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Dans ce champ d’études naissant –ça ne fait que 10 ans que le génome humain a été décodé– des résultats probants ont déjà été publiés.
Tout a commencé en 1986, rappelle la revue Nature dans un article sur les rapports entre biologie et idéologie, avec une étude de Nicholas Martin qui comparait les opinions politiques chez des jumeaux ou jumelles monozygotes et les opinions de deux «faux» jumeaux ou jumelles.
Or les vrais jumeaux avaient plus souvent des opinions politiques similaires que les autres fratries, ce qui créditait l’hypothèse selon laquelle les gènes pouvaient expliquer cet écart, les paires de vrais comme de faux jumeaux ayant toutes grandi dans des environnements sociaux identiques (même si, et cela fait partie des critiques faites à la génopolitique, les parents, les enseignants et l'entourage ont tendance à traiter les vrais jumeaux d'une manière plus similaire encore).
Il a fallu vingt ans pour que cette étude pionnière, alors méprisée par les politologues, soit rééditée aux Etats-Unis dans les années 2000, amenant des résultats similaires. La génopolitique part de l'hypothèse que les facteurs biologiques que sont les gènes, les niveaux d’hormones ou les neurotransmetteurs peuvent en partie façonner les attitudes en matière politique sur des sujets comme l’immigration, le mariage homosexuel ou la guerre.
C’est dans le fonctionnement cérébral qu’il faut aller trouver ce qui influence directement nos croyances et opinions politiques. Une étude américaine a montré que les sujets qui répondaient de manière plus forte à un stimulus angoissant comme un bruit soudain étaient plus favorables à la peine de mort.
Les différences entre libéraux et conservateurs s’expliqueraient selon une étude britannique... par la taille de l’amygdale, les conservateurs ayant une amygdale plus grosse. L'amygdale est impliquée dans la reconnaissance des émotions: ce n'est donc pas tant une relation gène-politique que mettent en évidence les chercheurs en génopolitique, qu'une relation entre les opinions et le système émotionnel, lui-même pris en charge par le cerveau.
Va-t-on pour autant, ironise l’article de la BBC, abandonner les élections et simplement demander aux électeurs d’envoyer des échantillons de salive?
Non, évidemment, car la génopolitique ne consiste pas à simplement trouver le gène du vote de gauche ou du vote de droite pour prédire le vote d’un citoyen. Les informations génétiques sont assez limitées, de sorte qu’en dehors de traits simples comme la couleur des yeux, contrôlés par un petit nombre de gènes, il est impossible d’associer un gène à une opinion politique. Ce serait trop simple... Et trop décevant.