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Les mille et un calvaires des usagers des taxis casablancais

Le racolage était une exception, aujourd’hui il est devenu “way of life”


Mohamed Jaouad Kanabi
Vendredi 6 Mai 2016

Diktat des taximen aux bons soins de l’autorité et calvaire assuré pour le client de ce mode de transport
Les années passent et les chauffeurs de petits taxis rouges de la capitale économique du Royaume, impassibles, demeurent fidèles à leurs comportements incivils, mercantiles et bien irrespectueux envers leur raison d’être, le client, censé pourtant être leur seul gagne-pain.
Entre racolage et refus de transporter même sans sécurité dans le véhicule rouge tout déglingué, le driver ‘’bidaoui’’ n’a de cesse de narguer usagers et autres, aidé en cela par le laxisme des autorités qui complices, ne contrôlent ni véhicule, ni son chauffeur depuis le point de départ de l’aventure urbaine au quotidien du taxi rouge qui débute matinalement par le soi-disant pointage.
L’exercice en guise de succinct contrôle est en fait l’histoire de jeter un coup d’œil à l’état et la propreté du véhicule et de son conducteur ainsi que son attitude et aptitude à conduire et une vérification de la fameuse clé de sésame, ‘’lagrima’’ avant de lâcher ce dernier à son sport favori, l’insolence journalière.  
Et là, bien des questions se posent. Tout au long de ses virées quotidiennes sans tenir compte des conduites dangereuses de certains d’entre eux, pourquoi ne sont-ils pas, au même titre que les autres usagers de la route (deux roues, véhicules particuliers, poids lourds et autres) contrôlés et sanctionnés comme le veut la loi ?
Deux poids deux mesures et la plus évidente des illustrations est ce port de la ceinture de sécurité dont sont exemptés nos taxi-drivers et qui est imposé aux autres. C’est dément ! Et attention si le passager avant au cas où il en trouverait une, veut la porter, c’est l’engueulade caractérisée si ce n’est plus qui s’ensuit.  
Pour des milliers de gens empruntant ce moyen de transport cette autorisation acquise en une minute dans les services de pointage est synonyme de calvaire au quotidien. Nonobstant l’usager traditionnel et pur bidaoui de surcroît qui, par la force des choses, aura tout à fait assimilé la mimique servant de code de transport vers une direction ou une autre, on s’intéressera plutôt aux nombreux visiteurs arrivant à la métropole et plus particulièrement par le train.
Pour le ferroviaire, cela débute à la sortie de la gare où rabatteurs et ‘’taximen’’, en imposant la destination du tacot, donnent l’amer goût de ce que sera leur virée dans la métropole. Inutile de grimper dans le taxi et d’indiquer sa destination car ô crime de lèse-majesté, on n’indique jamais, à Casablanca on subit, c’est tout en s’accommodant à aller vers une destination tant pis si l’on s’en retrouve ensuite loin du lieu voulu. Et si par malheur ou bonheur, on réussit à entamer une ‘’coursa’’ vers sa destination, surtout ne pas s’étonner, si le bonhomme, chemin faisant, racole en toute impunité. Avant mais ça c’était avant, le racolage était une exception, aujourd’hui il est devenu ‘’way of life’’, nos autorités censées veiller au grain et l’application du règlement y afférent, le tolèrent et en ne sévissant pas, dérogent à la règle du contrôle et de la sanction.
Pour ce qui est de l’état des véhicules maintenant, inutile de le décrire, pour les trois quarts d’entre eux, aux yeux de tous, ils sont impropres tout simplement à l’usage. Vétustes, déglingués où ni sécurité ni sûreté ne sont pris en considération. On se demande comment ils peuvent échapper aux mailles du filet de la visite technique trimestrielle si ce n’est … enfin, passons !
Après avoir encaissé les 850 DH d’usage pour la vérification, tout contrôleur censé, en son âme et conscience, doit-il permettre à une ‘’Peugeot 204’’ de vingt ans toute polluante et déglinguée aux quatre roues rechapées et différentes et où ni portes, ni feux, ne fonctionnent, de rouler et emprunter l’asphalte urbaine déjà calamiteuse de par son état laissé à l’abandon ? La raison et la logique voudraient que non. Mais malheureusement ici-bled, elles ont des raisons et d’autres logiques que le commun des citoyens ne comprend plus de par un paradoxe dépassant tout entendement.   
Il va sans dire que ceci ne s’applique pas à tous les taximen. D’aucuns, une minorité plus scrupuleuse de l’art et de la manière d’exercer le métier, ont su garder les bons comportements inhérents à la profession bien loin de nombreux taxis si éloignés du client de par de nouvelles mœurs et coutumes inciviques venues d’ailleurs.


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