C’est extraordinaire, avoue-t-il, quand mon fils a décidé de continuer ses études ailleurs, j’ai très mal vécu cette séparation alors que sa maman a accepté la situation avec beaucoup de philosophie. J’avais énormément de pudeur face à toute l’émotion qui me submergeait. Mais avec le temps j’ai dû m’y faire!»
 


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