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La télévision version PJD, un véritable fiasco

47% des spectateurs marocains préfèrent regarder ailleurs


Hassan Bentaleb
Mardi 14 Juillet 2015

«Après l'euphorie, la gueule de bois », c’est ainsi qu’on peut résumer la situation de nos chaînes nationales après la publication  du dernier rapport de Marocmétrie. En fait, les bons chiffres d’audimat enregistrés durant la première semaine du Ramadan ont cédé la place  à des taux d’audience en chute libre au cours des dernières semaines du mois sacré.
Selon le rapport en question,  47% des spectateurs marocains préfèrent regarder les chaînes étrangères contre 29% auparavant et 53% suivent les programmes nationaux contre  70%  préalablement.  Le rapport précise également que le taux d’audience atteint, en prime time, 70% avant une chute vers des taux plus faibles.  
La deuxième chaîne d’Aïn Sebâa a été la plus touchée puisqu’elle a enregistré un recul d’audimat fort significatif.
Ces taux confirment la tendance déjà observée il y a plusieurs années. Une enquête d’Averty, un institut d’enquêtes et de sondages d’opinion, sur les émissions  du Ramadan de l’année grégorienne 2013 a révélé que plus  de 67% des spectateurs marocains  ne  regardaient la télévision nationale que rarement ou occasionnellement, 4% ne la regardaient jamais et seuls 28% la regardaient souvent, voire toujours et durant toute l’année.  
L’enquête a également révélé que le mois sacré restait la seule période où la télévision marocaine enregistrait un taux d’audience moyen estimé à 44,7% mais qui cachait une autre réalité puisque 76,4% des répondants la regardaient pendant ce mois car la rupture du jeûne l’imposait et 27,6% le faisaient par manque de choix.  Quant aux 37,4% restants, ils regardaient la télé pour rester informés sur l’actualité nationale.
Mieux, 92,1% des sondés ont affiché leur insatisfaction à propos des chaînes nationales pendant le Ramadan contre seulement 7,9% qui ont exprimé un niveau de satisfaction favorable.
Ces résultats rejoignent ceux qui ont été enregistrés durant l’année 2012 par le même institut de sondage. Sa précédente enquête avait également confirmé que le mois du Ramadan demeurait  une «haute saison» pour la télévision marocaine avec 35,4% des enquêtés qui  la regardaient souvent contre 26,7% durant toute l’année. Un léger regain qui  s’explique principalement par la réunion des familles autour du ftour pour près de 80% des répondants.
Que révèlent ces chiffres? Que la qualité des programmes diffusés par les chaînes de télévision publiques demeure en deçà des attentes des Marocains et que la potion apportée par  Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, a démontré son inefficacité.  Ses cahiers des charges de la SNRT et de la Soread-2M concoctés avec le concours de Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, semblent avoir rapidement atteint leurs limites.
Ce constat d’échec a été reconnu par El Khalfi lui-même puisqu’il  n’a pas hésité à déclarer dernièrement devant le Parlement que les programmes ne répondent pas aux attentes et qu’il n’est pas satisfait de leur qualité. Pis, lui qui a fait sien, dès son investiture, le vœu de réconcilier les Marocains avec  leurs télés, a avoué son incapacité à changer quoi ce soit puisque ces programmes ont été choisis par une  commission de sélection suite à des appels d’offres.  En d’autres termes, les Marocains seront contraints durant les années à venir à ingurgiter des programmes insipides qui coûtent plus de 86 millions de DH aux caisses de l’Etat.
En effet, aucune solution ne se profile à l’horizon et ce n’est pas les mesurettes annoncées au Parlement par Mustapha El Khalfi qui vont changer grand-chose. Ce dernier a déclaré devant les élus de la nation que suite à des consignes du chef du gouvernement, il y aura établissement d’un rapport et d’un audit global sur les 15 appels  d’offres remportés durant ces deux dernières années par 60 sociétés de production. Le ministre compte également modifier les procédures des appels d’offres et initier un sondage concernant les taux d’audience et de satisfaction à même de définir les orientations effectives des spectateurs marocains.    
Ces mesures font sourire plus d’un expert du secteur. Lesquels estiment que les études et les sondages ne manquent pas et que c’est du côté de l’établissement d’une stratégie nationale à long terme du secteur audiovisuel qu’il faut regarder. Pour eux, le gouvernement Benkirane  a fait l’erreur de parier sur la transparence des procédures de sélection des projets tout en mettant de côté l’enjeu de la qualité.


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1.Posté par ait el cadi hocine le 13/07/2015 22:00 (depuis mobile)
bravo bravo el khawasir

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