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Possession et efficacité doivent aller de pair

Samedi 7 Octobre 2017

Avec ce Maroc - Gabon de tous les dangers, tout est là. L’enjeu, le moment, l’adversaire. C’est surtout le genre de match qui récompensera la possession plutôt que l’attentisme, et les principes de jeu plutôt que des principes collectifs sans ballon.
Pour nous approcher des clés d’un succès espéré, nous avons décortiqué le match Maroc-Mali du 1er septembre dernier. Une opposition dont la physionomie devrait s’apparenter à celle attendue samedi. Il est fort probable que les Marocains aient la possession alors que les Gabonais passeront la soirée à attendre un contre, pour lancer leur missile sol-sol retrouvé, Pierre-Emerick Aubameyang. Dans ce cas, que vaut l’animation offensive marocaine en phase de construction, face à une ligne défensive basse et un bloc compact ? Et à la perte du ballon, la récupération est-elle performante ?

Les phases de possession:

En dépit du score-fleuve contre les Maliens,, tout n’a pas été parfait dans le jeu. Les Marocains ont eu largement la possession (67%), pour 529 passes effectuées. Mais, pour la précision, il va falloir travailler (78 % de passes réussies). Ce faible pourcentage n’est pas du à un adversaire pressant et coriace, il est plutôt le fruit d’un manque de justesse technique, notamment à l’approche des 30 derniers mètres. Aussi, avons-nous comptabiliser 120 situations de possession. Leur durée moyenne n’est jamais allée au-delà de 15 secondes. Boussoufa, Ziyech et consorts ont certes confisqué une fois le ballon pendant 43 secondes, mais force est de constater que cette action est intervenue alors que les Maliens étaient réduits à 9.  
Si la moyenne de possession peut être biaisée par des joueurs qui portent trop longtemps le ballon, la moyenne du nombre de transmissions est plus révélatrice de la qualité d’une animation collective. Ainsi, nous avons calculé une faible moyenne de 7 passes par possession. La vingtaine de passes consécutives en fin de match est l’arbre qui cache la forêt. Les Marocains n’auront jamais réussi à s’échanger plus de 13 passes de suite à 11 contre 11.
En autopsiant les buts, on remarque que cette phase de jeu est à l’origine de deux d’entre eux. Sur le 4ème, prototype d’une phase de construction de jeu, les filets adverses ont tremblé au bout de 33 secondes, 25 touches de balles (contrôle et conduite) et 15 passes échangées, après que le ballon a voyagé d’une surface à l’autre sous les semelles de 8 joueurs. A l’instar de la dernière réalisation :10 passes, 8 joueurs impliqués, 25 touches de balles en 30 secondes.
A la lumière de ces éléments et malgré les deux buts cités, il nous paraît évident que l’équipe nationale a du mal à prendre le jeu à son compte sur la durée. L’une des principales raisons de la déficience du Onze marocain dans ces situations est le manque de patience dans la construction et un jeu de mouvement sans ballon, souvent, désordonné et parfois inexistant.

Les phases de récupération

Le pléonasme qui consiste à dire qu’avoir la possession passe forcément par la récupération est souvent nuancé : le plus haut et le plus vite possible. D’une part, afin de profiter des espaces dévoilés par la mutation offensive de l’adversaire, et d’autre part, pour bloquer la première relance, en l’occurrence, des Gabonais, et contenir le pouvoir maléfique d’Aubameyang qui, une fois lancé, est difficile à rattraper. D’ailleurs, il est fort à parier que le sélectionneur national opte pour des défenseurs centraux pressant très haut, pour aider à la récupération et soulager les milieux défensifs. Benatia et Saiss ne sont pas très à l'aise dans ce domaine, mais ils se débrouillent, au métier. El Ahmadi, en relayeur chipeur de ballons, aura un rôle tout aussi important. Plus que son abattage défensif, il a aussi été inspiré dans l’utilisation du ballon et a été décisif offensivement. Pour preuve, contre le Mali, il a été l’instigateur des deux premiers buts, en s’aventurant dans les 30 derniers mètres adverses pour subtiliser le cuir dans les pieds de son vis-à-vis du milieu de terrain. Cette phase de jeu a été également à la base du 5ème. Parlons chiffres. Face aux troupes d’Alain Giresse, le temps moyen avant une récupération a atteint les 25 secondes. La récupération la plus rapide est intervenue après moins de 6 secondes, si chère à Guardiola (le but de Fajr). Au cœur de la première période, suite à un contrecoup physique, les troupes marocaines ont été privées du ballon pendant 1mn 21.
Mis bout à bout, tous ses éléments tendent à affirmer qu’à l’inverse des phases de possession, le bloc défensif marocain est performant dans ce type de situations et a de hautes facultés de récupération et de harcèlement sur le porteur du ballon.
En guide de conclusion et même si le dispositif en 4-3-3 devrait offrir une assise et un équilibre supérieurs, il est fort probable de voir les hommes d’Hervé Renard déployés en 4-2-3-1. Dans tous les cas, les joueurs qui fouleront la pelouse devront courir plus et plus vite, pour rester dans le camp adverse, couvrir le maximum de terrain et orienter le jeu des Gabonais latéralement afin de réduire le risque de les voir prendre la profondeur. Il est des périodes qui comptent dans une carrière et, mine de rien,
pour Hervé Renard, cette rencontre dans le volcan du Complexe Mohammed V, vaudra plus que quelques points gagnés ou perdus.

Le Gabon sanctionné par la FIFA

La Commission de discipline de la Fédération internationale de football (FIFA) a sanctionné la Fédération gabonaise pour avoir aligné deux joueurs suspendus, lors d'un match des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, a annoncé l'instance mondiale de football.
Les deux joueurs concernés sont Mario Lemina, qui évolue à Southampton (Angleterre) et Merlin Tandjigora, milieu défensif des Belenenses (Portugal). Ils avaient disputé la rencontre alors qu'ils étaient suspendus.
Selon la décision, le Gabon est sanctionné d'une amende de 6.000 francs suisses (5.200 euros) et est déclaré perdant par forfait du match perdu (0-3) le 2 septembre contre la Côte d'Ivoire. Le classement du groupe C n'est donc pas modifié.
Le 12 septembre, le Comité exécutif de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) avait suspendu de ses fonctions son secrétaire général, Jean-Félix Mba Nze, pour n'avoir "pas rendu compte" de la suspension des deux joueurs, "alors que la FIFA lui a notifié ces suspensions".

Chady Chaabi

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