Le triste sort des salles de cinéma au Maroc

Mercredi 12 Novembre 2014

Le triste sort des salles de cinéma au Maroc
Au Maroc, les cinéphiles se font de  plus en plus rares. Après avoir passé, en quelques années, de 50 à 4 millions d’entrées par an, le constat de l’année 2014 est encore beaucoup plus affligeant. En effet, depuis janvier dernier, les salles de cinéma  marocaines n’ont drainé que 1.184.345 spectateurs pour des recettes estimées à 47 millions de dirhams.
Pour  Hassan Belkady, exploitant de salles de cinéma à Casablanca, la raison est claire : avant de déplorer la situation actuelle des salles de cinéma au Maroc, Belkady a mis l’accent sur la baisse notable de leur nombre, tout en indiquant qu’en 1980 «on comptait 280 salles de cinéma au Maroc. Aujourd’hui,  il n’en reste plus que 40. En plus des 80 salles qui sont malheureusement fermées, à l’heure actuelle». «Bien évidemment, le nombre de spectateurs va également nettement diminuer. Et il faut bien reconnaître qu’il s‘agit là d’un constat attristant», a-t-il souligné. 
Il a, par ailleurs, noté que les exploitants de salles de cinéma ont été soumis à une TVA de 20%. «Ceci est absolument déraisonnable, puisque dans le monde entier, cette TVA  ne dépasse pas 5%», a-t-il dit, avant de conclure que «ce n’est pas ce genre de mesure qui pourra encourager les propriétaires à garder leurs salles de cinéma ouvertes au public». 
Quant à Noureddine Lakhmari, scénariste et réalisateur marocain, il a noté que la diminution du nombre des salles de cinéma revient particulièrement au fait que ces salles appartiennent au secteur privé, contrairement à ce qui se passe dans beaucoup de pays européens, tel que la Norvège, où l’artiste a vécu pendant de longues années. «En Norvège, les salles de cinéma appartiennent à l’Etat, et aux communes en particulier. Des communes qui ont les moyens et qui injectent régulièrement de l’argent pour préserver leurs salles de cinéma», souligne-t-il. «Tandis que chez nous, il n’y a que certains propriétaires de salles, qui sont  de vrais passionnés, et qui se battent pour les sauvegarder», a-t-il ajouté, avant de conclure : «Mais il faut bien avouer que cette absence totale  de l’Etat complique davantage la situation!». 

Mehdi Ouassat

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