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L’écrivain et poète
Mohamed Achaari, seul
Marocain à avoir remporté le Prix Booker arabe,
préside actuellement le jury du 3ème Festival
international
de cinéma et mémoire
commune. Entretien
Libé : Vous êtes président du jury du Festival international de cinéma et mémoire commune. Quelle est votre évaluation des films en lice pour cette édition ?
Mohamed Achaari: Après deux jours de projections, force est de constater qu’il y a un problème de programmation. En effet, les films présentés n’ont pas tous les qualités requises pour figurer en compétition, dans un festival international comme celui-ci. Mais il faut dire qu’on a pu voir également des réalisations tout à fait intéressantes. J’espère qu’on pourra en découvrir davantage, durant la présente édition.
Quelles devraient être les attentes du public à cet égard ?
Je pense que le premier but d’un festival de cinéma, qui se tient dans une ville comme Nador, est de permettre aux spectateurs de découvrir quelque chose de vraiment nouveau. Des films différents, qui leur apportent une nouvelle vision cinématographique et esthétique. Et qui participent, par conséquent, à enrichir leur imaginaire. Ce festival peut donc jouer le rôle d’initiateur et, par la même occasion, permettre aux gens d’être en contact régulier avec les réalisations cinématographiques internationales.
Et c’est pour cela que j’insiste, encore une fois, sur la question de la programmation. Les films sélectionnés devraient refléter notre soif de créativité. Et il est extrêmement important que le choix de ces films soit confié à de fins connaisseurs.
Comment se déroulent les discussions au sein du jury? Partagez-vous les mêmes visions cinématographiques?
Après la projection, il y a une discussion générale à propos de chaque film. Et tout au long de cette discussion, on voit se dégager un certain nombre d’appréciations communes, concernant les films visionnés. Et c’est ainsi que vers la fin de ce festival, nous serons pratiquement fixés sur le sort des films projetés.
A votre avis, quel pourrait être l’apport de ce genre de festival à la région de l’Oriental ?
Le fait de pérenniser un festival de cinéma, à Nador, est déjà une très bonne chose en soi. Vu le manque cruel de salles de cinéma, organiser un festival annuel dans cette région est une initiative fort louable. Mais il ne faudrait certainement pas se contenter de ça. D’autant plus que nous avons pu découvrir de près, à l’occasion de ce festival, qu’il y a un problème de taille, en ce qui concerne la salle de projection. L’un des metteurs en scène a d’ailleurs tenu à le souligner. Une grande ville comme Nador devrait absolument disposer de salles de cinéma à la hauteur.
Que pensez-vous de la thématique du colloque organisé en marge de ce Festival, «La Méditerranée en question»?
Je pense que nous sommes tous concernés par les rapports entre les deux rives de la Méditerranée. Il y a la gestion de la crise économique, les projets de développement, les relations inter-méditerranéennes, la question de la paix dans le pourtour méditerranéen, et particulièrement au Moyen-Orient. Il faut aborder tout cela avec de nouvelles approches et de nouvelles interrogations.
Néanmoins, je reste persuadé, pour ma part, que le plus important, dans un festival comme celui-ci, n’est pas de débattre d’une thématique donnée, mais de s’intéresser au côté festif du cinéma. Car un festival de cinéma a pour vocation première de faire découvrir le plaisir que procure le septième art.