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Les droits des femmes en net recul sous le gouvernement Benkirane


Mourad Tabet
Samedi 27 Avril 2013

Les droits des femmes en net recul sous le gouvernement Benkirane
Comment se présente aujourd’hui la situation politique des Etats sur lesquels le « Printemps arabe » a soufflé en 2011 ? Quelle est la situation des droits humains dans ces pays ? Quels sont les obstacles entravant leur transition démocratique ? Comment y sont les forces en jeu ? Quels conflits internes et externes y sévissent-ils? Plusieurs intervenants du Maroc, de la Tunisie, de l’Egypte, de la Libye et de la Turquie, ont tenté de répondre à ces questions lors du colloque organisé hier à Casablanca par la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes (FLDDF).
Ahmed Assid, activiste amazigh, a critiqué les tentatives des islamistes au Maroc d’infiltrer les organisations de droits des femmes en créant des associations féministes d’obédience islamiste, et ce pour vider les revendications des femmes de leur contenu. Les islamistes utilisent la même tactique avec le mouvement amazigh en créant des associations amazighes d’obédience islamique. « Mais nous,  nous ne défendons pas seulement la langue amazighe, mais également les valeurs universelles de démocratie et de modernité », précise-t-il. Et d’ajouter que les islamistes marocains veulent également vider des concepts de leur substance en les redéfinissant selon leur idéologie « wahhabite et des Frères musulmans ».
Ahmed Assid a appelé les forces démocratiques aussi bien au Maroc que dans d’autres pays du monde arabe, à fédérer leurs forces, car « les islamistes sont une minorité organisée, alors que les forces démocratiques sont majoritaires dans la société mais désunies ».
La présidente de FLDDF, Fouzia Assouli, a affirmé que les droits des femmes au Maroc ont connu un recul sous le gouvernement Benkirane. Pour preuve, la présence d’une seule femme au sein de l’Exécutif.
L’activiste tunisienne Amel Grami a brossé un tableau noir des droits des femmes en Tunisie. Les associations qui défendent leurs droits sont la cible des courants islamistes et salafistes ; elles sont l’objet de campagnes de dénigrement, d’insultes, de diabolisation ou de fatwas incitant au meurtre.
Si le tableau brossé par Amel Grami est sombre, la situation des droits de l’Homme notamment ceux des femmes en Egypte sous le gouvernement des islamistes est plus noire qu’en Tunisie, selon l’écrivain égyptien Islam Ibrahim Bhairy Hilal.
Quant à Maya Arakon, enseignante turque, elle a évoqué lors de son intervention la situation des droits de l’Homme en Turquie. « Ce pays entend être un leader au Moyen-Orient en matière de démocratie et de droits de l’Homme ».
Selon Maya Arakon, la Turquie est le pays le plus condamné par la Cour européenne des droits de l’Homme depuis 2004 en matière de violation des droits de l’Homme comme celle du droit à la vie. « En 2001, cette Cour a condamné la Turquie 159 fois », explique-t-elle.
Maya Arakon a cité, à titre d’exemple, l’assassinat de 127 personnes par la police entre 2007 et 2013. «C’est un chiffre énorme », martèle-t-elle. Et d’ajouter que 40 journalistes sont emprisonnés, ainsi la Turquie est devenue « une prison pour les journalistes du monde ». 100 syndicalistes sont emprisonnés aujourd’hui, en plus des licenciements pour appartenance syndicale.
A noter que, lors de ce colloque, trois autres panels ont été organisés. Un panel concerne les rapports entre l’islam politique et le discours religieux et les principes d’égalité entre les genres et les droits humains, un second porte sur  l’élaboration d’une stratégie régionale des droits des femmes, et enfin le troisième est consacré aux mouvements féministes : plaidoyer et lobbying.


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