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Les Marocains, peu amateurs d’eau potable

En matière de consommation, les nationaux sont classés à la dernière place au niveau arabe


Driss Serhan
Mardi 31 Mai 2016

Les Marocains consomment peu d’eau. Ils ont été classés à la dernière place au niveau du monde arabe loin de la Libye, du Qatar et des Emirats arabes unis, a révélé une étude jordanienne sur l’environnement.   Des révélations qui n’ont rien de nouveau puisque déjà en 2013, la consommation annuelle d'eau par habitant a atteint 720 m³, contre 2500m³ auparavant. Une tendance à la baisse qui trouve son explication dans les changements climatiques, la baisse des précipitations et  l'accroissement de la population. Chaque année, 500Mm³  (millions de m³) d’eaux usées sont produites, rien que dans les milieux urbains. Sur ce volume, 370Mm³  sont captés par les réseaux d’égouts (et rejetés en mer pour la moitié), 70Mm³ sont rejetés dans les réseaux hydrographiques naturels et 60Mm³ sont utilisés pour l’irrigation.
Le ratio de ressources en eau par habitant compare les ressources renouvelables (réduites à leur dimension quantitative de flux moyen) à la population totale (considérée comme le principal facteur de demande d’eau pour toute utilisation) à une date donnée. Il est utilisé pour mesurer l’abondance ou la rareté relative des ressources en eau  d’un pays et  permet de déterminer des seuils de «tensions» (water stress) ou de  «pénurie absolue» (water scart city).
La situation hydrique du Maroc correspond bien au  seuil de «tension» dans lequel le ratio est  en dessous de 1000m³ /habitant /an. Le développement économique d’un pays, la santé et le bien-être de sa population  sont affectés par la pénurie. Une réalité qui interpelle aujourd’hui le gouvernement sur les plans et les investissements mis en place tant dans l’approvisionnement en eau potable que dans l’assainissement.
Ainsi est-il opportun de se poser des questions sur ce qu’il en est des projets d’augmenter le rendement du réseau de distribution de l'eau potable dans le but d'atteindre un taux de 80% contre 50-60% actuellement de réutiliser les eaux usées (300 millions de m³) et dessaler l'eau de mer (400 millions de m³  à l'horizon 2030) qui ont vu la mobilisation d'investissements de l'ordre de 200 milliards de DH à l'horizon 2030. Qu’en est-il de la généralisation des techniques d'irrigation «goutte à goutte» pour couvrir une étendue de 700.000 ha, ce qui permettra d'économiser 1 milliard de m³ d'eau annuellement ? Et qu’en est-il également de la Stratégie nationale de l’eau (SNE) qui dispose d’un budget de 82 milliards de dirhams, du Plan national d’assainissement (PNA) doté de 50 milliards de dirhams jusqu’en 2020 ? Et last but not least, qu’en est-il des projets de l’Office national de l’électricité et l’eau potable prévus dans son plan d’investissements 2011-2015 sans parler d’autres départements qui investiront dans le secteur?
Une situation de plus en plus dramatique puisque le Maroc est menacé d’une pénurie d’eau à l’horizon 2025, s’il ne prend pas des mesures urgentes pour pallier ce grave déficit. En effet, les experts sont unanimes à souligner que la tendance baissière se poursuivra pour atteindre le seuil dangereux de 500 m³ en 2025. A noter que l’ONU qui classe le Maroc dans la liste des pays menacés de pénurie grave d’eau en 2025, définit le seuil de stress hydrique à 1000m³ d’eau par habitant, barrière au-dessous de laquelle, le Maroc est passé ces dernières années, puisqu’en 2013, la disponibilité en eau par habitant ne dépassait guère 720 m³. A noter également que le Maroc ne dispose pas de ressources hydrauliques conséquentes, il base ses ravitaillements sur une pluviométrie caractérisée par son inconstance, couplée à une faible capacité de capture, et des nappes phréatiques non renouvelables et fortement entamées comme c’est le cas dans la région du Souss.
Sous le règne de Feu Hassan II, l’on avait évoqué l’implantation d’une usine nucléaire de dessalement d’eau de mer, sauf que ce projet n’avait pu être concrétisé pour des raisons économiques et géostratégiques.


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