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Mourir en bas âge au Maroc : Des chiffres se veulent rassurants, d’autres inquiétants

Toujours est-il qu’il y a fort à faire


Hassan Bentaleb
Mercredi 19 Septembre 2018

«La vérité d’aujourd’hui n’est pas celle de demain » est le résumé des nouvelles estimations sur la mortalité juvénile publiées par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Division de la population des Nations unies et le Groupe de la Banque mondiale, publiées hier. En effet, si ces données soulignent les progrès remarquables accomplis par le Maroc depuis 1990 pour réduire le taux de mortalité des enfants et des jeunes adolescents, un autre rapport de l’UNICEF,  datant de février dernier, a classé le Maroc parmi les pays à forte mortalité infantile.
Selon ces dernières estimations des institutions onusiennes, le taux de mortalité des moins de cinq ans est passé au Maroc de 80%  à 23% entre 1990 et 2017 en diminution de 4,5% par an.
En détail, le nombre de décès de moins de cinq ans est passé de 58 décès pour 1.000 en 1990 à 16/1.000 en 2017. Ce taux de mortalité est passé de 84% pour les mâles à 26% et de 75% à 21% pour les femelles sur la même période.
Concernant le  taux de mortalité des nouveau-nés, le Maroc a enregistré  63 % des décès en 1990 et 20% en 2017 soit 46  décès par 1.000 contre 14/1.000 entre 1990 et 2017.
Le taux de mortalité néonatale (le quotient de mortalité néonatale est la probabilité de mourir avant d’atteindre un mois) a atteint 14% en 2017 contre les  36% enregistrés en 1990. En fait, le nombre des morts néonatales est passé de 26 par 1.000 à 10/1.000 entre 1990 et 2017. Quant à la probabilité de mortalité parmi les enfants âgés entre 5 et 14 ans, elle a été de 11% avant d’atteindre les 3%, soit 7 décès par 1.000 en 1990 et 2/1.000 en 2017.
Cette  tendance à la baisse a été constatée également au niveau mondial. En fait,  moins d’enfants meurent dans le monde chaque année et le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans a considérablement diminué, passant de 12,6 millions en 1990 à 5,4 millions en 2017, et la même tendance a été observée pour la tranche des 5-14 ans, dans laquelle le nombre de décès est passé de 1,7 million à moins d’un million au cours de la même période.
Des chiffres qui contredisent ceux révélés par un rapport publié par l’UNICEF et cité par Telquel. Ce document a classé notre pays au 26ème rang des pays les plus dangereux pour les nouveau-nés et il a précisé que le Royaume perd 18 nourrissons sur 1000. Une évaluation que partage le journal L’Economiste en se basant sur des chiffres du ministère de la Santé et qui a indiqué que les données relatives à la mortalité des enfants de moins de 5 ans (pour 1.000 naissances vivantes) du Maroc sont moins bonnes que celles des pays du Maghreb, et par certains aspects, se rapprochent paradoxalement des pays pauvres. D’après ce journal, en 2011, la mortalité infantile était de 21,7 pour 1000, et la mortalité néonatale  s’élevait à 28,8 pour 1000.
Comment peut-on expliquer cette contradiction ? Les deux rapports ne donnent pas plus d’explication. Pourtant, il faut souligner que les résultats observés ne sont pas homogènes suivant les milieux sociaux. Les deux rapports sont seulement d’accord sur les causes de ces décès. Selon les agences de l’ONU, la plupart des décès d’enfants de moins de 5 ans surviennent de causes que l’on peut éviter ou traiter – complications à la naissance, pneumonie, diarrhée, septicémie néonatale et paludisme, entre autres exemples. En revanche, dans la tranche d’âge des 5-14 ans, davantage de décès surviennent à la suite de blessures, principalement occasionnées par des noyades et des accidents de la route. Des différences régionales sont également observées dans cette même tranche d’âge, les enfants d’Afrique subsaharienne ayant 15 fois plus de risques de mourir que les enfants européens. De son côté, l’UNICEF a expliqué que 80% des mortalités infantiles sont essentiellement dues à trois éléments: l’accouchement prématuré, le manque d’oxygène lors de l’accouchement et certaines pathologies chez les nouveau-nés comme la pneumonie et la septicémie.


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