Omar Sy: Je suis une exception, je me sens seul


Samedi 6 Février 2016

Omar Sy, le comédien français d'origine sénégalaise qui incarne Chocolat (1868-1971) dans le film éponyme signé de l'acteur et réalisateur français Roschdy Zem, s'est présenté comme «une exception» dans un entretien publié sur le site de l'hebdomadaire français, Le Journal du Dimanche (JDD). «À mes débuts, on m'a dit que j'étais le premier artiste noir de la scène française à avoir autant de popularité. Un constat un peu inquiétant», a-t-il expliqué se sentant comme une exception. «Et c'est important de réhabiliter Chocolat. Il a ouvert des brèches, mais on les a colmatées derrière lui. Joséphine Baker lui a succédé un peu après. A mes débuts, on m'a dit que j'étais le premier artiste noir de la scène française à avoir autant de popularité. Un constat un peu inquiétant», a ajouté le comédien français d'origine sénégalaise. «Et je me sens bien seul. La France va mal pour plein de raisons. Nous devons réparer les injustices une à une et ouvrir les yeux», a ajouté le comédien qui partage désormais son temps et sa carrière entre Paris et Hollywood. Sur ce long métrage qui présente l'histoire d'un clown noir qui a atteint son apogée avant de tomber dans la déchéance, Omar Sy ne comprend pas que le personnage qu'il incarne soit aussi méconnu comparé à son partenaire dans le même film, avançant comme explication le racisme ambiant de l'époque. «C'est la première question que je me suis posée quand j'ai lu le scénario ! Qui était Rafael Padilla? Malgré toutes les informations que j'ai pu glaner, je n'ai toujours pas de réponse. Peut-être a-t-il été oublié à cause de la guerre? Ce n'est pas le cas de son binôme, George Footit, qui a marqué davantage les mémoires», a expliqué le natif de la région parisienne sur le film qui est sorti cette semaine en France et dont la sortie au Maroc est prévue pour le mois prochain. «La société ne les considérait pas de la même façon, ce qui a créé une distance entre eux. Personne n'a eu l'idée d'enquêter sur Rafael Padilla, excepté l'historien Gérard Noiriel, qui m'a aidé grâce à ses recherches», a indiqué l'artiste. Et Omar Sy d'ajouter: «J'ai été surpris par la popularité de Chocolat, né esclave à Cuba, qui affichait tous les signes extérieurs de richesse, de célébrité et d'intégration : une automobile, une statue au musée Grévin, un certain succès auprès des femmes». «Même les frères Lumière l'ont filmé ! Propulsé vedette, il s'est embourgeoisé et a développé une addiction pour les jeux d'argent. Sans papiers, il a été dénoncé et jeté en prison, où il a subi des mauvais traitements car il se prenait au sérieux et ne savait pas rester à sa place», a détaillé le comédien.


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