Le court métrage ne constitue ni un tremplin pour le long métrage, ni un brouillon, mais c'est plutôt une forme d'art, un film à part entière, a insisté le cinéaste Noureddine Lakhmari. Dans un entretien accordé à la MAP, le réalisateur marocain a affirmé que le "court métrage n'est ni un tremplin ou un pont pour passer au long métrage, ni un brouillon, c'est une forme d'art, c'est un film à part entière avec ses règles, ses conditions et sa façon d'aborder les sujets". "Réduire le court métrage à un simple tremplin ou brouillon me provoque et m'attriste en même temps, puisque cette attitude privilégie le volume et la longueur sur le contenu", a confié Lakhmari, critiquant les cinéastes qui adhèrent à cette idée. Le fait que ce genre cinématographique dure quinze, quatorze ou douze minutes, ne constitue pas une raison pour le réduire à un simple pont pour passer au long métrage, au contraire cette contrainte prouve sa complexité, puisque le réalisateur doit, dans ce petit laps de temps, raconter une histoire et faire en sorte que le message soit clair et limpide, a expliqué le réalisateur.
Le court métrage diffère certes du long métrage mais il reste un produit et une forme d'art et d'expression que le public veut voir et juger, a-t-il poursuivi, appelant à changer cette attitude réductrice et traiter réellement le court métrage avec l'égard qui lui échoit comme un film à part entière.