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Le gouvernement Benkirane lorgne les emprunts étrangers : Le cadeau empoisonné du FMI


Driss Sarhan
Lundi 6 Août 2012

Le gouvernement Benkirane lorgne les emprunts étrangers : Le cadeau empoisonné du FMI
Abdel-Illah Benkirane aura-t-il appris qu’il ne faut pas aller plus vite que la musique et que, surtout, il ne faut jurer de rien ? Avec un taux de croissance en berne et des clignotants de plusieurs secteurs au rouge, le gouvernement n’a eu d’autre voie que de se défausser sur les Marocains en augmentant les prix des  hydrocarbures et d’appeler le Fonds monétaire international (FMI) à son secours. Une ligne de crédit de 6,2 milliards de dollars vient d’être accordée au Maroc par ce dernier. 
Cette ligne de crédit a été ouverte, selon un communiqué du FMI, afin de protéger le pays contre les "chocs extérieurs" en provenance notamment de la zone euro. Christine Lagarde,  directrice générale du FMI, a expliqué que le Maroc faisait face à des risques liés aux incertitudes sur la zone euro et à de possibles hausses du prix du pétrole en confirmant que les crédits en question  lui permettront de satisfaire ses besoins de financement immédiats si ces risques se matérialisaient.
Le communiqué a fait savoir également que les autorités marocaines n'avaient pas l'intention d'utiliser cette ligne de crédit à moins que le Royaume ne connaisse des besoins relatifs à sa balance des paiements courants, en raison de la détérioration de l'environnement extérieur.
Le programme d'aide au Maroc, approuvé vendredi 3 juillet par le Conseil d'administration du Fonds, s'étend sur deux ans et relève de la ligne de précaution et de liquidité  (LPL), une facilité offerte depuis 2011 par le Fonds à destination des pays "solides" mais "exposés à des facteurs de vulnérabilité".
Ainsi, Abel-Illah Benkirane a-t-il fait marche arrière et renié ses engagements pris lors de l’annonce  de la hausse des prix des carburants et selon lesquels le Maroc  n’allait pas recourir aux emprunts extérieurs afin de préserver son indépendance financière et économique.  En clair, le chef du gouvernement qui ne cesse de se déjuger et de renier ses engagements, pourrait choisir la voie de la facilité et emprunter de l’étranger  jusqu’au jour où les marchés financiers tirent le tocsin. Ce qui pourrait se produire, selon certains experts, vers la fin de son mandat et la crise prévisible dans laquelle il plongera le Maroc. 
Une option qui sera lourde de conséquences d’un point de vue des finances publiques puisque les charges de la dette extérieure deviennent de plus en plus pesantes. En effet, si, en 2011, le service (principal et intérêts) de cette dette a été de 9,7 milliards de dollars, en 2012,  il atteindra 11,2 milliards et ne retombera à un peu moins de 10 milliards qu’en 2015, selon les projections de la direction du Trésor et des finances extérieures.
Cependant, il n’y a pas que la dette du Trésor qui pèse sur les finances publiques et les réserves de changes.  Il y a aussi la dette garantie, c’est-à-dire celle contractée par les établissements et entreprises publics, les collectivités locales et le secteur bancaire. L’encours de cette dette à fin 2011 s’élevait à 89,3 milliards de DH. Cela fait un total de 188 milliards de DH de dette extérieure publique. Du coup, les charges, en principal et en intérêts, deviennent plus importantes : 17,53 milliards de DH en 2011, dont 7,9 milliards de DH pour le service de la dette garantie. En 2012, les charges de la dette extérieure publique montent à 20,33 milliards de DH et c’est seulement en 2018 que celles-ci retomberont à un peu plus de 15 milliards de DH, bien entendu si l’encours n’augmente pas entre-temps !
Au total, la dette publique globale s’établit donc à 502,5 milliards de DH, en hausse de 7,8% par rapport à 2010. Elle représente 61,8% du PIB estimé pour 2011. 
 
 
 



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