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Le Festival gnaoua s’offre un temps de réflexion et d’échanges : Les cultures en liberté à Essaouira

Lundi 25 Juin 2012

Le Festival gnaoua s’offre un temps de réflexion et d’échanges : Les cultures en liberté à Essaouira
D’éminentes personnalités du monde de la politique, des arts et des lettres ainsi que de nombreux représentants de la société civile ont pris part au forum qui s’est tenu, vendredi 22 et samedi 23, à Essaouira.
 Organisée en marge du quinzième Festival gnaoua et musiques du monde (du 21 au 24 juin), à la salle La Caravelle de l’hôtel Atlas, la tenue de « ce forum tombe à point nommé, parce qu’il met en exergue l’une des vocations majeures du Festival et, sans prétentions, pallie l’absence de débat qui caractérise aujourd’hui notre espace culturel national », a souligné Mme Neila Tazi, directrice et productrice du Festival, à l’ouverture de cette rencontre dédiée à la réflexion et aux échanges. 
Intervenant à cette occasion,  André Azoulay a d’entrée de jeu expliqué que  «la culture dont on parle (ici) n’est pas celle des émotions (...) C’est ce vecteur exceptionnel qui trouve sa légitimité, répond à la nécessité à laquelle les idéologies n’ont pas su répondre. (Avant d’ajouter que) la culture va là où les idéologies ont échoué ». 
Poursuivant son propos, le conseiller de SM le Roi a estimé que « le Festival gnaoua est le témoin le plus vrai, le plus emblématique et le plus riche argument qu’on puisse faire référencer quand on aborde des  thématiques comme celle d’aujourd’hui ».
 Livrant sa vision de la culture,  le président fondateur de l’Association Essaouira-Mogador a estimé que «la culture est le dernier espace que nous n’avons pas gâché» et que chacun, à des niveaux différents,  était comptable de la «tolérance sur la confrontation de nos religions,  de nos cultures et de nos histoires».
 Parce qu’«au-delà de nos idéologies, la culture peut nous aider à revenir dans la modernité», André Azoulay a demandé aux artistes «de garder ce radeau de sauvetage pour la modernité». Car, a-t-il insisté, «aujourd’hui, nous avons besoin de la culture et de la création culturelle pour dessiner la feuille de route que nous avons perdue».
Assailli par de nombreuses questions sur ses choix politiques et les dérapages observés ces derniers temps au sujet de la création culturelle, Nabil Benabdallah, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, a pour sa part relevé qu’il existe « un combat dans lequel la culture et la politique se mêlent»  mais que «le Maroc a plus ou moins réussi cette situation».  
Soulignant le rôle précurseur de la cité des Alizés en matière de valeurs et sa capacité à gérer les traditions et contradictions qui caractérisent la société marocaine, le dirigeant du PPS a toutefois fait observer que «s’il y a eu le Printemps arabe, c’est qu’il y a eu des défaillances de nos politiques et de nos intellectuels ». Il a aussi indiqué que le choix de sa formation a été « de réformer, démocratiser, avancer, rendre plus transparent tout en défendant un projet avec ses alliés.  (Et que) si quelque chose peut être attentatoire à ce projet, nous saurons tirer les conséquences ».
 A l’issue de son intervention, le président de la Fondation Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan a appelé à «la réconciliation entre le champ politique  et le champ culturel» et invité «les hommes et les femmes à reprendre le chemin non pas du militantisme mais des idées parce que nous en avons besoin». 
S’indignant du silence qui a prévalu suite à certains dérapages observés ici et là, le président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a cependant axé son intervention sur les principales mutations qu’a connues le Maroc, évoquant en exemple la transition démocratique, l’urbanisation et le décalage culturel qu’il a jugé tardif. Avant de conclure en ces termes : « Je suis optimiste même si on peut avoir en termes de liberté quelques incidents ».
 Saluant l’initiative et la qualité des interventions de ce forum, Leila Shahid, déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne, a fait observer qu’Essaouira bien que magnifique fut longtemps  une ville endormie.  Et que ces dernières années, elle avait «vu renaître cette ville que je retrouve systématiquement depuis 30 ans».  Sur un autre registre, la militante palestinienne a estimé que « la musique permet un genre de communion qu’aucune autre forme d’art ne peut faire » et appelé à ce que « cet esprit (d’Essaouira) traverse toute la Méditerranée ».
Enfin, Freddi Nyathela, de l’Afrique du Sud, a partagé son expérience sur l’association qu’il a fondée et dirige : South african Roadies association.  Cette structure forme les jeunes des ghettos aux métiers de techniciens son et lumières, des formations qui étaient auparavant interdites aux Noirs sous l’Apartheid.
Clôturant cette première journée, M. Azoulay a lancé: « Aidez-nous à prolonger cette expérience et dites autour de vous que vous avez vu l’art du possible (à Essaouira et au Maroc en général)». Avant les témoignages bouleversants des artistes dont celui de la comédienne Latefa Ahrrare qui a ému l’assistance.

 
 
 
 
 
 

ALAIN BOUITHY

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