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Quand la comparaison avec le Maroc devient une politique publique en Algérie !

Le Maroc, une nouvelle terre d’accueil des constructeurs automobiles

Mardi 11 Avril 2017

Le Maroc est devenu un point de repère chez nos voisins de l’Est. L’approche comparative ou même d’imitation est systématique dans toute initiative. A chaque fois, l’on cite la dynamique d’un pays voisin, souvent sans le nommer pour éviter d’être dans l’embarras. Que ce soit pour les autoroutes, les zones industrielles, les niches d’investissements étrangers, le Plan Maroc Vert et même la politique antiterroriste … la comparaison avec le voisin de l’Ouest est omniprésente. Cela devient même une politique d’Etat, comme l’avait souligné un journaliste algérien.
Les journalistes et analystes reprochent, au pouvoir algérien tacitement mais quelquefois de manière manifeste, de n’avoir rien fait pour assurer un leadership géostratégique, en dépit des fonds colossaux durant la période faste des ventes de pétrole et de gaz à des prix exorbitants. La dernière comparaison en date remonte au jeudi dernier, lorsque le Premier ministre Abdelmalek Sellal promet «de libérer cette année le projet d’usine de montage du constructeur français PSA». Les analystes algériens, les premiers, savent pourtant que l’Algérie « peine beaucoup à tirer profit de ses atouts (situation géographique, marché de 40 millions d’habitants) pour dynamiser le secteur automobile ». Les exemples du Maroc et de l’Iran sont le backstage du discours de Sellal. Le site algérien «wwwtsa-algérie.com» braque, lui, ses projecteurs sur une réussite pour invoquer l’échec de Sellal&Co.
Le site qui poste d’emblée la question : Pourquoi le Maroc a-t-il réussi dans ce secteur ? ne tarde pas à apporter des réponses. Pour séduire les constructeurs, et doubler la production de son secteur automobile, écrit-on, le Maroc a mis en place des mesures incitatives. Résultat : en quelques années, le Royaume est parvenu à attirer les mastodontes du secteur (Renault, PSA, Ford toujours en phase avancée de négociation) et à se hisser parmi les plus grands constructeurs automobiles.
 «Le Maroc est devenu le deuxième producteur de véhicules en Afrique après l’Afrique du Sud avec une part de marché de 35% en 2014 contre 5% en 2003 », indiquait une note de mars 2015 du ministère de l’Economie et des Finances marocain. «Une production destinée à 90% à l’export», explique à TSA Gaëtan Toulemonde, analyste automobile chez Deutsche Bank.
Et d’ajouter que le français Renault s’est imposé comme leader sur le marché, avec deux usines à Tanger et Casablanca. En 2016, le constructeur a produit 347.000 véhicules contre 288.053 en 2015. « Nous maintenons avec nos marques Renault et Dacia entre 37 et 38% de parts de marché et une place de leader incontesté», indiquait à l’Usine nouvelle en novembre 2016, Marc Nassif, directeur général du Groupe Renault au Maroc.
Le marché ne cesse de voir de nouveaux-venus. En 2019, c’est un autre français, PSA (Peugeot-Citroën), qui ouvrira une nouvelle unité d’assemblage à Kénitra, installée sur la zone franche « Atlantic Free Zone », fait savoir le site algérien, comme pour montrer le chemin au gouvernement algérien, avant d’ajouter que cette zone permet aux entreprises de bénéficier d’une exonération des droits de douanes, d’une simplification des procédures douanières, et d’un impôt sur les sociétés à 0% pendant les cinq premières années d’activité.
Selon les données du cabinet d’intelligence économique Oxford Business Group, l’automobile stimule les exportations puisque le pays affiche pour la troisième année consécutive en 2016, des exportations record avec 316.712 véhicules expédiés à l’étranger, soit une hausse de 22,4% en glissement annuel.
Le secteur automobile est même devenu en 2014 puis en 2015, selon l’Office des changes, le premier pôle exportateur du Royaume, devant celui des phosphates. « En 2015, l’automobile a ainsi représenté 22,7% des exportations totales en valeur, tandis que la part des phosphates s’établissait à 20,7% », indique une note du ministère de l’Economie et des Finances marocain en juin 2016.
Effectivement, si le nombre de constructeurs automobiles se multiplie au Royaume, c’est aussi en raison d’une main-d’œuvre à moindre coût, précise l’analyste automobile chez Deutsche Bank, cité par TSA-Algérie. La situation géographique du Maroc est également un atout de taille, du fait  qu’il est situé aux portes de l’Europe, ce qui permet aux constructeurs une économie importante au niveau de l’acheminement des marchandises. Et Gaëtan Toulemonde de faire noter que «ce que l’on gagne sur le coût de la main-d’œuvre, on ne le perd pas en transport ».

Mustapha Elouizi

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