Le dirham de trop de M’Dina Bus

M’Dina Bus opte pour la méthode forte en vue d’inciter les Casablancais à adhérer à son système de billetterie.  Elle vient de décider une augmentation d’un dirham sur le prix des tickets actuels et cela afin d’encourager les clients à utiliser  les tickets électroniques vendus à 4 DH l’unité. 

En effet, le gestionnaire du transport public du Grand Casablanca tente de remplacer les billets traditionnels  par «Mdina Moov», une carte prépayée qui permet à l’usager de payer son titre de transport en utilisant le solde de sa carte. 

Une  méthode musclée qui n’a rien de légal puisque l’augmentation des prix a été décidée sans le feu vert du Conseil de la ville de la capitale économique. « La décision a été prise unilatéralement par l’administration de M’Dina Bus sans l’aval de la commune urbaine et sans attendre l’accord du Comité de suivi chargé de discuter ce genre de décisions», a précisé une source syndicale. Les responsables de M’Dina Bus emboîtent ainsi le pas aux dirigeants de la société Lux Transport qui ont décidé, en décembre 2012, d’augmenter leurs tarifs de 50 centimes pour les porter à 4,50 DH au lieu de 4 DH sans que le Conseil de la ville et encore moins la wilaya n’en aient été préalablement avisés. 

Cependant, si les dirigeants de Lux Transport ont mis en œuvre leur décision sitôt qu’ils l’ont prise, ceux de M’Dina Bus hésitent encore à le faire. «Cette augmentation était censée entrer en vigueur le 3 octobre dernier et les clients ont été avertis via des avis affichés à l’intérieur des bus, mais les responsables de M’Dina Bus n’ont pas encore pris la décision de le faire». 

Pour notre source, cette incertitude trouve son explication dans le fait que ces responsables redoutent la réaction des Casablancais d’autant que ces augmentations ne seront pas les seules et que   d’autres sont en gestation. «M’Dina Bus compte également augmenter le tarif des abonnements-étudiant en le portant à 200 DH au lieu des 130 pratiqués actuellement. D’ailleurs, la société n’a pas encore procédé à la confection de ces cartes alors que la rentrée scolaire et universitaire a eu déjà eu lieu», a indiqué notre source. En effet, le bus demeure le moyen de transport le plus usité par les Casablancais puisqu’il couvre tout le territoire de la wilaya et permet des déplacements de périphérie à périphérie. Ceci d’autant plus qu’il reste le moyen de transport collectif le moins cher, avec un prix de ticket de 4 DH. Selon certaines statistiques, près de 141 millions de clients utilisent le réseau de M’dina Bus dont 90% tous les jours et 64% uniquement pour se rendre au travail. 

Mais, il n’y a pas que la colère des Casablancais qui fait hésiter les responsables de M’Dina Bus, la situation intérieure de la société ne les encourage pas à prendre leur décision en toute liberté. En fait, la conjoncture n’augure rien de bon. «L’entreprise va mal. D’ailleurs, pas plus tard que mardi dernier, on a été au bord du black-out  faute de carburant et il a fallu l’intervention du wali pour que le travail reprenne», note notre source qui semble remontée contre les autorités locales casablancaises. «Ces dernières nous ont promis monts et merveilles mais rien ne semble venir: ni renouveau du parc de bus, ni restructuration de l’entreprise, ni assainissement des finances. Le wali nous a promis à plusieurs reprises de faire le nécessaire mais il n’a pas tenu parole », a-t-il conclu.