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Paradoxalement, la consommation de sucre durant cette période se voit doubler voire tripler alors que ce mois sacré est censé être marqué par une perte de poids ou au moins une stagnation, mission difficile à cause du sucre, irrésistible pour les individus qu’ils soient grands, petits, malades ou en bonne santé.
Par définition, personne ne résiste au sucre. Cet ingrédient qui "empoisonne" la vie de ses fans. Si délicieux, il s’est imposé, ces dernières années, dans presque toutes les préparations industrielles.
La consommation excessive du sucre cause des ravages pour la santé, entraînant ainsi plusieurs conséquences sur la santé, dont l’obésité et le diabète.
"Le Diabète et le Ramadan ne font pas bon ménage", souligne l’endocrinologue, Hamdoun Lhassani dans un entretien accordé à la MAP à l’occasion du mois sacré.
"Au Maroc, nous avons un nombre important de diabétiques. Nous sommes à quelque deux millions et demi entre diabétiques avérés et cachés (...) Il existe des diabétiques qui peuvent observer le jeûne, mais pour d'autres, il est interdit de le faire", a-t-il renchéri.
Pour Dr. Lhassani, les diabétiques qui peuvent jeûner doivent faire l’objet d’un accompagnement.
Même son de cloche chez la nutritionniste Ikram Tikour, qui recommande impérativement de voir son médecin traitant avant le Ramadan pour faire le point sur l’évolution de son diabète et chercher une éventuelle contre-indication du jeûne.
Elle préconise également de limiter l’activité physique et sportive durant la période du jeûne (particulièrement en cas de forte chaleur).
"Il est nécessaire d’équilibrer l’alimentation sur deux ou trois repas après la rupture du jeûne", a-t-elle relevé, recommandant de rompre le jeûne et d'attendre dix à vingt minutes pour reprendre l’alimentation avec une soupe de préférence de légumes et un plat équilibré avec une source de protéines, des légumes et une portion de féculents ou pain.
Un jeûne mal observé peut causer un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC), une insuffisance rénale, une cécité ou encore une complication vasculaire qui peut aller jusqu’à l’amputation, met en garde pour sa part Dr. Lhassani.
Les diabétiques qui peuvent jeûner doivent le faire sous la surveillance de spécialistes, a-t-il dit, ajoutant qu’ils doivent se préparer trois mois à l’avance et avoir un bon équilibre glycémique. Cet endocrinologue a évoqué, par ailleurs, la recrudescence de l'obésité chez les adolescents.
La cause est que les jeunes et les enfants ont accès à une alimentation riche en lipides et en glucides, outre la sédentarité. L’obésité, rappelle ce spécialiste, peut entraîner la tension artérielle ainsi que les problèmes articulaires ou de la colonne vertébrale. Elle peut aussi causer le cholestérol et des pathologies cardio-vasculaires. "Les enfants passent beaucoup de temps devant les écrans. Ils ne bougent pas ni à l’école ni au domicile, ce qui entraîne une augmentation du poids", prévient le spécialiste.
Puisque prévenir vaut mieux que guérir, cet endocrinologue préconise l'éducation à une bonne hygiène de vie et à la sensibilisation aux dangers du sucre qui doivent commencer dans les bancs de l’école et au sein de la famille même. Les parents doivent inculquer à leurs descendants, dès le plus jeune âge, de bonnes habitudes alimentaires et faire du sport.
Silencieux et très progressif, le diabète est une pathologie qui se soigne parfaitement si elle est diagnostiquée précocement. Le Ramadan peut d’ailleurs en être un révélateur !