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La classe ouvrière mobilisée en force derrière la bannière de la FDT

Driss Lachgar :«Porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc aura des conséquences graves sur toute la région» Abderrahmane Azzouzi : «Nous rejetons toute solution qui se ferait au détriment de la classe ouvrière»


Mourad Tabet
Jeudi 2 Mai 2013

La classe ouvrière mobilisée en force derrière la bannière de la FDT
Ils étaient des milliers qui ont répondu présent à l’appel de la Fédération démocratique du travail (FDT) à l’occasion du la fête du 1er mai, pour défiler depuis la place Sidi Maarouf à celle de Bouchentouf à Casablanca.
Des salariés et des fonctionnaires dans différents secteurs ont brandi des banderoles, scandé des slogans condamnant la politique antisociale menée par le gouvernement Benkirane et exprimé leur malaise et inquiétude.
Mais quelles sont les sources de cette inquiétude ? L’intervention de Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’USFP, a mis en lumière les causes de cette inquiétude. « Le peuple marocain est fortement inquiet », tance-t-il devant des membres du bureau central de la FDT, des membres du Bureau politique de l’USFP (Abdelmaksoud Rachdi, Ahmed Abouh), le président de la Commission administrative de l’USFP, Habib El Malki, et des représentants des partis politiques (le Parti des verts du Maroc, PSU, et le Parti travailliste). Et d’ajouter que le peuple marocain se pose aujourd’hui des questions cruciales un an et demi après l’investiture du gouvernement présidé par le secrétaire général du PJD.  
Sur le plan national, le peuple marocain est sérieusement inquiet après la dernière crise due aux manœuvres au sein du Conseil de sécurité visant à élargir  la mission de la Minurso pour qu’elle supervise les droits de l’Homme au Sahara marocain. « C’est une manœuvre qui a pour objectif de balkaniser la région. On a divisé le Soudan, on a utilisé la manœuvre pour diviser l’Iraq, et également la Syrie et la Libye. Leur objectif est de diviser la région en petits Etats. Mais ce plan a été déjoué grâce à la vigilance du peuple marocain et ses forces vives », a-t-il souligné.
Driss Lachgar a averti les gouvernants algériens qui abritent sur leur sol les séparatistes et qui investissent l’argent du pétrole dans la course à l’armement au lieu d’établir des projets de développement du pays. Ce plan de balkanisation ne concerne pas seulement les pays de l’Orient, mais également la région du Grand Maghreb.
Il a rappelé dans ce sens des séries de rencontres qu’a tenues la direction du parti avec les ambassadeurs des pays membres permanents au Conseil de sécurité. « Nous avons tenu à leur expliquer que porter atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc aura des conséquences graves sur toute la région », a-t-il souligné.
Sur le plan politique, le peuple marocain, selon Driss Lachgar, est également fortement inquiet. Car un an et demi après l’investiture du gouvernement présidé par le PJD, le bilan de l’Exécutif sur ce plan est négatif voire nul. Les Marocains se sont réjouis des réformes étaient constitutionnelles et politiques engagées depuis 2011, lesquelles réformes couronnées par des élections législatives anticipées et la formation du nouveau gouvernement par un parti de l’opposition, mais cette joie s’est affaiblie après plus de deux ans, car le gouvernement tergiverse quant à l’opérationnalisation de la nouvelle Constitution. Pis encore, il a liquidé les acquis politiques réalisés par les précédents gouvernements. A titre d’exemple, le gouvernement de Abderrahmane Youssoufi a instauré une nouvelle coutume selon laquelle les dates des élections aussi bien au niveau national  que régional et local doivent être annoncées à l’avance afin de permettre aux partis politiques de se préparer à ces échéances. Mais le gouvernement Benkirane a liquidé tout bonnement cette coutume. « Nous avons le droit d’interpeller le gouvernement sur les élections professionnelles, locales et régionales. Nous avons le droit de connaître la date de toutes ces échéances », martèle-t-il.
La troisième source du malaise du peuple marocain provient de la crise économique et sociale qui frappe de plein fouet notamment les ouvriers et les petits fonctionnaires. Contrairement au programme électoral du parti majoritaire, et les promesses du gouvernement, les décisions prises par ce dernier sur le plan économique et social (notamment l’augmentation des prix du carburant et partant celle des prix des produits de première nécessité) ont porté atteinte directement au pouvoir d’achat des ouvriers et des fonctionnaires. Selon Driss Lachgar, le gouvernement justifie ces décisions et la non-tenue des promesses, par la crise économique mondiale, mais tout cela n’est qu’un alibi, car l’Exécutif refuse jusqu’à présent d’appliquer l’accord signé le 26 avril 2011 entre les centrales syndicales et le gouvernement d’Abbass El Fassi, même si les dispositions dudit accord qui reste à appliquer n’auront aucun impact sur le budget de l’Etat. Il est davantage question de volonté politique comme l’abrogation de l’article 288 du Code pénal qui est considéré comme une épée de Damoclès contre les libertés syndicales.
Driss Lachgar a proposé dans ce sens à la FDT et au groupe fédéral à la Chambre des conseillers de couper l’herbe sous les pieds du gouvernement en présentant une proposition de loi relative à l’abrogation dudit article. De ce fait, «le Groupe socialiste aussi bien à la Chambre des représentants qu’à la Chambre des conseillers appuiera cette initiative», ajoute-t-il.
Le Premier secrétaire a réitéré l’opposition de son parti aux pseudo-dialogues organisés par le gouvernement comme c’est le cas des Assises nationales sur le réforme fiscale, dont les recettes ont été préparées par des bureaux d’études alors que « les partis politiques et les associations de la société civile sont invités seulement à approuver ces recettes », explique Driss Lachgar tout en  insistant une fois de plus sur la nécessité de construire un front social pour contrer la politique antisociale et antipopulaire du gouvernement.
A noter que la FDT fête le 1er mai de cette année sous le thème «L’unité syndicale pour réaliser la dignité, la liberté, et l’égalité sociale», et qu’un membre du bureau central de la CDT a participé au défilé de la FDT et vice versa.
Lors de son allocution, Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT, a souligné que la classe ouvrière célèbre le 1er mai alors que le peuple marocain est uni autour de la question de l’intégrité territoriale, surtout après la résolution onusienne qui a donné raison à la position marocaine.
Les festivités du 1er mai sont célébrées par la classe ouvrière marocaine dans un contexte national et international inquiétant, menaçant les acquis des ouvriers de par le monde. La crise économique mondiale continue d’étouffer les économies fortes, surtout en Europe et en Amérique, dixit M.Azzouzi qui rappelle que les plans de sauvetage élaborés par les différents gouvernements se font aux dépens des classes ouvrières à travers la fermeture des unités de production, le licenciement des employés, ainsi que la réduction des salaires et des jours de travail.
Le secrétaire général de la FDT n’a pas manqué de relever la confusion qui marque la politique de l’Exécutif, ajoutant que le traitement de cette situation nécessite un courage politique afin de trouver les ressources financières et donc faire face au déficit budgétaire, de lutter contre la fraude et l’évasion fiscale, de passer de l’informel à une économie formelle, de réformer la loi organique des finances, de revoir le système fiscal, entre autres mesures.
«Nous refusons les solutions de facilité préconisées pour contrecarrer la crise qui sont au détriment de la classe ouvrière qui, pourtant, n’a pas participé à la gestion de la chose publique pour être tenue pour responsable de cette crise», a conclu M.Azzouzi.

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