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Plus de 4.000 juges et procureurs limogés en Turquie

Merkel exige d'Erdogan la libération d'un journaliste germano-turc


Samedi 27 Mai 2017

Plus de 4.000 juges et procureurs ont été limogés en Turquie après le coup avorté de juillet et tous les personnels du corps judiciaire ont été passés au crible pour déterminer d'éventuels liens avec les putschistes, a annoncé vendredi le ministre de la Justice.
"Plus de 4.000 juges et procureurs ont été licenciés dans le domaine judiciaire à cause de leur affiliation" aux réseaux gulénistes tenus pour responsables du putsch manqué, a affirmé le ministre, Bekir Bozdag, à la presse. "Il n'y a plus de juge ou procureur qui n'ait pas fait l'objet d'une enquête".
Le gouvernement turc a lancé des purges sans précédent après la tentative de putsch du 15 juillet, imputée à Fethullah Gülen, un prédicateur installé aux Etats-Unis, et qu'Ankara accuse d'avoir infiltré les institutions turques à l'aide d'un large réseau de fidèles. M. Gülen nie fermement toute implication dans le putsch manqué.
Plus de 100.000 personnes ont été limogées ou suspendues, et plus de 47.000 arrêtées depuis l'été dernier. Des mesures nécessaires, selon les autorités, pour nettoyer les institutions de tout élément factieux.
Dans un rapport publié lundi, l'ONG Amnesty International a néanmoins accusé la Turquie de procéder à des "licenciements arbitraires" et a appelé le gouvernement à mettre en place un méchanisme d'appel pour ceux qui estiment avoir été visés à tort.
Par ailleurs et en marge de la réunion de l’OTAN  à Bruxelles, la chancelière Angela Merkel a "exigé" jeudi du président turc Recep Tayyip Erdogan la libération du correspondant du journal Die Welt Deniz Yucel, emprisonné en Turquie depuis fin février, une des nombreuses sources de tension entre les deux pays.
Lors de sa rencontre avec M. Erdogan à Bruxelles, "la chancelière a de nouveau œuvré pour un traitement en conformité avec l'état de droit des ressortissants allemands en détention et a en particulier exigé la libération de Deniz Yücel", a indiqué la chancellerie dans un communiqué.
La chancelière allemande a, par ailleurs,  menacé de retirer les soldats allemands de la base militaire d'Incirlik, en Turquie, au cœur d'une passe d'armes entre Berlin et Ankara.
Les autorités turques avaient interdit la semaine dernière à des députés allemands de se rendre sur cette base où sont déployés des militaires allemands et qui sert aux opérations de la coalition internationale contre le groupe jihadiste Etat islamique.
Mercredi, M. Erdogan avait une nouvelle fois exhorté l'UE à prendre une décision sur la question de l'adhésion de la Turquie, demandant que son pays ne soit pas traité comme un "mendiant" aux portes de l'Europe.
"L'UE attend que la Turquie se retire d'elle-même", avait-il déclaré depuis Ankara avant de partir pour Bruxelles, où il devait également participer jeudi à un sommet de l'Otan après son entretien avec MM. Juncker et Tusk.
Déjà houleuse depuis le putsch manqué de juillet 2016 en Turquie et la vague de répression qui a suivi, les relations UE-Turquie se sont encore dégradées pendant la campagne pour le récent référendum sur le renforcement des pouvoirs de M. Erdogan.
Les autorités belges et allemandes ont déjà prévenu qu'elles s'opposeraient à la tenue sur leur sol d'une éventuelle campagne référendaire turque pour un rétablissement de la peine de mort, envisagé en Turquie.
Réintroduire la peine capitale mettrait fin à toute perspective d'adhésion de la Turquie à l'UE, a plusieurs fois prévenu Bruxelles.
De son côté, M. Erdogan a affirmé début mai qu'il dirait "au revoir" à l'UE si de nouveaux chapitres de négociations n'étaient pas ouverts dans le processus d'adhésion entamé en 2005 mais enlisé depuis des années.


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