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Echec d’une tentative de migration irrégulière en masse. Tant de questions à se poser
« Les autorités locales ont procédé différemment cette fois-ci. Il ne s‘agit pas d’une opération de routine comme ce toujours le cas ni de quelques arrestations et de la destruction de quelques abris. La forêt de Boulingo a été le cible, cette fois-ci, d’une vaste opération de ratissage qui a duré plus de trois jours et il y a eu, pour la première fois, arrestation de femmes et d’enfants », nous a déclaré Omar Naji, de l'AMDH-section Nador. Et de préciser que : « 86 femmes ont été appréhendées le premier jour, 10 au cours de la deuxième journée et pareil durant le troisième jour ; ce qui constitue une violation des dispositions de la loi n° 02-03 relative à l'entrée et au séjour des étrangers au Royaume du Maroc, à l'émigration et l'immigration irrégulières. Les migrants arrêtés ont été refoulés dans des bus vers Safi et Béni-Mellal».
Comment peut-on expliquer cette vaste opération ? « En fait, personne ne le sait puisque aucune logique ne sous-tend l’actuelle action des autorités locales dans la région », nous a indiqué notre source qui pense également que la manœuvre diligentée n’est pas non plus une réaction au dernier accès de près de 187 migrants irréguliers à Sebta 16 août courant. « Il n’y a pas eu dernièrement de tentatives importantes de franchissement des barrières séparant le Maroc des présides occupés depuis Nador. Aujourd’hui, nombreux sont les migrants irréguliers qui ont opté pour la voie maritime pour rejoindre l’Europe », nous a-t-elle précisé.
Mais il n’y a pas que les migrants irréguliers de Nador qui sont actuellement ciblés par les autorités locales, ceux du quartier Boukhalef de Tanger sont également dans leur viseur. Plusieurs sources nous ont indiqué que des rafles ont été menées de manière discontinue. « Des éléments de forces de l’ordre y ont débarqué vendredi dernier vers 6h00 du matin et ont procédé à la vérification et au contrôle musclé des identités des migrants avant d’en arrêter plusieurs. Près de 84 hommes ont été appréhendés et refoulés vers Tiznit », nous a déclaré Aissatou Barry, présidente de l’Association ponts solidaires. Et d’ajouter : « Certaines de ces personnes déclarent avoir déposé une demande de régularisation et disposent de récépissés qui le prouvent».
Des arrestations jugées graves par notre source puisque la deuxième phase de l’opération de régularisation des personnes étrangères en situation administrative irrégulière est en cours. « Ces rafles qui ne sont pas les premières du genre risquent de saper le moral et la confiance de plusieurs migrants irréguliers qui ont décidé de sortir de la clandestinité pour résider légalement au Maroc », nous a indiqué Aissatou Barry. Des inquiétudes qui ne semblent pas être partagées par certains éléments des forces de l’ordre qui ont leur propre interprétation des textes de loi. « Un policier m’a affirmé que les récépissés en question ne valent rien puisqu’ils ne sont valables que durant trois mois selon une circulaire qu’il a sortie je ne sais où. Une aberration car ces migrants, même déboutés, ont encore le droit de passer par la commission de recours qui doit se réunir à la fin de la deuxième phase de régularisation », nous a-t-elle précisé.
A ce propos, notre source nous a également affirmé que cette deuxième phase n’augure rien de bon puisque sur les 2.500 dossiers déposés à Tanger, seuls quelque dizaines de migrants ont réussi à se faire délivrer des cartes de résidence. Pis encore, plusieurs migrants ont vu leurs dossiers rejetés sans que ce refus ne soit motivé. « Ce n’est pas avec ce genre de manœuvres qu’on va faciliter l’intégration des migrants au Maroc. Au contraire, on les encourage à vivre dans la clandestinité », a-t-elle conclu.