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Partenariat public-privé pour alléger les charges de vaccination de l’Etat

Une façon de rendre plus performant le système de vaccination


Nezha Mounir
Lundi 28 Avril 2014

Partenariat public-privé pour alléger les charges de vaccination de l’Etat
Faut-il que l’Etat continue à supporter les charges inhérentes à la gratuité de la vaccination ? Ne faudra-t-il pas  que ceux qui bénéficient d’une couverture médicale payent leurs prestations quitte à se faire rembourser ? Des questions que ne manque pas de se poser Moulay Said Afif, pédiatre du secteur privé  à Casablanca, lors de la Semaine mondiale de la vaccination.
Et notre interlocuteur d’expliquer : «Si on estime que sur les 600.000 enfants concernés chaque année par la vaccination, 400.000 d’entre eux le font gratuitement, le secteur privé pourra, lui, prendre en charge 200.000 enfants. Ceux-là mêmes dont les parents ont une couverture médicale de type AMO, soit 34% de la population et ceux qui ont une assurance privée». D’après lui, l’Etat pourra ainsi économiser de 100 à 150 millions de DH par an. Un montant qui serait utilisé à bon escient notamment pour l’acquisition d’autres vaccins. Et Dr Afif de prendre l’exemple du vaccin contre l’hépatite A. C’est un vaccin, explique-t-il, qui n’est disponible qu’au niveau du privé ; pourtant l’Etat gagnerait beaucoup à l’avoir. Entre un vaccin qui coûte 200 DH  et une greffe hépatique de l’ordre d’1 million de DH, le choix est évidemment clair mais pas toujours aisé à faire.
Selon lui, tout le monde devrait y mettre du sien notamment les laboratoires pharmaceutiques «Dans le cadre de la dernière campagne pour la baisse des prix des médicaments, nous avons appelé à ce que les laboratoires puissent baisser le prix des vaccins de 20% et en contrepartie, le remboursement devrait se faire à 100%. Ainsi, tout le monde y trouve son compte». En effet, ni la CNSS ni la CNOPS ne perdront de l’argent. De même pour le citoyen qui sera remboursé.
Et les enfants issus de la population démunie et qui ne sont pas éligibles au régime de l’assurance maladie obligatoire (AMO) ? «Bien évidement, ils pourront continuer à être vaccinés gratuitement. Le RAMED leur  permet l’accès aux structures de santé et aux établissements hospitaliers», nous a expliqué Dr Afif qui pense que c’est ainsi que l’Etat peut améliorer davantage  le système de vaccination et le rendre encore plus performant. En effet, pour lui, le Royaume est l’un des rares pays à avoir mis en place une politique cohérente, sensée et très courageuse en matière d’immunisation de sa population contre les maladies cibles depuis le début du 20ème siècle. Des propos largement appuyés par Dr Mohamed Benazzouz, médecin responsable du  programme national d’immunisation au ministère de la Santé. Selon lui, grâce à la couverture vaccinale optimale atteinte au niveau national, bon nombre de maladies infectieuses ont été éradiquées, ce qui a valu même au Maroc d’être certifié (élimination du tétanos néonatal selon le protocole de l’OMS-UNICEf). «Certes, les acquis sont très perceptibles mais encore faut-il les conserver.  Pour ce, il faut multiplier les efforts à tous les niveaux, indique encore Dr Benazzouz. «Avouons que la mise en œuvre sur le terrain du programme national de vaccination n’est pas de tout repos. Il faut une grande vigilance et un suivi continu du processus». Et de rappeler que c’est surtout au niveau des ressources humaines que le bât blesse : «Nous souffrons d’un manque  crucial en personnel. Le départ à la retraite des infirmiers les plus aguerris n’est pas pour arranger les choses. De plus, les contraintes budgétaires handicapent la création de nouveaux emplois». Et puis, «il faut reconnaître aussi que l’accueil voire la communication laissent à désirer. Il va sans dire qu’il ne suffit pas de procéder à l’acte de vacciner, encore faut-il savoir être à l’écoute des parents, les rassurer, calmer l’enfant. Tout cela demande du travail», a encore ajouté Dr Benazzouz.


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