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Le journal scolaire en perte de vitesse ? La question reste posée. En tout cas, le lycée Ibn Tahir d’Errachidia continue à perpétuer la tradition et ce, depuis des années déjà. Une mission qu’il assume avec brio puisqu’en 2010 «Le Lycéen» a remporté le prix du meilleur journal scolaire en langue française grâce aux journalistes en herbe de cet établissement. Un projet pédagogique qui repose sur le travail d’équipe, l'expression libre, la qualité rédactionnelle et la démarche journalistique. C’est aussi une façon de développer l’esprit critique des élèves.
Ici, le club de la presse est une institution à part entière. Un canal de communication, un moyen d’apprentissage et un support d’éducation, le journal scolaire reste un outil qui permet aussi aux étudiants comme aux professeurs de se pencher sur un monde voué à l’ouverture, à la création, à la curiosité et à l’innovation.
Au début, l’on se disait simplement prêts à vivre l’aventure. Bon an mal an, un besoin était né. L’expérience initiée par le professeur Mustapha Benali creusait sereinement son chemin. Professeur de langue française, le superviseur de tout le projet est devenu aussi un initiateur, un formateur, un instigateur, un directeur et un orienteur …
Des années après, le seul produit de Mustapha Benali dans le journal demeure l’éditorial. Le reste est l’affaire d’une trentaine d’élèves toutes options confondues. « Il serait judicieux que nos établissements scolaires ainsi que le ministère et tout le monde associatif encouragent la productivité de l’élève et valorisent positivement son produit », écrit Mustapha Benali, dans l’éditorial du dernier numéro du printemps 2014.
D’une douzaine de pages, le journal a gagné, au fil des éditions, en maturité. Que ce soit sur le fond ou sur la forme, les étudiants ont nettement acquis les techniques élémentaires pour la confection d’un article ou du journal lui-même.
Papiers courts, genres diversifiés, langue simple, titres accrocheurs et rubriques multiples … des caractéristiques que les élèves ont assimilées, par la force de l’exercice et des formations. Et à chaque fois, des sujets locaux sont mis en avant, joliment illustrés de photos originales prises par les élèves eux-mêmes.
Les jeunes et l’Internet, faut-il enseigner l’amazigh?, la musique et les jeunes, non au trac à l’examen, la sûreté dans ma ville, un Bac c’est juste un début, l’innocence qui triche … autant de thèmes qui enrichissent la 17ème édition de ce printemps 2014.
Par ailleurs «Le Lycéen» a réussi à motiver d’autres expériences. Ainsi, au sein du même établissement, le professeur Amal Imelouane a lancé un journal en langue anglaise : «The student’s garden». Avec un staff très réduit des pages en moins, elle a su garder le rythme de parution et faire aimer le journalisme dans une langue nouvellement apprise.
En attendant que les médias constituent une matière à part entière, les clubs de la presse constituent une alternative plausible. L’expérience du lycée Ibn Tahir est à diffuser … pour une meilleure éducation aux médias dans nos établissements scolaires.
