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Les combattants étrangers en Syrie inquiètent de plus en plus. Une réunion internationale sur ces combattants sera organisée à Bruxelles, le 8 mai prochain, avec la participation du Maroc et d’autres pays tels que la Jordanie, la Tunisie et la Turquie. Objectif : renforcer la coopération entre pays européens et avec certains pays tiers du Sud de la Méditerranée notamment le Maroc, connu par son expérience dans les démantèlements de réseaux de recrutement, ainsi que la Jordanie et la Turquie, points de passage de ces combattants.
Joëlle Milquet, ministre belge de l’Intérieur, a indiqué que son pays veut s’inspirer du mode opératoire marocain en matière de lutte contre les réseaux de recrutement. Selon elle, le Royaume aurait beaucoup de choses à apprendre aux Belges.
En effet, depuis le début du conflit en Syrie, les services de sécurité marocains n’ont eu de cesse de démanteler des cellules terroristes chargées de recruter et d’envoyer de jeunes jihadistes combattre en Syrie. Des cellules qui « coordonnent leur action avec les représentants des organisations terroristes affiliées à Al-Qaida, en particulier les mouvements Sham al-Islam, Jabhat al-Nusra et l'Etat islamique d'Irak et du Levant », selon des informations relayées par le ministère de l'Intérieur.
Ces cellules procèdent également à la collecte de dons pour financer le voyage des volontaires au Jihad en Syrie et ce, après les avoir embrigadés et sensibilisés aux différentes précautions sécuritaires à prendre, et ce à travers des réunions tenues dans un domicile dédié à cet effet.
Les spécialistes estiment qu’actuellement des dizaines de centaines de Marocains partent vers la Syrie via la Turquie pour rejoindre les rangs des groupes armés proches d'Al-Qaida ou de l'Armée libre syrienne (ALS). Leur nombre est en augmentation continuelle au même titre que celui des morts enregistrées parmi les combattants marocains, a précisé un spécialiste.
L’approche jordanienne en matière de lutte contre l’islam radical sera également discutée. En effet, un travail transversal est mené durant six mois au sein des prisons jordaniennes sur base de volontariat. Il consiste à organiser des rencontres entre les prisonniers, les spécialistes en psychologie, les autorités religieuses reconnues et les spécialistes de la réinsertion.
Pour Joelle Milquet, il importera de consolider les modèles jordanien et marocain tout comme celui qui a été initié par le groupe informel réunissant les ministres de l'Intérieur d'une dizaine de pays européens, dont le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l'Espagne. Ce groupe s'est réuni en juin et octobre 2013, puis une nouvelle fois en décembre, en présence, cette fois-ci, des ministres des Etats-Unis, du Canada et de l'Australie.
La Belgique a mis également en place une « task force Syrie » qui se réunit une fois par semaine sous la présidence des ministres de la Justice et de l'Intérieur, la police intégrée, les services de renseignements, l'OCAM, le Centre de crise, le SPF Affaires étrangères, le SPF Intérieur et les représentants des principales villes concernées par la lutte contre le terrorisme.
