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Les derniers développements de l’attentat contre Charlie Hebdo

Paris a vécu mercredi la plus sanglante attaque commise en France depuis un demi-siècle


AFP
Vendredi 9 Janvier 2015

Les derniers développements de l’attentat contre Charlie Hebdo
Vers 11h20, deux hommes vêtus de noir, encagoulés et armés chacun d'une Kalachnikov se présentent au numéro 6 de la rue Nicolas-Appert, dans le XIe arrondissement (est), où se trouvent les archives de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, leur cible. Ils hurlent: "C'est ici, Charlie Hebdo ?". Voyant qu'ils sont à la mauvaise adresse, ils se dirigent alors au numéro 10 de la rue, où se trouve le siège du journal.
Une fois dans l'immeuble, ils font feu sur le chargé de l'accueil et se rendent au deuxième étage, où se trouve la rédaction de Charlie Hebdo.
"Les deux hommes ouvrent alors le feu et achèvent froidement les personnes rassemblées pour la conférence de rédaction ainsi que le policier chargé de la protection du dessinateur Charb, qui n'a pas le temps de riposter", selon une source policière. Charb, directeur de la rédaction, était protégé depuis la publication de caricatures de Mahomet en 2011.
La rédaction de Charlie Hebdo a été décimée. Quatre de ses caricaturistes vedettes, Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, très connus en France, sont morts, ainsi que l'économiste Bernard Maris, également chroniqueur sur la radio France Inter. Une seule personne, qui a réussi à se cacher sous une table, en échappe. Les deux hommes crient "Nous avons vengé le prophète" et "Allah Akbar", selon cette source.
Vers 11h30, après un appel d'urgence, des policiers sont dépêchés immédiatement sur les lieux. Les deux agresseurs prennent la fuite en criant de nouveau "Allah Akbar" et se retrouvent face à une patrouille de la Brigade anti-criminalité. Un échange nourri de coups de feu s'ensuit.
Des policiers font feu sur les assaillants, qui ripostent. Boulevard Richard-Lenoir, un policier en uniforme d'une quarantaine d'années est touché et se trouve à terre, selon une vidéo diffusée sur Internet
Les deux hommes sortent alors de leur voiture et s'approchent à petites foulées du policier à terre. L'un des assaillants lui crie "Tu voulais me tuer!". Le policier lève la main "Non, c'est bon, chef", mais il est tué d'une balle en pleine tête, selon une vidéo diffusée sur Internet et authentifiée par les enquêteurs.
‘On a tué Charlie Hebdo’
Après leurs méfaits, deux assaillants repartent vers leur voiture sans s'arrêter. "On a vengé le prophète Mahomet! On a tué Charlie Hebdo!", crient-ils avant de démarrer, selon une autre vidéo.
Un peu plus loin, les deux hommes percutent une automobiliste, qui est légèrement blessée. Ils abandonnent leur voiture près du parc des Buttes-Chaumont, dans le nord-est de Paris.
Les deux assaillants braquent ensuite un automobiliste et s'enfuient vers le nord de la capitale à bord de sa voiture. Les forces de l'ordre perdent alors leur trace.
Pendant leur attaque et leur fuite, ils ont tué 12 personnes --dont au moins cinq membres de la rédaction de Charlie Hebdo-- et fait huit blessés.
Le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, indique que "trois criminels", impliqués dans l'attaque, sont recherchés activement, sans préciser le rôle du troisième. Tout est mis en oeuvre pour "neutraliser le plus rapidement possible les trois criminels", déclare le ministre.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un des trois suspects, Hamyd Mourad, 18 ans, beau-frère de Chérif Kouachi, présenté au départ comme un SDF de 18 ans soupçonné d’avoir participé à la logistique de l'attaque mais qui se trouvait vraisemblablement en cours en classe dans son lycée au moment des faits, se rend à la police à Charleville-Mézières, dans le nord-est de la France, "après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux", indique à l'AFP une source proche du dossier. Son profil islamiste était mis en doute jeudi par des témoignages de voisins et de camarades de classe, assurant qu'il était "au lycée toute la matinée" mercredi et n'avait "rien à voir avec les fondamentalistes" musulmans.
La police française publie les photos des deux autres suspects, deux frères, Chérif et Said Kouachi, 32 et 34 ans, qu'elle recherche activement, et lance un appel à témoins. Ces personnes sont "susceptibles d'être armées et dangereuses", prévient la police. Chérif Kouachi en revanche est un jihadiste connu des services antiterroristes français. Surnommé "Abou Issen", il avait été impliqué dans la filière de jihadiste dite "des Buttes Chaumont". Il avait été condamné en 2008 à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, pour avoir participé à une filière d'envoi de combattants pour Al-Qaïda en Irak. Son frère par contre est peu connu des services de la police, pris une fois seulement, pour délit mineur. Sept personnes seront placées en garde à vue après avoir été interpellées dans la nuit de mercredi à jeudi. Elles sont toutes issues de l'entourage des deux suspects, Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans et des perquisitions ont eu lieu à Paris Reims et Strasbourg.
A la mi-journée de jeudi, les deux suspects de l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo ont été vus dans le nord de la France alors qu'ils étaient à bord d'une Clio grise et porteurs d'armes de guerre, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Le gérant d'une station-essence à proximité de Villers-Cotterêt a "formellement reconnu les deux hommes soupçonnés d'avoir participé à l'attentat de Charlie Hebdo", a expliqué une source proche du dossier.


Message de condoléances
de S.M le Roi au Président français


S.M le Roi Mohammed VI a adressé un message de condoléances et de solidarité au Président français, M. François Hollande, suite à l'attentat terroriste perpétré mercredi contre le siège du journal "Charlie Hebdo" à Paris, faisant plusieurs victimes dont des journalistes et des éléments des forces de sécurité.
Dans ce message, le Souverain affirme avoir appris avec ''une profonde émotion la triste nouvelle du lâche attentat terroriste perpétré contre le siège de l'hebdomadaire ''Charlie Hebdo'' à Paris''.
Tout en condamnant 'fermement cet acte haineux'', SM le Roi a tenu à adresser au Président français, ainsi qu'aux familles des victimes et au peuple français ami, Ses condoléances les plus attristées et Ses souhaits de prompt rétablissement aux blessés.

Les communautés musulmanes visées par des actes criminels

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Au lendemain de l'attaque qui a visé le siège de Charlie Hebdo, par des auteurs qui se sont revendiqués du prophète Mahomet, la communauté musulmane a été visée à plusieurs reprises. Une explosion d'origine criminelle s'est produite jeudi matin vers 6 heures à Villefranche-sur-Saône (Rhône), devant un snack kebab jouxtant la mosquée de la ville, sans faire de victime, selon des sources concordantes confirmant une information du quotidien Le Progrès.
"C'est criminel", a indiqué une source préfectorale à l'AFP. L'enquête a été confiée à la police judiciaire. Le parquet de Villefranche-sur-Saône devait tenir un point-presse sur les premières conclusions de l'enquête de la police scientifique.
Cette explosion survient au lendemain de l'attentat qui a fait douze morts mercredi au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris. Deux frères, dont un jihadiste connu des services antiterroristes, sont soupçonnés et recherchés. Selon le député-maire UMP de Villefranche-sur-Saône, Bernard Perrut, joint par l'AFP, "c'est lié a priori à la situation dramatique" de Paris.
L'explosion a soufflé la devanture du restaurant, L'Impérial, "qui est géré de manière indépendante [...] par des personnes proches de la mosquée" et "où se regroupent des personnes qui fréquentent le lieu de culte, mais aussi d'autres personnes", a précisé l'élu. "Une telle situation est inquiétante et bouleversante et m'amène à lancer un message de cohésion, d'unité et de respect dans cette période douloureuse que traverse la France", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, des lieux de culte musulmans ont été visés par des tirs d'armes à feu ou d'autres projectiles, sans faire de victimes, mercredi soir au Mans et à Port-la-Nouvelle (Aude). Au Mans, trois grenades d'exercice, dites grenades à plâtre, ont été lancées vers 00h30 contre une mosquée d'un quartier populaire.
Une seule a explosé dans une petite cour sans faire de dégâts majeurs, selon le parquet. Les premières constatations ont aussi permis de relever un impact de balle sur une fenêtre.
A Port-la-Nouvelle, un ou plusieurs coups de feu ont été tirés en direction d'une salle de prière musulmane, vers 20 heures, une heure environ après la fin de la prière, alors que la salle était vide, a précisé le parquet de Narbonne, ajoutant que l'arme utilisée était un "pistolet à grenailles".

Décès de la policière blessée dans la fusillade de jeudi

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La policière française blessée jeudi dans une fusillade à Montrouge, à la périphérie sud de Paris, est décédée dans la matinée et une autre personne blessée, un employé municipal, se trouve dans un état jugé sérieux, a-t-on appris de sources policières.
Au lendemain de l'attentat contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo qui a fait 12 morts mercredi à Paris, un homme porteur d'un gilet pare-balles, d'une arme de poing et d'un fusil mitrailleur, a ouvert le feu peu après 07H00 GMT sur les victimes.
L'auteur de cette attaque est toujours en fuite, a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui avait quitté en urgence la réunion de crise, organisée autour du président François Hollande, pour se rendre sur les lieux, situés de l'autre côté du périphérique parisien.
Un homme de 52 ans a été interpellé peu de temps après la fusillade. "Visiblement ce n'était pas le bon. L'homme que l'on recherche s'est enfui à bord d'une Clio qui vient d'être retrouvée à Arcueil" près de Paris, a précisé une source policière.
A Montrouge, le périmètre de sécurité qui avait été mis en place a été élargi. La Brigade de recherche et d'intervention de la police est sur place, "lourdement équipée", "la tension est palpable", selon des journalistes de l'AFP présents sur place.
Il n'y a à ce stade "pas de lien établi avec l'attentat de Charlie Hebdo", ont déclaré des sources proches du dossier.
Peu avant 07H00 GMT, un accident de la circulation a lieu entre deux véhicules. La police municipale et la voirie sont appelées sur les lieux. Peu après, des coups de feu éclatent. Une policière municipale est touchée au niveau de la gorge et l'agent de la voirie est également grièvement blessé, selon les premiers éléments de l'enquête.
C'était "une scène de panique", a relaté un habitant de la rue, Ahmed Sassi, 38 ans. Il explique avoir été réveillé par "deux détonations". Depuis la fenêtre de sa cuisine, il raconte avoir vu "un policier debout dans la rue. Un homme en habit sombre lui a tiré dessus à bout portant, tout en continuant à courir".
Bernard Cazeneuve a appelé à la "maîtrise" et au "sang-froid", pour faciliter "le dénouement des enquêtes en cours dans les meilleures conditions".

Journée de deuil national et minute de silence en France

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Les Français ont observé jeudi à midi une minute de silence, seulement rompu par le glas des églises, à la mémoire des douze journalistes, employés et policiers tués dans l'attaque mercredi à Paris de l'hebdomadaire Charlie Hebdo.
Les transports en commun à Paris ont interrompu leur trafic pendant cette minute de silence, observée également dans les écoles. Dans nombre d'entreprises, les salariés se sont arrêtés de travailler. Jeudi a été déclaré "jour de deuil national" par un décret du Président de la République, François Hollande.
Vague d'indignation dans le monde -
L'attaque a soulevé une vague d'indignations à travers le monde.
En France, plus de 100.000 personnes se sont rassemblées spontanément dans la capitale et dans une quinzaine d'autres villes, sous le slogan "Je suis Charlie".
Certains manifestants brandissaient des cartes de presse, d'autres des stylos. A l'étranger, des manifestations ont eu lieu en Allemagne, Espagne et Grande-Bretagne notamment.
Les responsables des divers cultes religieux en France ont dénoncé l'attaque, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, évoquant un "coup porté à l'ensemble des musulmans".
L'attentat a aussi suscité une vague de réprobations unanimes à l'étranger et de nombreux dirigeants au premier rang desquels Barack Obama.


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