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La fuite en avant de Ramid

Le ministre de la Justice se défausse de ses responsabilités à la tête de la commission de suivi des élections


Hassan Bentaleb
Mardi 20 Septembre 2016

La victimisation est à nouveau de mise pour le PJD. Ainsi, après l’épisode Hammad Kebbaj à Marrakech, c’est au Mustapha Ramid, ministre PJD de la Justice et des Libertés, de prendre le relais. Dans un message diffusé sur sa page Facebook, il accuse le département de l’Intérieur de l’écarter de toute décision ayant trait aux législatives, en précisant qu’il n’est plus consulté sur aucune décision concernant les prochaines élections alors qu’il y a des choses qui se trament, selon lui, sans préciser pour autant leur nature. Et partant, il se défausse de toute responsabilité relative aux prochains résultats du scrutin de 7 octobre.
« Ces propos ne doivent pas être pris à la légère même s’ils ne sont pas officiels, puisqu’il s’agit d’un ministre qui assume une responsabilité au sein du gouvernement et de la Commission centrale chargée du suivi des élections », nous a déclaré Said Khomri, professeur de droit public. Et d’expliquer : « Ces propos sont irresponsables et inacceptables vu sa responsabilité dans cette Commission en tant que coprésident à côté du ministre de l’Intérieur. D’autant plus qu’il s’agit d’une commission gouvernementale qui fonctionne sous la supervision du chef du gouvernement et Ramid de par sa responsabilité et ses relations avec le Parquet est au cœur de ce processus électoral chargé du suivi, du contrôle et de l’adaptation juridiques du processus».
Notre source considère que ce message posté sur les réseaux sociaux à quelques journées du lancement de la campagne électorale du prochain scrutin de 7 octobre revêt une signification plutôt politique et risque de semer des doutes sur le processus électoral. «  Si le ministre juge qu’il est écarté ou exclu du processus décisionnel concernant les élections,   pourquoi tarde-t-il à déclarer officiellement sa démission du département de la Justice et des Libertés et pourquoi refuse-t-il de claquer la porte au nez de cette commission ? » , s’est-elle interrogée. Et de se demander : « Si Mustapha Ramid détient des données et des dossiers qui remettent en cause le processus électoral, pourquoi ne les révèle-t-il pas ? ».
En effet, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le timing de cette sortie médiatique du ministre pjdiste alors qu’il était présent lors de toutes les rencontres de ladite commission avec les formations politiques en vue de boucler les derniers préparatifs des élections du 7 octobre dont l’objectif est d’informer ces partis politiques de « la volonté de la Commission de se conformer aux instructions Royales appelant à veiller à ce que les élections législatives du 7 octobre se déroulent dans un climat de transparence et de respect du droit », que « l’arsenal juridique relatif aux élections a été finalisé et que tous les textes le concernant ont été publiés dans le Bulletin officiel » et pour tenir compte des remarques et propositions des formations politiques en ce qui concerne le déroulement de ces élections.
Notre professeur de droit ne va pas par quatre chemins. Il pense qu’il y a un mélange des genres et que Mustapha Ramid confond les réactions et positions politiques et partisanes relatives à son parti et sa responsabilité en tant que ministre au sein d’un gouvernement formé constitutionnellement et géré dans un cadre de loi bien précis.
Cette tension entre l'état-major du PJD et le ministère de l'Intérieur ne ravive-t-elle pas le débat sur la proposition de la création d’une instance indépendante chargée du suivi des élections initiée par l'USFP et l’Istiqlal ? « Il est vrai que cet incident remet en selle le débat sur la création d’une telle instance mais cette question n’est pas propice dans ce contexte. Aujourd’hui, il y a une entente entre les partis politiques sur l’actuelle Commission. Ceci d’autant plus qu’on a parcouru beaucoup de chemin. Il y a des mesures, des procédures et des lois, des révisions entreprises. Il est trop tard de parler d’une autre commission, car cela  pourrait remettre en cause le processus électoral lui-même. Le sujet est à débattre mais après les élections», a conclu Said Khomri.  


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