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Les flops du gouvernement Benkirane mis à l’index : L’éloquent diagnostic d’Anfass


Hassan Bentaleb
Mercredi 27 Janvier 2016

 Le bilan du gouvernement Benkirane est très mauvais. Il est marqué par des mesures impopulaires et par l’absence de résultats. Pis, aucune réforme d’envergure n’a été engagée. C’est ainsi que le Mouvement Anfass démocratique (MAD) a qualifié le travail de l’Exécutif au cours de ses quatre ans d’exercice. Selon cette ONG, le chef du gouvernement et son équipe qui mènent des politiques néolibérales sous la pression des institutions économiques internationales (FMI, BM et OMC), a échoué à atteindre les objectifs qu’ils se sont assignés en début de mandat.
Chiffres et faits à l’appui, le rapport d’Anfass présenté hier à Rabat, a passé au crible les différentes actions menées par la coalition majoritaire entre  2012 et 2015.
Ainsi au niveau du parachèvement de la réforme constitutionnelle, le document a souligné que quatre ans après l’installation du gouvernement, seulement 10 lois organiques sur 18 et cinq instances sur 10 sont entrées en vigueur tout en précisant que nombre d’entre elles l’ont été avant l’arrivée aux commandes de l’actuel gouvernement.
Anfass s’alarme de cette situation puisqu’elle estime que ce gouvernement qui a réussi un passage en force en interdisant au Parlement de légiférer en matière de lois organiques, doit en proposer huit et installer cinq instances en un temps très réduit et dans un contexte pré-électoral alors qu’il s’agit de  textes d’une grande importance (grève, opérationnalisation de l’officialisation de la langue amazighe…) et de lois qui doivent être discutées avec d’autres partenaires sociaux lors de cette législature (Code de la presse, Code pénal et procédure pénale, ...).
Au niveau économique, les rédacteurs du rapport ont précisé que le taux de chômage s’est élevé à  10%, le déficit budgétaire à 4, 3%, le taux d’endettement à 79,60% et le taux de croissance à quelque  4,3%. Des indicateurs qui en disent long sur le décalage entre la réalité et les promesses électorales du PJD et ses alliés de la majorité et quatre années après l’investiture de l’Exécutif dont le chef n’a  cessé de promettre un taux de croissance de 7%, un déficit budgétaire de 3% et une baisse  du chômage à 8%.
La réforme de la Caisse de compensation tant vantée par le gouvernement a été également critiquée. Le rapport estime que cette réforme ne répond ni aux programmes des partis de la majorité ni à la déclaration gouvernementale. Pis, elle semble avoir été initiée sur recommandation des institutions financières internationales, et particulièrement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
Pour l’ONG, il s’agit plutôt d’un démantèlement progressif de la Caisse de compensation sans aucune démarche de mise en place de mécanismes d’accompagnement des ménages les plus vulnérables.  En fait, aucun programme d’aide directe à ces familles ni même de compensation n’a été mis en place jusqu’à aujourd’hui.
Le rapport va plus loin. Il estime que cette réforme met le pays en danger puisqu’il sera l’otage des cartels des producteurs.
Les indicateurs sociaux ne sont pas non plus au beau fixe. Le rapport en question a relevé que la situation de la pauvreté s’est détériorée de 2% et que le taux d’analphabétisme a atteint 32%. Ceci d’autant plus que le chef du gouvernement prône une approche libérale en matière d’éduction qui vise à désengager l’Etat de ce secteur au profit du privé. Même constat à relever au niveau du secteur de la santé qui, en l’absence claire et nette d’une politique en matière de couverture sociale, oblige les ménages à supporter toujours davantage de charges au niveau des dépenses de santé. Une situation qui place le Maroc dans une mauvaise posture au niveau de son classement dans l’indice de développement humain qui représente une synthèse des indicateurs liés à l’éducation, la santé, l’égalité et le développement économique et qui classe le Maroc à la 126ème  place.  Mais comme les promesses n’engagent que ceux qui y croient, comme dit l’adage, les bonnes paroles et les discours dithyrambiques des dernières élections devaient inévitablement fondre comme neige au soleil. Dur a donc été le réveil de ceux qui y avaient cru.


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