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Mehdi Boukiou, 20 ans, condamné à 10 ans de prison : La mère d’un ex-détenu témoigne


K.S. (Mère d’un ex-détenu)
Mardi 22 Mars 2011

Mehdi Boukiou, 20 ans, condamné à 10 ans de prison : La  mère d’un ex-détenu témoigne
La mi-journée au tribunal de Salé…
Par solidarité avec la mère de Mehdi, j’ai décidé d’assister à l’audience de  ce lundi 14 mars.
Bien que n’ayant aucune difficulté à produire du texte quelle qu’en soit la nature, là j’ai bloqué ! Je ne pouvais traduire ce que j’ai vu, ce que j’ai ressenti à la vue de Mehdi dans la cage en verre et l’instant ô combien dur  où il s’est présenté -titubant- devant le juge.
Il aurait fallu être là et le voir, la tête rasée, le menu corps roué de coups et caché par une tenue de prisonnier de droit commun à rayures noir et blanc, à peine debout sur ses jambes devant le juge porté par les autres et placé sur une chaise. De temps à autre, les larmes aux yeux,  il se retournait, le regard terrorisé, vers sa mère  et ses sœurs qui pleuraient aussi. Il avait l’air de leur dire : « SVP, sortez-moi d’ici. Après la plaidoirie de son avocat, l’audience a été levée. La Cour lui a  «permis »  d’embrasser les siens. La scène  fut poignante, insupportable… toute la colère du monde  ne pouvait et ne peut contenir l’abjection et l’horreur de cette injustice.
Mehdi ? Un terroriste ? 10 ans de prison ?  Torturé ? Dénudé ? Frappé ? Un salafiste jihadiste ? Lui qui ne sait même pas faire sa prière ! 
Absurde.  J’ai même vu un des juges verser une larme sur le sort de ce jeune homme de 20 ans. Larmes de crocodile ? Mauvaise foi ? Allez savoir ! J’ose espérer qu’il fut sincère et agir et réagir de sorte que ses larmes effacent le lourd jugement  de la Cour en première instance. Mais le pourra-t-il ?
Dans les cas relevant de la lutte anti-terroriste, le sens profond de l’expression  «En son âme et conscience»  accompagnant le juge qui rend la justice, est tout simplement inexistant. Non que le juge n’en ait pas,  mais parce qu’il n’y a point de justice. Le décor est là : salle d’audience, public, cour, sécurité, accusés…et rien ne prouve que la justice est là.
Elle est vacante : le cas de Mehdi Boukiou en est la preuve. Le 21 mars, premier jour de printemps,  l’affaire devait être jugée. Espérons que la symbolique ne sera pas juste une coïncidence, mais l’acquittement de Mehdi, parce qu’il mérite d’être parmi les siens. Il faut qu’il soit libéré sans oublier les centaines de détenus politiques et d’opinion victimes de la lutte anti-terroriste.

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