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La décharge de Médiouna renaît de ses relents

La COP22 désormais dans le rétro, le Conseil de la ville de Casablanca prête six mois de vie à un dépôt d’ordures plus que jamais saturé


Mohamed Jaouad Kanabi
Samedi 19 Novembre 2016

Ce n’est pas demain la veille que la décharge de Médiouna risque de cesser ses activités. En effet, le site d’une superficie d’environ 80 hectares continuera, malgré un trop plein manifeste d’ordures de tous genres et même un peu plus, provenant de la métropole, d’en amasser du surplus, et ce conformément à la décision du Conseil de la ville de Casablanca.
Ce dernier, réuni en session extraordinaire, mercredi en adoptant l’avenant n°35/2008, permettait à la plus grande décharge publique ici-bled, une prorogation de six mois de plus. Le contrat de gestion par ECOMED interposé, et un fonctionnement légal d’une période allant du 17 novembre au 17 mai 2017, peut courir, n’en déplaisent aux riverains. Cela étant, les différents existants entre cette société et les élus casablancais ne sont pas un secret de polichinelle.
La ville avant de se rétracter une première puis une seconde fois, avait programmé la fin d’une existence bien emplie de ce site ayant rendu bons et loyaux services à la Nation, au jour ou à la nuit du réveillon de la Saint Sylvestre. Mais l’ultime hommage attendra, semble-t-il, le temps d’un semestre au moins.
Située en banlieue dans les anciennes carrières de Lissasfa à une quinzaine de kilomètres de Casablanca, ‘’Médiouna Décharge’’, pour les intimes, est opérationnelle depuis 1986. Elle fonctionne en tant que simple dépôt. Nombre de casiers, quand ils existent, manquent d’étanchéité et favorisent de leur biodégradation des déchets, une pollution par infiltration de résidus (lixiviats), nuisant ainsi et amplement à la nappe phréatique et donc à l’agriculture dans le secteur sud-est de la capitale économique.
Puits d’eau potable ou d’irrigation, sources et lits à l’instar d’Aïn Hallouf, désormais tarie, en subissent des conséquences néfastes. Quant à la santé des résidents dans cette zone et alentours et des répercussions environnementales, qui s’en soucie? En tout cas, pas les décideurs du Conseil de la ville.
Naguère, la décision du geste annoncé de débrancher le respirateur du patient comateux ‘’Médiouna Décharge’’, prise par nos élus se justifiait par l’organisation de la COP22. Aujourd’hui qu’elle se trouve être dans le rétro, les affaires vont reprendre leur cours. Et vas-y, que je décide de prêter vie au dépôt d’ordures en dépit de toute logique et raison. Les camions bennes peuvent continuer leur navette, il n’y a rien avoir, circulez !
Les propos séduisants annoncés en grande pompe pour l‘avant et le pendant Marrakech 2016 n’étant plus d’actualité, la guéguerre d’avec ECOMED peut, aux dépens des Bidaouis et leur bien-être, reprendre de plus belle.
C’est que le holding, qui a en charge près de la moitié des ordures ménagères du pays et quelques autres projets innovateurs, a saisi la Justice administrative. Huit mois de ses services et quelques autres broutilles restant à ce jour toujours impayés. La gamelle se chiffrant sans viande et légumes à quelque 150 MDH. Le tajine mijoterait même plus, au regard de l’enveloppe financière de quelque 78 MDH qu’aurait allongée l’Environnement et celle de la participation de la Ville qui tournerait autour de 21 MDH. Ces deux dernières pacotilles trouvant raison dans la mise en service d’un nouveau dépotoir public, lu, vu, revu, corrigé, exproprié, élargi à des fins de décharge contrôlée aux normes internationales en matière de tri, recyclage et traitement des déchets et tous les blablas de circonstances de l’avant COP22.
Mais et en référence à la pub : ça c’était avant ! En attendant il est une patate chaude qu’éboueurs et gens de la ville se renvoient inlassablement.
Quand dossiers d’ordures et relents qui en découlent atterrissent au prétoire, c’est comme qui dirait, l’odeur d’une sale affaire et le pressentiment d’un gros scandale.


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