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« La campagne électorale pour le scrutin du 7 octobre s’est généralement déroulée dans de bonnes conditions. On a même constaté un hausse du nombre de rassemblements électoraux et du taux de participation à ces meetings par rapport aux élections communales et régionales de 2015 malgré les différences des enjeux entre les deux scrutins», nous a déclaré Said Khomri, professeur de droit public.
Pour lui, trois observations s’imposent à cet effet.
Premièrement, tous les partis politiques n’ont pas mené le même genre de campagnes au niveau qualitatif ou des moyens mis en œuvre.
Deuxièmement, ces campagnes ont été marquées, à quelques exceptions près, par une déficience en matière de mise en avant du volet politique des programmes électoraux. « Les partis politiques ont pris conscience du rôle et de l’importance de l’utilisation des nouveaux médias et technologies. Ils ont même fait appel à des sociétés de communication et de marketing pour superviser leurs campagnes. Mais, cette mutation au niveau de la gestion de leur image a occulté l’essentiel, à savoir le discours politique. Malheureusement, cette campagne a, en effet, été axée plutôt sur les candidats eux-mêmes ainsi que sur l’échange réciproque d’accusations», nous a-t-il expliqué.
Troisièmement, les programmes électoraux ont été bien élaborés et des propositions sérieuses ont vu le jour donnant aux citoyens le choix de voter pour des formations politiques qui militent pour la continuité des réformes entreprises ou celles qui offrent de nouvelles alternatives. « Il y a eu une diversité des offres et des mesures proposées. Certains programmes ont été réalistes et concrets et d’autres chimériques et éloignés des réalités. Certains partis se sont même contentés de faire du copier-coller de leurs anciens programmes », nous a précisé notre source.
Pourtant, Said Khomri est catégorique : « Il est vrai qu’il y a une mutation au niveau des méthodes et de la qualité. Il est vrai également que la campagne a été gérée professionnellement et rationnellement. Mais, il n’en demeure pas moins qu’on se trouve encore face à la même culture politique et aux mêmes approches. Prenez l’exemple des slogans scandés ou des discours prononcés, ils ont été presque identiques à ceux que nous avons déjà entendus ».
Notre source a également estimé que les élections du 7 octobre ont représenté un véritable enjeu pour l’avenir du pays. « On est dans une phase fondatrice dont les leviers n’ont pas été tous exploités et l’enjeu crucial de ce scrutin a été de poursuivre la consolidation de cette étape car, malgré la promulgation des lois organiques et d’autres textes de lois, l’opérationnalisation de ceux-ci reste bloquée », a-t-il dit. Et de conclure : « Il n’y a pas eu de débats sous l’actuel gouvernement sur le contenu de ces textes. Les méthodes et approches ainsi que l’implication des différents partenaires ont, en effet, été pointées du doigt. En fait, le gouvernement a opté pour des dialogues téléguidés ou plutôt des monologues. L’approche participative fait bonne figure mais uniquement dans le texte de la Constitution et pas au niveau de l’action gouvernementale ».