Le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, a annoncé des représailles "dans le monde entier" contre les pays de la coalition anti-jihadiste menée par Washington, qui multiplie les frappes en Irak et en Syrie.
Les derniers raids aériens, effectués samedi par les Etats-Unis, la Jordanie, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ont visé sept cibles en Syrie et trois en Irak, selon le commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).
Dans une vidéo diffusée sur Internet, le Front Al-Nosra a qualifié les opérations de la coalition de "guerre contre l'islam" et a fustigé un "axe du mal" dirigé par "le pays des cow-boys".
"Ces Etats ont commis un acte horrible qui va les mettre sur la liste des cibles des forces jihadistes dans le monde entier", affirme dans la vidéo le porte-parole d'Al-Nosra, Abou Firas al-Souri. "Nous sommes engagés dans une longue guerre" qui "pourra durer des décennies", déclare-t-il.
La coalition a étendu depuis quelques jours ses frappes aériennes à la Syrie. Les Etats-Unis ont annoncé mardi y avoir "éliminé" des membres de Khorassan, un groupuscule islamiste proche d'Al-Qaïda qui s'apprêtait selon Washington à lancer des "attaques majeures" aux Etats-Unis et en Europe.
D'après le Pentagone, Khorassan est lié au Front Al-Nosra. En revanche, des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche de l'opposition syrienne, soutiennent que le groupe visé est le Front Al-Nosra lui-même, apparu dans le conflit syrien en 2012.
Malgré ces raids (les deuxièmes menés par la coalition internationale cette semaine dans ce secteur), les jihadistes de l'EI ont attaqué à la roquette la ville kurde d'Aïn Al-Arab (Kobané en kurde), poussant plusieurs centaines d'habitants à se réfugier en Turquie voisine, selon l'OSDH.
Les frappes de la coalition ont par ailleurs endommagé "un aéroport tenu par l'EI, une garnison et un camp d'entraînement près de Raqa", le fief du groupe extrémiste sunnite en Syrie, a ajouté le Centcom.
Les Etats-Unis ont explicitement exclu toute participation de Damas à la coalition et soutiennent des factions rebelles considérées comme modérées qui luttent à la fois contre les jihadistes et contre le pouvoir du président Assad.
Selon la Maison Blanche, la conseillère de Barack Obama à la sécurité nationale, Susan Rice, a rencontré vendredi l'opposition modérée syrienne à Washington, lui apportant son soutien et réaffirmant "que le président Assad a perdu toute légitimité". Le conflit syrien a fait près de 200.000 morts en plus de trois ans.
Des frappes de la coalition dirigée par Washington ont détruit dimanche trois raffineries de pétrole sous le contrôle de l'organisation Etat islamique dans le nord de la Syrie à la frontière avec la Turquie, rapporte une ONG.
La coalition avait déjà détruit au moins 12 raffineries contrôlées par ce groupe extrémiste entre jeudi et vendredi dans la province pétrolière de Deir Ezzor (est), dominée en très grande partie par l'EI.
"Au moins trois raffineries artisanales sous le contrôle de l'EI ont été détruites dans la région de Tall Abyad dans la nuit de samedi à dimanche", rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Une quatrième a été touchée", a précisé l'ONG sans être en mesure de préciser les dommages.