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La mission, qui a mobilisé plusieurs drones, est le signe de la volonté affichée de Barack Obama de poursuivre la direction du mouvement insurgé jusqu'au Pakistan, alors que les talibans n'ont jamais contrôlé ou contesté autant de territoires à Kaboul depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une intervention américaine en 2001.
"Hier, les Etats-Unis ont mené une frappe aérienne visant le dirigeant taliban Mollah Mansour dans une région reculée à la frontière afghano-pakistanaise. Mansour représentait une menace permanente et immédiate", a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une conférence de presse organisée à Naypyitaw, la capitale de la Birmanie où il était en visite.
"Cette action envoie un message clair au monde ; nous sommes déterminés à soutenir nos partenaires afghans qui construisent un Afghanistan plus stable, uni, sûr et prospère."
Les dirigeants du Pakistan et de l'Afghanistan avaient été informés de la frappe, a ajouté le secrétaire d'Etat qui a précisé s'être entretenu par téléphone avec le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif.
"Ce que nous voulons, c'est la paix. Mansour constituait une menace contre la paix et contre l'objectif de mettre fin à la violence et aux souffrances que le peuple d'Afghanistan endure depuis tant d'années. Il était également opposé aux négociations de paix et à la réconciliation."
Un porte-parole du président afghan, Ashraf Ghani, a de son côté déclaré à Reuters que la frappe semblait être un succès et qu'elle avait été réalisée avec l'assentiment de Kaboul.
Deux commandants talibans proches de Mansour en contact avec Reuters et souhaitant rester anonyme, ont démenti sa mort.
"Nous avons eu vent de ces informations infondées mais ce n'est pas la première fois", a dit l'un d'entre eux. "Je voulais simplement partager avec vous ma propre information, selon laquelle le mollah Akhtar Mansour n'a pas été tué."
En décembre, Mansour avait déjà été donné pour mort dans une fusillade au domicile d'un autre leader taliban près de Quetta, au Pakistan. Un responsable américain a expliqué que des drones ont visé le mollah Mansour et un autre combattant taliban qui circulaient à bord d'une voiture dans une zone isolée du sud-ouest du Pakistan, à proximité de la ville d'Ahmad Wal.
Les forces spéciales américaines ont piloté les drones dans le cadre d'une mission mandatée par Barack Obama, survenue vers samedi 10h00 GMT, a-t-il ajouté, soit 15h00 au Pakistan.
Si elle se confirme, la mort du mollah Akhtar Mansour pourrait creuser les divergences entre les talibans et les rendrait peu susceptibles de s'engager dans un processus de paix encore très hypothétique.
"Les talibans ne vont pas docilement accepter des discussions, et encore moins au moment où cette frappe menace de fragmenter encore l'organisation", explique Michael Kugelman, spécialiste de l'Asie au sein du Woodrow Wilson Center.
La cible la plus importante pour les Etats-Unis reste la direction du réseau Haqqani, allié des talibans, juge-t-il cependant. Mansour n'a pas réussi à rallier les factions rivales aux talibans depuis qu'il a été désigné chef suprême des talibans afghans en juillet de l'année dernière, après la confirmation de la mort du mollah Omar, dont il était l'adjoint. Bruce Riedel, expert de l'Afghanistan au sein du groupe d'études Brookings Institution, a mis en garde contre des retombées sur les relations avec Islamabad.
Les dirigeants talibans sont soupçonnés de longue date de trouver refuge dans le pays.