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Les 5 politiques du réseau Belliraj mettent fin à leur grève de la faim: Récit d’un déblocage annoncé


Narjis Rerhaye
Samedi 10 Avril 2010

Après 19 jours de grève de la  faim, les 5 politiques, condamnés en première instance dans le cadre de l’affaire Belliraj, ont décidé ce vendredi matin de mettre fin à leur mouvement. Et le procès en appel de MM. Moatassim, Marouani, Regala, Laabadla et Sriti va reprendre « dans des conditions plus sereines, en tout cas normales ».  « La prochaine audience est programmée lundi prochain 12 avril. Au regard de leur état de santé, nos clients ne pourront pas s’y rendre. Ils vont par ailleurs solliciter la présence de leurs avocats après avoir demandé leur retrait du procès. Un report sera probablement demandé avant que les choses ne reprennent normalement. Du moins, c’est ce que nous espérons », explique Me Abderrahim Jamaï, membre du collectif de défense de ces responsables politiques incarcérés depuis 26 mois.
Depuis jeudi 8 avril, tout est allé très vite pour les 5 détenus politiques qui entamaient leur 18ème jour de grève de la faim. Ce même matin, leurs avocats ont lancé un appel au nom des ONG de défense des droits humains et du comité de soutien de MM. Moatassim, Marouani, Regala, Laabadla et Sriti pour qu’ils mettent fin à leur grève de la faim. En fin de matinée, le collectif de défense rencontrait le ministre de la Justice, Mohamed Naciri. « Nous lui avons exposé les faits et les conditions dans lesquelles se déroulait ce procès. Nous lui avons indiqué, preuves à l’appui, que les garanties du procès équitables n’étaient pas réunies. Bien évidemment, nous ne demandons pas la moindre intervention au ministre de la Justice. Mais en sa qualité de chef de parquet, nous lui avons demandé que le procès de nos clients se déroule de manière sereine, que la loi soit respectée et que les droits de la défense soient protégés. Il ne faut pas l’oublier, M. Naciri est un avocat et un tel langage ne peut pas lui être étranger ». M. Naciri ne se contente pas de les écouter : il demande aux avocats de la défense de rencontrer le directeur des affaires pénales, ce même jeudi après-midi, à 15 heures « pour examiner des pistes de solution ». Visiblement, les pouvoirs publics veulent voir s’arrêter cette longue grève de la faim qui peut très mal tourner.

« Que chacun assume
 ses responsabilités »


Un premier entretien avec ce responsable gouvernemental en charge de la justice qui autorise tous les espoirs, en attendant de voir M. Abdenbaoui. Les avocats retournent à la prison civile de Salé pour informer leurs clients des derniers développements. Les hommes à la robe noire réitèrent la même demande humanitaire : la fin de la grève de la faim. Retour à Rabat, au siège du ministère de la Justice. Le directeur des affaires pénales écoute avec attention le récit de la défense. Procès kafkaïen, moyens de défense refusés, convocation de témoins non acceptée, tous les droits de la défense et des prévenus ont été bafoués face à un parquet général « qui s’en est donné à cœur joie ». « Nous en avons débattu avec le directeur des affaires pénales. Peut-on accepter que la justice reproduise les méthodes des années de plomb, sans crier gare ? », s’interroge le bâtonnier Jamaï.
Le directeur des affaires pénales est formel : si la cour juge utile de demander une enquête complémentaire, l’audition de nouveaux témoins, etc, « elle le fera ». Le langage est souple, peut-être même compréhensif. M. Abdenbaoui l’affirme sans ambages : les droits des prévenus doivent être scrupuleusement  respectés autant que les moyens de défense.
Impossible de rencontrer dans la soirée les 5 politiques incarcérés. A la prison de Salé, on ne veut rien savoir. L’heure des visites est terminée. Vendredi matin, dès 9 heures, les avocats rendent compte à leurs clients. Annonce est alors officiellement faite de l’arrêt de la grève de la faim de MM.  Moatassim, Marouani, Regala, Laabadla et Sriti et du retour de la défense au procès. L’heure est-elle à l’optimisme ? « On a essayé de trouver des ouvertures. Maintenant, chacun doit assumer ses responsabilités », conclut A. Jamaï.


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