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Les effets dévastateurs du phénomène El Niño sur les enfants vont empirer

Maladies et malnutrition continuent à se répandre à travers le monde


Alain Bouithy
Lundi 11 Juillet 2016

Les conséquences du phénomène El Niño sur les enfants vont empirer en dépit de la fin du phénomène El Niño de 2015-2016, a averti le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans un récent rapport intitulé «Ce n’est pas fini – les conséquences d’El Niño sur les enfants».
Les effets dévastateurs de ce phénomène sur la situation des enfants devraient s’accentuer «avec une progression continue de la faim, de la malnutrition et des maladies, conséquences des graves sécheresses et inondations qu’il a provoquées», a indiqué l’agence onusienne.
Mais il y a encore plus grave. A en croire l’organisation, «il y a une forte chance que le phénomène inverse d’El Niño (La Niña) frappe à un moment ou un autre cette année. Ce qui, craint l’Unicef, devait exacerber la sévère crise humanitaire qui touche des millions d’enfants dans certaines des communautés les plus vulnérables. 
Selon le rapport, quelque 26,5 millions d’enfants auraient besoin d’aide rien qu’en Afrique de l’Est et en Afrique australe et plus d’un million d’entre eux  devront être traités pour malnutrition aiguë sévère. Un chiffre et un constat qui en disent long sur l’ampleur de la situation humanitaire et ses effets sur cette couche de la société.
Les auteurs du rapport s’inquiètent aussi du fait que les ressources de nombreux pays soient déjà soumises à une forte pression, constatant que celles-ci « ont atteint leurs limites et les familles menacées ont épuisé les moyens de faire face à la situation – comme vendre leurs possessions et sauter des repas ». 
Pour l’Unicef, cette situation risque de fragiliser des décennies de développement «à moins qu’une aide plus importante ne soit prochainement obtenue, y compris des ressources nutritionnelles urgentes pour les jeunes enfants», a-t-elle souligné.
Comme l’a souligné Afshan Khan, la directrice des programmes d'urgence à l'Unicef, «des millions d’enfants et leurs communautés ont besoin de soutien pour survivre. Ils ont besoin d’aide pour se préparer à l’éventualité que La Niña exacerbe la crise humanitaire qu’ils subissent». 
Ce n’est pas tout. «Ils ont également besoin d’aide pour améliorer leurs mesures de réduction des risques de catastrophes naturelles, ainsi que leurs mesures d’adaptation aux changements climatiques qui sont la cause de phénomènes météorologiques de plus en plus intenses et de plus en plus fréquents», a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, a rappelé Afshan Khan, «ce sont les mêmes enfants qui sont victimes d’El Niño et menacés par La Niña qui se trouvent sur la ligne de front des changements climatiques».
Pour comprendre la gravité de la situation, l’Unicef a expliqué que le phénomène El Niño a entravé l’accès à une eau salubre dans de nombreux pays, indiquant qu’un lien peut être établi avec l’élargissement de la propagation de maladies comme la fièvre dengue, la diarrhée et le choléra, parmi les maladies les plus meurtrières pour les enfants. 
Citant les effets du phénomène en Amérique du Sud, en particulier au Brésil, l’agence onusienne a rappelé qu’«El Niño a créé des conditions favorables à la multiplication du moustique qui est susceptible de transmettre Zika, dengue, fièvre jaune et chikungunya». 
Ainsi, a-t-elle averti, si La Niña finissait par se développer, cela pourrait contribuer à la propagation du virus Zika dans des zones qui n’avaient pas été touchées jusqu’ici.
L’Unicef craint également que l’Afrique australe, épicentre mondial de la pandémie du sida, connaisse une multiplication des cas de transmission du VIH en conséquence des effets d’El Niño soulignant que «le manque de nourriture a un effet négatif sur l’usage de la thérapie antirétrovirale, car les patients ont tendance à ne pas prendre leurs médicaments quand ils ont l’estomac vide, et de nombreux malades préfèrent utiliser leurs ressources limitées pour se nourrir plutôt que se rendre à un dispensaire». 
Autre préoccupation, «la sécheresse peut aussi forcer les adolescentes et les femmes à pratiquer des relations sexuelles transactionnelles pour survivre», soutient-elle. 
 


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