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La situation sociale préoccupante en 2013

Rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE)


Alain Bouithy
Samedi 6 Septembre 2014

La situation sociale préoccupante en 2013
«La question de l’emploi, avec notamment le chômage des jeunes et la participation des femmes, demeure l’un des principaux défis de cohésion sociale », soulignait récemment le Conseil économique, social et environnemental (CESE) dans son rapport annuel au titre de l’année 2013. 
Cette  question «interpelle les politiques publiques en matière d’enrichissement du contenu en emplois de la croissance et concernant l’employabilité, particulièrement celle des jeunes et des femmes», estimait cette institution dirigée par Nizar Baraka.
On se souvient que ce dernier avait présenté en juillet dernier au Souverain, le rapport annuel du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au titre de l’année 2013. Rapport qui apporte des éclairages riches d’enseignements sur l’évolution globale des principaux indicateurs économiques du Maroc. Tout particulièrement sur la situation sociale encore peu convaincante, bien que les indicateurs économiques soient globalement en progrès.
Le rapport, qui s’appuie sur l’analyse des principales évolutions du Maroc sur les plans économique, social et environnemental, déplore que « le contenu en emplois de la croissance ait maintenu, en 2013, sa tendance baissière de telle sorte que cette croissance n’a eu aucun impact sur le taux de chômage qui s’est stabilisé à son niveau de 2012». 
Sur ce sujet, le rapport argumente en précisant que «les créations d’emplois se sont limitées à 114.000 en 2013. A lui seul, le secteur du BTP, accentuant la tendance entamée en 2012, a perdu en 2013, 50.000 postes alors qu’il était à l’origine de la création moyenne de 55.000 emplois annuels entre 2007 et 2011 ». 
Si les nouvelles ne sont pas encourageantes sur le terrain de la création d’emplois, rien n’est encore gagné sur le front du chômage. 
En effet, « le taux de chômage a atteint 36% pour les jeunes âgés de 15 à 24 ans, 18,2% pour les titulaires de diplômes et 9,6% chez les femmes », note-t-on.
Pour le CESE, il ne fait aucun doute que la question de l’emploi, avec notamment le chômage des jeunes et la participation des femmes, demeure l’un des principaux défis de cohésion sociale et interpelle les politiques publiques.
Concernant l’évolution du dialogue social en 2013, le Conseil constate qu’il n’a pas contribué à l’émergence de consensus sur les grandes réformes structurelles et à la relance de la croissance économique. 
En plus d’analyser les indicateurs économiques, il est à souligner que le CESE émet également des recommandations dans le cadre d’une approche intégrée, inclusive et durable tout en mettant l’accent sur quelques points de vigilance.
C’est ainsi que le CESE  estime à cet égard, qu’«il est nécessaire de réactiver le dialogue social tripartite qui n’a pas connu d’avancées en 2013 en rendant opérationnelles la Commission nationale du dialogue social et la Haute commission de concertation sur les questions stratégiques dont la mise en place a été annoncée ».
Le  CESE est cependant convaincu : les accords-cadres, conclus en 2012 entre la CGEM et certains syndicats, régissant la médiation sociale en matière de contentieux du travail, constituent un progrès. Il recommande toutefois de rendre « effective l’institutionnalisation du dialogue social et d’en accroître l’efficacité ».
Si des progrès ont été enregistrés en matière d’accès des citoyens à certains services sociaux de base (éducation et couverture médicale) et au niveau de la généralisation de l’accès à l’école, « des déficiences persistent, notamment, au niveau de l’abandon scolaire, des compétences acquises par les élèves et des inégalités sociales, régionales et liées au genre », déplore le CESE.  Et d’ajouter que la réforme du système éducatif offre une piste de sortie dans la résolution de cette question.
Sur le plan de la santé et de la protection sociale, le rapport indique que 50% de la population marocaine a bénéficié d’une couverture médicale de base à fin 2013. Ce, grâce notamment «à la généralisation en cours du RAMED qui permet à 6,3 millions de personnes d’accéder, gratuitement, à l’ensemble des prestations fournies par le réseau des établissements de soins publics».
Mais le Conseil appelle à «une nouvelle politique de santé ayant pour objectifs d’assurer un accès équitable aux soins à travers la réduction des disparités entre les régions et l’extension de l’accès des citoyens aux médicaments, d’intégrer la dimension sanitaire dans les autres politiques publiques et d’impliquer et encadrer le développement des secteurs privé et mutualiste dans un souci d’amélioration et d’optimisation de l’offre de soins».
En matière de couverture retraite, le CESE préconise la réforme des régimes de retraite, selon une approche globale et intégrée qui revêt un caractère d’urgence, soulignant que «la prestation vieillesse ne couvre, aujourd’hui, que 33% de la population en âge d’activité».
Soulignant les progrès réalisés en matière d’accès au logement, le rapport note que «l’année 2013 a été marquée par la mise en chantier de seulement 234.000 unités en baisse de 28% par rapport à 2012. Au niveau du logement social, un recul de 70% a été constaté avec la mise en chantier de seulement 39.053 logements en 2013 contre 131.878 en 2012 avec, de surcroit, une chute de 60% des demandes d’autorisation de la part des promoteurs».
Le rapport du CESE s’est aussi intéressé aux inégalités liées au genre et constate qu’elles restent marquées sur le marché du travail où le taux d’activité féminin plafonne à 25%.  Il estime  impératif de procéder à la mise en place de la Haute autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination, prévue par la Constitution.
Par contre, se réjouit le Conseil, «la situation des enfants a connu une amélioration sensible en ce qui concerne les indicateurs relatifs à la mortalité, à l’accès aux services de base et à la réduction du travail des enfants».
Toutefois, insiste le rapport, il va falloir renforcer les actions visant l’intégration sociale et la protection de l’enfance en intensifiant la lutte contre toutes les formes d’exploitation des enfants et en s’assurant du strict respect de leurs droits.
Dernier point du volet social, la protection des droits des immigrés, au sujet duquel le rapport rappelle la nouvelle politique impulsée par S.M le Roi Mohammed VI. 
A ce propos, le Conseil préconise la mise en place de mécanismes de suivi et de veille concernant la mise en œuvre des dispositifs arrêtés. Objectif : «S’assurer de la concrétisation de cette nouvelle génération de droits fondamentaux des immigrés dans notre pays».
 


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