Mohammed Malal : Il faut impliquer les citoyens dans la déclinaison des politiques hydrique et agricole


Propos recueillis par Abdelali Khallad
Mardi 25 Mars 2014

Mohammed Malal : Il faut impliquer les citoyens dans la déclinaison des politiques hydrique et agricole
A la demande du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, la 
commission des infrastructures, de l'énergie, des mines, de l'eau et de 
l'environnement a organisé une visite au projet de construction du barrage Zerrar à Essaouira. La visite a été l'occasion pour les parlementaires 
de s'enquérir de l'état d'avancement des travaux ainsi que son impact
 sur les secteurs hydriques et agricoles dans la région de Haha.  Vu 
l'importance de l'initiative et l'intérêt des dossiers débattus, nous avons 
pris attache avec Mohammed Malal, parlementaire usfpéiste 
d’Essaouira et rapporteur adjoint de ladite commission 
à la Chambre des représentants.  
Entretien.
 
Libé: Contrairement à ce qui a été avancé par certaines parties, c'est le Groupe socialiste qui a été à l'origine de la visite organisée par la commission des infrastructures, de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement à la Chambre des représentants au projet de construction du barrage Zerrar à Essaouira. Pouvez-vous nous expliquer la procédure que vous avez suivie en la matière ?
 
Mohammed Malal: Effectivement, la mission réalisée à Essaouira fait partie d'un programme de visites établi par la commission des infrastructures, de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement à la Chambre  des représentants à la demande du Groupe socialiste soumise à la présidence de celle-ci. Cette  demande a eu trait aux dossiers de l'eau, de l'arganier et des infrastructures à Essaouira ainsi que dans les régions du Sud. Et comme le veut le règlement intérieur de la Chambre, cette demande a été étudiée et approuvée par le comité des présidents, avant d'être soumise à la commission compétente qui a programmé la visite et mobilisé les intervenants centraux et locaux concernés en vue de permettre l’élaboration d’un rapport synthétique qui sera soumis à l’Exécutif. 
 
Vous avez été au cœur de cette visite qui n'a pas laissé indifférents les citoyens et les institutionnels. Quels sont les dossiers qui ont été débattus ?
 
La visite effectuée par la commission  parlementaire en présence des ministères de l'Eau et de l'Agriculture ainsi que de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable s'est déroulée en trois temps. La commission parlementaire est allée d'abord à la  rencontre, au siège de la province d'Essaouira, des conseils élus, des coopératives et de associations. Une rencontre fructueuse qui a mis le point sur plusieurs préoccupations et problèmes notamment ceux de l'approvisionnement en eau potable, de la procédure de délimitation du domaine forestier, ainsi que du contrôle et de suivi des projets hydriques. Par la suite, la commission a effectué une visite au chantier de construction du barrage Zerrar. Les interventions des ministères concernés et de l'Office ont permis de prendre connaissance de l'état d'avancement du projet et de son impact positif sur le secteur hydrique et agricole dans la région de Haha. Toutefois, et malgré le taux d'approvisionnement du monde rural en eau potable qui a déjà atteint 87 %, plusieurs communes rurales continuent de souffrir du manque de ressources hydriques. Notamment celles de Aït Aissi, Adaghass, Idaw Kazou, Sidi Ahmed Oumbarek, Timezguida Ouftass, Idaw Gueloul, Tidzi, Imintlit, ainsi qu'une partie des communes de Bouzmour, Imegrad et Targant.
 
L'arganier était-il aussi à l'ordre du jour de la visite de la commission parlementaire?
 
Effectivement, la mission a effectué une visite aux arganeraies de la commune rurale de Zawite. Un exposé présenté à l'occasion a mis en avant les efforts déployés pour la préservation de cet arbre aux vertus médicinales, alimentaires, cosmétiques et économiques, tout en dressant un constat des défis et difficultés auxquels se trouve confrontée la stratégie de pérennisation de cet arbre. Les interventions des parlementaires ont mis l'accent sur le caractère  primordial de la participation des citoyens aux  opérations de plantation qui se font d'une manière anarchique. A cet effet, nous insistons sur la nécessité d'impliquer les habitants dans la déclinaison des politiques hydriques et agricoles selon une approche participative et d’être à l'écoute des gens.
 
Quels sont les autres problèmes constatés lors de votre visite ?
 
Il faut noter tout d'abord que la province d'Essaouira ne bénéficie que d'une petite part du programme Maroc Vert sachant qu'il s'agit d'une grande province qui recèle beaucoup de potentialités agricoles mais qui traîne de grandes difficultés. D'autre part, nous avons constaté que la procédure d'indemnisation des propriétaires des terrains et biens expropriés dans le cadre du projet du barrage Zerrar connaît toujours des difficultés trois ans après le démarrage des travaux. Reste à signaler encore que plusieurs communes dans la région de Haha souffrent toujours du problème de l'approvisionnement en eau potable. 
 
La commission parlementaire a également effectué une visite au complexe Jorf Lasfar du Groupe OCP. Quels étaient les enseignements à en tirer ?
 
Il faut tout d'abord saluer et démultiplier le système de bonne gouvernance du Groupe OCP. Nous avons constaté une grande rigueur au niveau du respect des normes de qualité, du respect de l'environnement, de la sécurité des ouvriers et des engagements sociaux. Sans oublier bien sûr la rationalisation des dépenses. Ce système de gouvernance a permis, entre autres, le renforcement de la compétitivité de l'OCP  qui s'est repositionné confortablement sur le marché mondial.
 
En tant que parlementaire de l'USFP à Essaouira, quel bilan de mi-mandat faites-vous de votre mission représentative ?
 
Outre ma mission en tant que rapporteur-adjoint de la commission des infrastructures, de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement à la Chambre des représentants, je reste toujours à l'écoute des soucis sociaux, économiques, pédagogiques et culturels des habitants de la province. A cet effet, j'ai adressé 25 questions écrites au gouvernement à propos des problèmes de la santé publique, de l'enseignement, des infrastructures routières, des carrières, de l'entretien des mosquées, des infrastructures sportives, de l'approvisionnement en eau potable, de la capacité d'accueil du centre d'hémodialyse, de la formation professionnelle, de la préservation de l'arganier, des problèmes de l'artisanat, entre autres. D'autre part, et en tant que membre du Groupe socialiste, j'ai adhéré à plusieurs questions orales et requêtes qui intéressent des dossiers et problématiques à caractère national telles que celles de la lutte contre la prévarication, de l'habitat insalubre, de la lutte contre l'analphabétisme, de la gestion des déchets solides, des ressources minières, des infrastructures routières, entre autres. 
Reste à préciser que le travail d'un parlementaire ne se limite pas seulement aux séances plénières, car il y a un effort énorme qui est déployé dans le cadre des commissions parlementaires, et auprès des citoyens qui ont des problèmes transversaux et différenciés et qu’il faut écouter et accompagner au quotidien. 

Le barrage Zerrar

Mohammed Malal : Il faut impliquer les citoyens dans la déclinaison des politiques hydrique et agricole
Situé à 30 km au sud-est d’Essaouira près de l’Oued Ksob, le barrage Zerrar tient son nom du village qui lui est proche.
Devant répondre à des enjeux aussi bien écologiques qu’économiques, à savoir le ravitaillement en eau potable de la région d’Essaouira auxquels il doit  permettre de répondre d’ici 2030 en agissant en complémentarité avec la nappe de Kourimat-Meskala, cet édifice est à classer dans la catégorie des grands barrages  En voici la fiche technique : 
- Superficie du bassin versant: 1.334 km2
- Hauteur sur fondation: 74 m
- Volume de la retenue: 67 millions de m3
-  Volume régularisé: 19 millions de m3/an (alimentation eau potable et irrigation)
- Apport moyen annuel: 34 millions de m3
- Coût des travaux: 860 millions de DH dont 81% dédiés au génie civil et à l’injection
- Financement: 67% par le Fonds koweïtien et le reste par le budget de l’Etat 
- Durée des travaux: de novembre 2008 à fin juin 2013 (55 mois)
- But de l’ouvrage: 12 millions de m3/an (irrigation) et 7 millions de m3/an (eau potable et industrielle)
Plusieurs reconnaissances ont étés entamées depuis les années 1970 avant de pouvoir construire cet imposant barrage.
Essaouira étant une ville à la merci des inondations, il permettra de l’en protéger.
Chapeauté par le secrétariat d’Etat en charge de l’Eau et de l’Environnement, ce projet est géré par la Direction des aménagements hydrauliques. Le délai d’exécution des travaux est fixé à 55 mois. Le coup d’envoi a été donné en janvier 2009 et la fin des travaux est prévue pour juillet 2013. 
Côté technique, ce barrage est de type «digue en alluvions et enrochement à masque amont en béton». Ce qui signifie qu’il est composé, à sa base, par un matériau fait d’un mélange de galets et de sable et sur lequel est déposée une plaque de béton. A l’amont du barrage une retenue sera formée, c’est-à-dire un gigantesque lac de 125 millions de m3, étalés sur 676 hectares. Comme tous les barrages, il sera également doté d’un évacuateur de crue, c’est-à-dire un déversoir capable d’évacuer des crues pouvant atteindre jusqu’à 5.400m3/s, une fois le barrage plein.


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