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Le prix du mouton demeure inaccessible : Flambée des prix à Khouribga


Chouaib Sahnoun
Jeudi 25 Octobre 2012

Le prix du mouton demeure inaccessible :  Flambée des prix à Khouribga
Après le mois de Ramadan, les vacances estivales et la rentrée scolaire, c’est l'Aïd El Adha qui risque de grever le budget des familles marocaines. Celles-ci ne cessent d’ailleurs de se plaindre de la cherté de la vie et de la baisse du pouvoir d'achat.
Des sources professionnelles nous ont révélé que les prix des moutons ont augmenté entre 20 et 30% par rapport à l'année dernière .En effet, le mouton est devenu un lourd fardeau pour les petites bourses, qui n'arrivent même pas à subvenir aux besoins du quotidien. La problématique ne se réduit pas uniquement au pouvoir d'achat qui constitue en lui-même un grand handicap pour les citoyens. Il ne faut pas négliger la hausse des prix inexpliquée, opérée par les marchands de bétail.
Ils ont tous le même argument : la hausse du prix des carburants, du foin et de l'hébergement… et le mouton se fait de plus en plus rare à cause de la sècheresse. Rien que pour justifier les prix exorbitants qu'ils infligent aux maigres salaires des citoyens… Cela devient vraiment pathétique !
Les marchés ambulants du mouton se sont installés partout à Khouribga à côté d'El Azizia, le supermarché Marjane, devant le lycée Al Mouahidine et bien d'autres endroits où les citoyens se précipitent pour voir la marchandise avant que les prix ne flambent davantage.
Nous avons rencontré un père de famille à un «point de vente» qui semblait être dans un état de torpeur et qui murmurait : «C'est de la folie!». Nous avons également interrogé un jeune homme plutôt chétif qui cherchait «un gros mouton moins cher, avec de grandes cornes».
Un homme, plutôt baraqué, accompagné d’un petit garçon, était sur le point de s'accrocher avec l'un des vendeurs, en criant: «Aie! C'est trop, ce petit chat à 3500 DH. Vous plaisantez, j'espère ….vous n'êtes que des voleurs …Vous allez où comme ça. Vous cherchez à gagner à tout prix; vous n'avez pas la moindre pitié, mais rappelez-vous une chose, vous n'emporterez rien avec vous dans votre tombe.»
Le vendeur lui a répondu ironiquement en gardant son sang-froid : «Tu n'as qu'à égorger une poule, personne ne t'oblige à acheter». La véritable explication à tout cela réside en deux faits, qui poussent ces commerçants à fixer de pareils prix.
La première est que ces derniers achètent les moutons de Fqih Ben Salah, Bejaad, Tadla , et Labrouj, et bien d'autres régions connues pour ce genre d’activités. Les moutons sont achetés six à huit  mois à l'avance, car cela revient moins cher de 600 à 1000 DH la tête, transportés dans des camions jusqu'à Khouribga et autres lieux où ils sont parqués ensuite dans des hangars loués, sans oublier la nourriture et les produits vétérinaires en cas de nécessité.
La deuxième raison, qui est la plus plausible, est que ces commerçants sont cupides, et sans pitié car ils ne payent pas d'impôt; le prix du mouton est multiplié par trois, en tenant compte de tous les frais engagés (transport, location de hangars, nourriture, etc.). Les familles marocaines en général essayent de respecter les pratiques religieuses qui sont devenues de lourds fardeaux, et source de revenus pour les commerçants occasionnels.
Fatna, une vielle dame résidant à Boulanoire que nous avons croisée à un arrêt de car en plein centre de Khouribga, nous a émus avec ces propos tout en soupirant : «L'Aid El Adha, tout le monde pouvait le fêter; le riche comme le pauvre. On se cotisait et on achetait la ou les bêtes à sacrifier ; puis les hommes allaient faire la prière à la mosquée. Ensuite, on égorgeait les moutons, et  on partageait le tout à parts égales comme des frères. On allait au cimetière nous recueillir sur les tombes de nos proches et on faisait à manger, et chacun invitait son voisin, et on se pardonnait les uns aux autres …Eh oui, c'était comme ça à l'époque. C'est loin maintenant tout ça. L'Aid a perdu ses vertus et son vrai sens moral».


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1.Posté par m'hamed alaoui yazidi le 25/10/2012 16:43

L'Aîd el kebir et le sous-développement font-ils bon ménage ? S'endetter , se surendetter,se séparer de quelques biens pour s'acheter un mouton ; c'est le comble de la folie, de l'hérésie.Et dire que la religion n'est pas l'opium des peuples!

2.Posté par imane le 27/10/2012 12:06 (depuis mobile)
Oui c\'est vrai

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