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Les migrants subsahariens victimes de l’arbitraire algérien


Hassan Bentaleb
Lundi 5 Décembre 2016

Arrestations massives dans l’attente d’une cruelle expulsion

La chasse  aux migrants vient d’être lancée en Algérie et en Tunisie. Près de 2.000 migrants réguliers et irréguliers ont été arrêtés jeudi dernier dans plusieurs quartiers de la capitale algérienne et, après avoir passé deux semaines au centre de rétention, près de 10 ressortissants étrangers dont une femme enceinte, ont été refoulés de Tunisie et abandonnés à la   frontière de ce pays avec l’Algérie, selon plusieurs sources informées.    
Selon la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), plus de 1.400 migrants ont été ainsi arrêtés sur décision du wali d'Alger dans plusieurs quartiers de la ville. Des enfants, des femmes enceintes, des personnes malades, des demandeurs d’asile et des réfugiés figurent parmi les personnes appréhendées et mises en détention dans «des conditions de vie désastreuses et indignes » dans le centre d’estivage  à Zeralda, établissement mis sous surveillance de la gendarmerie et dirigé par les éléments du Croissant-Rouge algérien.
Ces informations ont été confirmées par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) qui a indiqué que les éléments de la gendarmerie et la police nationales ont procédé jeudi soir à l’arrestation de plusieurs personnes noires, toutes nationalités, situations administratives et lieu de résidence confondus. A ce propos, ledit syndicat a rapporté le cas de Valérie, une Camerounaise arrêtée en allant chercher son enfant scolarisé dans une école publique et d’Hélène, appréhendée et maltraitée alors qu’elle était enceinte de plusieurs mois. 
Pour le Snapap, ces opérations impromptues ont été menées à la veille de l’ouverture du Forum africain d’investissements et d’affaires où plus de 800 hommes d’affaires africains et une centaine de représentants de gouvernements étaient attendus. 
Un communiqué de Snapap a  précisé, par ailleurs, qu’une grande partie des migrants incarcérés à Zeralda ont passé la nuit à la belle étoile dans le froid et la faim, et ce du jeudi jusqu’au vendredi soir. 
Ces migrants auraient été victimes durant la nuit de vendredi de maltraitance  suite à leur refus de monter dans la trentaine d’autocars affrétés pour leur refoulement vers le Sud du pays. Certaines sources ont même évoqué le décès d’une migrante suite à ses blessures. 
Les migrants subsahariens installés ou en transit en Tunisie n’ont pas été épargnés non plus. Selon le site Le Courrier de l’Atlas, une dizaine de personnes ont été déposées discrètement par la police tunisienne du côté algérien de la frontière dans la nuit de mercredi à jeudi. Il s’agit de personnes originaires de Côte d’Ivoire, du Cameroun et de Somalie, dont une femme en situation administrative régulière. 
Selon la même source, lesdits migrants, dont une Ivoirienne enceinte,  ont été conduits à la frontière algérienne le 1er décembre vers 2h00 du matin, séparés en petits groupes et emmenés à travers la forêt jusqu’à un village algérien. « Les déportés sont restés injoignables durant toute la journée du jeudi, suscitant une vive inquiétude en raison du mauvais climat dans cette région. Ils ont cependant pu reprendre contact avec leurs proches en Tunisie vendredi matin », rapporte le site.
Comment peut-on expliquer cette chasse aux migrants ? « Peut-être qu’il y a un nouveau compromis entre l’UE et l’Algérie. Rien n’est sûr mais l’arrestation récente de 16 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe par Zzdiacs laisse penser qu’il y a des pourparlers entre Alger et Bruxelles », nous a déclaré Hassan Ammari, chercheur en migration et asile. Une explication qui reste plausible pour Tunis  qui a entamé, en octobre dernier, des négociations en vue de conclure un accord de réadmission avec l’Union européenne prévoyant «l’expulsion vers la Tunisie de ressortissants de pays tiers».
Ces campagnes d’arrestations et de refoulements risquent-elles de provoquer des flux de migrants vers le Maroc ? « Il est encore  trop tôt de répondre à cette question vu que la situation n’est pas claire en Algérie et que l’on manque d’informations sur les intentions des responsables de ce pays sur le sort qu’ils comptent réserver à ces migrants. Seront-ils conduits vers la frontière sud algérienne ou vers le Royaume ? Personne ne le sait », a-t-il conclu. 
 


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1.Posté par Naïm le 04/12/2016 17:21
Article TSA
Le Forum africain de l’investissement et des affaires s’est ouvert samedi 3 décembre à Alger. Co-organisé par le gouvernement et le Forum des chefs d’entreprises (FCE), l’événement est déjà un échec. L’incident qui a poussé Abdelmalek Sellal à quitter la salle en compagnie de plusieurs ministres au moment où Ali Haddad prenait la parole pour vanter les atouts de l’Algérie a donné une ultime raison à ceux qui doutent de la capacité de l’Algérie à concrétiser son ambition africaine.

| LIRE AUSSI : Pourquoi Sellal et les ministres ont quitté la salle en plein discours de Haddad

Les Africains, présents hier à Alger ou absents, ont beaucoup de raisons de douter. D’abord, la politique africaine de l’Algérie n’a jamais été constante. En 2001, le président Bouteflika était parmi les initiateurs du très ambitieux Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) aux côtés du Sud-Africain Thabo Mbeki, du Sénégalais Abdoulaye Wade et du Nigérian Olusegun Obasanjo. L’Algérie donnait alors l’impression d’avoir choisi de se tourner vers l’Afrique. Le pays possède une légitimité certaine dans le continent et sa situation géographique faisait de lui un relais naturel avec l’Europe.


Mais rapidement, Alger commençait à envoyer des signaux contradictoires à ses partenaires africaines. En 2008, il décide de leur tourner le dos en adhérent à l’Union pour la Méditerranée un projet complexe initié par Nicolas Sarkozy. Une démarche vécue par les partenaires algériens du Nepad, au mieux comme un manque de cohérence, au pire comme une trahison. L’Algérie donnait en effet l’impression de tourner le dos à l’Afrique pour regarder vers le Nord de la Méditerranée.

À ces incohérences est venue s’ajouter, dès 2009, les tensions internes liées au troisième mandat de Bouteflika, puis la maladie du Président, qui ont paralysé notre diplomatie. Pourtant, l’Algérie avait des atouts considérables entre les mains : une aisance financière sans précédent grâce au pétrole, un rôle de partenaire dans la lutte contre le terrorisme reconnu par la communauté internationale… Mais elle n’a jamais su ou voulu les utiliser. Pendant que le Maroc multipliait les investissements ciblés en Afrique (télécoms, banques, agroalimentaire…), l’Algérie gaspillait son argent dans des projets inutiles ou mal préparés.

Aujourd’hui, l’Algérie tente de se tourner une nouvelle fois vers l’Afrique, sans aucune stratégie claire. Et en plus de la confiance rompue, le pays n’a plus les mêmes atouts qu’avant. On le voit bien : de l’aveu même d’Ali Haddad, le pays ne sait pas organiser une conférence internationale chez lui (Lire l’entretien). Comment peut-il prétendre aller à la conquête de marchés africains convoités par des géants comme la Chine et l’Europe ?


2.Posté par Djamel le 05/12/2016 10:13
C'est normal. Ces décisions sont justifiées au regard des risques sécuritaires et de la crise économique. Beaucoup critiquent ces mesures, alors qu'il est impossible pour les autorités d'avoir des demandes sérieuses de réfugiés. Les médias de pays qui critiquent l'Algérie n'ont qu'à offrir à ces pauvres malheureux gite et couvert. Ceux qui parlent de reconquête du marché africain, se trompent de sujet. On ne fait pas de reconquête en recevant toute l'immigration clandestine porteuse de problèmes et d'insécurité. Ces décisions sont des mesures de souveraineté justifiées. Maintenant que ces illégaux choisissent une autre destination, c'est leur problème.

3.Posté par Naïm le 05/12/2016 18:05
Ces réfugiés ont droit au respect et à la prise en charge de leurs conditions de vie et de leur santé !!! c'est un cadre humanitaire et la tâche incombe au croissant rouge CCA, aux assciations locales et aux différents services sanitaires !!!
Djamel ;Ceux qui parlent de reconquête du marché africain, se trompent de sujet. On ne fait pas de reconquête en recevant toute l'immigration clandestine porteuse de problèmes et d'insécurité. Ces décisions sont des mesures de souveraineté justifiées. Maintenant que ces illégaux choisissent une autre destination, c'est leur problème.dites vous!
Mais l Algérie se situe dans le continent africains ,ses immigrés que vous haïssez tellement sont des humains comme vous ,savez vous que juste en France vive 7 millions d Algériens ,pourtant cette dernière est en crise ,c est pas pour autant qu elle(la France) les a refoulés...
A bon entendeur salut.

4.Posté par Mohamed le 05/12/2016 23:49
Dans le même délire que Djamel
Un article algérien rapporte des propos d un haut fonctionnaire algérien sur les migrants...L’Algérie n’est pas une terre accueillante pour les migrants subsahariens. Après les affrontements avec les habitants de Dely Ibrahim à Alger et les arrestations massives opérées par la gendarmerie jeudi dernier, Farouk Ksentini enfonce le clou en tenant des propos graves contre les migrants.

Ksentini va plus loin et estime que « nous (NDLR : les Algériens) sommes exposés au risque de la propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants », a déclaré le célèbre avocat et président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), qui dépend de la présidence de la République, au quotidien arabophone Essawt El Akher. « La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens », s’alarme-t-il.


Me Ksentini estime que « ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituelle et de normale par cette communauté », avant de pointer ouvertement du doigt la responsabilité des migrants subsahariens dans la contamination des Algériens : « Je pense qu’ils sont responsables de la propagation de ces maladies en Algérie ». Et d’ajouter : « les migrants africains n’ont pas d’avenir ici en Algérie ».

Contacté par TSA, Farouk Ksentini affirme assumer pleinement ses propos : « J’ai dit la vérité, ces migrants ont été porteurs de beaucoup de maladies en Algérie ». Pour cet avocat, les migrants subsahariens « se livrent à la mendicité, un délit puni d’un emprisonnement ou d’une amende dans la législation algérienne. Il plaide pour que le gouvernement actionne la justice contre les migrants mendiants ».

Le président de la Commission des droits de l’Homme se défend tout de même : « Je ne suis pas Marine le Pen, je ne suis pas raciste, je n’appelle pas à la ségrégation bien au contraire j’ai beaucoup de respects envers mes compatriotes africains, mais des solutions doivent être dégagées tout en préservant leur dignité

5.Posté par Mohamed le 06/12/2016 19:03
ALGERIE- C’est une véritable chasse à l’Homme qui est organisée depuis quelques jours par les autorités algériennes contre les immigrés en situation irrégulière vivants sur leur territoire.

Ils sont plusieurs centaines, ces ressortissants de pays subsahariens à être arrêtés et conduits dans des villes situées à la frontière entre l’Algérie et le Niger. Parmi eux, de nombreux guinéens.

Au quartier Draria, un couple de guinéens a vu la porte de leur maison défoncée par des Hommes en uniforme. Tout comme ces guinéens, d’autres ressortissants de pays subsahariens ont été conduits de force à Zeralda, une ville située à l’ouest de l’Algérie.




Joint au téléphone, un témoin du délogement forcé du couple de guinéens explique : «Iici ce n’est plus la vie, les violences sur nous se passent sans aucune réaction de qui que ça soit. A 2 heures du matin, la gendarmerie a fait irruption dans notre quartier à Draria. Les Hommes sont entrés dans nos maisons, ils ont tout saccagé avant de conduire les occupants dans la ville de Zeralda, à l’ouest du pays. J’ai vu par la fenêtre un compatriote Oury Barry guinéen originaire de la région de Labé, Sa femme Rama, peulh du Sénégal, et leur fille de 9 mois Aicha d’ailleurs malade, être embarqués après avoir été malmenés par la gendarmerie. Ils ne sont pas seuls beaucoup d’autres ont connu le même sort cette nuit. Moi j’ai été épargné parce qu’’ils se sont limités de l’autre coté de la route, mais il faut avoir peur ils peuvent revenir à tout moment surtout la nuit. Actuellement on conduit les gens vers la ville de Geralda» a expliqué ce jeune guinéen en larmes.

Le Gouvernement guinéen n’a pour l’instant fait aucune déclaration. La Ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, Makalé Camara s’abstient pour le moment de faire tout commentaire sur le sujet.

« Vous qui êtes en Guinée, dites au ministre des affaires étrangères de nous venir au secours, sinon ce sont nos cadavres qui vont rentrer au pays. Ici l’ambassadeur et son cabinet ne font rien pour nous, ils se préoccupent pas de notre sort. Je lance un appel aux autorités de la guinée. C’est elles qui peuvent nous sauver », lance ce guinéen.



Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

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