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Les groupes extrémistes font des destructions de biens culturels un cheval de bataille

En Syrie, Irak, Libye, Mali et Afghanistan, les intégristes talibans, EI et autres s’en sont donnés à cœur joie


Mercredi 2 Septembre 2015

L'explosion par l'EI du temple de Bêl, joyau de la cité antique de Palmyre en Syrie, confirmée lundi par l'ONU, fait suite à plusieurs destructions par l'EI et d'autres groupes extrémistes de trésors archéologiques en Syrie, en Irak, en Libye, au Mali et en Afghanistan.
En Syrie le 23 août 2015, les jihadistes de l'EI ont fait exploser le temple de Baalshaminun, un des plus célèbres de la cité antique de Palmyre, prise en mai. Moins d'une semaine avant, le groupe avait décapité l'ancien chef des Antiquités de la ville, Khaled al-Assaad, 82 ans, une référence mondiale sur cette cité antique. En juillet, l'EI avait déjà détruit la fameuse statue du Lion d'Athéna et transformé le musée en tribunal et en prison. Selon l'ONU, plus de 300 sites historiques syriens ont été endommagés, détruits ou pillés depuis le début du conflit il y a plus de quatre ans.
En Irak l'EI, qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et la moitié du territoire de la Syrie depuis la prise de Palmyre, s'est livré à "un nettoyage culturel" en rasant une partie des vestiges de la Mésopotamie antique, selon l'ONU, ou en revendant des pièces au marché noir.
Une vidéo diffusée en février 2015 a montré des combattants de l'EI saccager des trésors pré-islamiques dans le musée de Mossoul, 2e ville d'Irak prise aux premiers jours de leur offensive début juin 2014. Selon des responsables des antiquités, quelque 90 oeuvres ont été détruites ou endommagées. Les jihadistes, qui ont aussi mis le feu à la bibliothèque de Mossoul, avaient dynamité en juillet 2014 devant la foule la tombe du prophète Jonas, aussi connu sous le nom de Nabi Younès. Une vidéo diffusée en avril 2015 a montré les combattants de ce groupe détruire à coups de bulldozers, de pioches et d'explosifs le site archéologique de Nimroud, joyau de l'empire assyrien fondé au XIIIe siècle. Ils s'en sont aussi pris à Hatra, cité de la période romaine vieille de plus de 2.000 ans, située dans la province de Ninive (nord).
En Libye, plusieurs mausolées ont été détruits par des islamistes extrémistes à coups de pelleteuse ou d'explosifs à travers le pays depuis la révolte qui a renversé le régime de Kadhafi en 2011. Pour ces intégristes, ces sanctuaires érigés à la mémoire de saints contreviennent à leur interprétation de l'islam.
En 2012, des dizaines d'intégristes ont fait exploser le mausolée du cheikh Abdessalem Al-Asmar, un théologien soufi du XVIe siècle, à Zliten (est de Tripoli), le plus important en Libye. Une bibliothèque et une université au nom du cheikh ont été la cible de destructions et de pillage. A Misrata, le mausolée du cheikh Ahmed al-Zarrouk a été détruit. En 2013, une attaque à l'explosif a visé un mausolée à Tajoura, banlieue de Tripoli, datant du XVIe siècle et qui constituait l'un des plus anciens de capitale. En 2014, l'Unesco a condamné les actes de vandalisme contre plusieurs mosquées de Tripoli, dont la mosquée Karamanli datant du XVIIIe siècle.
Au Mali, Tombouctou, "la cité des 333 saints" inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, est restée d'avril 2012 à janvier 2013 sous le contrôle de groupes islamistes armés qui l'ont défigurée. En juin 2012, les jihadistes de différents mouvements liés à Al-Qaïda, qui considèrent la vénération des saints comme de "l'idolâtrie", ont entamé la démolition de plusieurs mausolées, dont celui de la principale mosquée de la ville. D'autres mausolées, témoignage de l'âge d'or de la ville au XVIe siècle, ont été détruits.
Début 2013, l'Institut de recherches islamiques Ahmed Baba a été saccagé, mais la majeure partie des célèbres manuscrits et livres précieux avaient été mis à l'abri. En mars 2014, des travaux de reconstruction ont commencé.
Enfin, en Afghanistan, en mars 2001, le chef suprême des talibans, le mollah Omar, ordonne la destruction des deux bouddhas géants de Bamiyan (centre-est), trésors archéologiques vieux de plus de 1.500 ans, jugés "anti-islamiques" car mettant en scène des représentations humaines. Pendant 25 jours, des centaines de talibans venus de tout le pays s'acharneront à détruire, à coups de roquettes et de dynamite, les gigantesques statues.


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