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La Vision 2020 handicapée par la formation touristique

Youssef Fahmi Les besoins en cadres s’élèvent à près de 260.000 tandis que le nombre annuel de lauréats ne dépasse guère les 10.000


Mohammed Taleb
Samedi 16 Août 2014

La Vision 2020 handicapée par la formation touristique
 
Le manque flagrant de ressources humaines qualifiées dans le domaine du tourisme  constitue un handicap de taille qui mine la mise en œuvre de la Vision 2020.
Alors que les professionnels manifestent un besoin énorme en travailleurs qualifiés, le vivier existant semble s’être épuisé.
Pour le vice-président de la Fédération nationale des organismes de formation touristique, Youssef Fahmi, «la Vision 2020 déterminant la stratégie touristique du Maroc n’a pas eu l’intérêt qu’elle méritait. Notamment en ce qui concerne la formation de personnels qualifiés».
Alors qu’il y a beaucoup de demandes de la part des hôteliers et des tour-opérateurs en ressources humaines qualifiées et que ces derniers peinent à trouver des profils de bonne qualité, les établissements de formation ne parviennent pas à répondre convenablement à ces demandes.
Selon M. Fahmi, «à l’heure actuelle, les besoins en termes de cadres touristiques s’élèvent à près de 260.000 tandis que le nombre annuel de lauréats dans ce domaine ne dépasse guère les 10.000».
Ce qui amplifie le besoin et pose plus de difficultés au sein des filières concernées, c’est «l’émigration de cadres spécialisés» vers les marchés étrangers. Et d’ajouter : «Un nombre important de lauréats dans plusieurs spécialités émigrent vers les pays du Golfe  répondant mieux à leurs attentes».
En quête de jobs décents et bien rémunérés, les jeunes d’aujourd’hui ne semblent pas être en mesure de sacrifier leur avenir pour les beaux yeux d’une industrie qui ne leur accorde pas la place qu’ils méritent.
Mais au-delà de la quantité, la filière a besoin de rehausser la qualité de ses cursus et les mettre en adéquation avec les besoins du marché.
Bien que cette problématique ne concerne pas que ce secteur du fait de l’épuisement rapide des ressources humaines qualifiées et professionnelles, la Vision 2020 nécessite une remise à plat afin de déterminer finement les besoins et les problématiques RH spécifiques au secteur. 
A l’heure où notre pays souhaite renforcer la performance de ce secteur, troisième en termes de poids dans la contribution au PIB, cette Vision devrait être accompagnée d’une politique claire à mettre en œuvre sur le terrain pour mener à bien le train de cette stratégie. En gros, la Vision 2020 nécessitera la formation de 132.000 jeunes d’ici 2020, ce qui hissera le secteur au premier rang grâce à la création de 470.000 nouveaux postes et environ un million d’emplois indirects. Pour que la roue de la formation tourne, il faut que le train de cette Vision se mette lui-même en ordre de marche rapide.
Le retard accusé en matière de création de la Haute autorité du tourisme (HAT), qui disposera comme prévu dans le contrat-programme de deux commissions dont l’une est dédiée aux ressources humaines et à la formation (l’autre au tourisme durable), en dit long sur les insuffisances constatées depuis plus de 10 ans, surtout au niveau des RH.  Cette commission devrait être chargée de fixer les objectifs en fonction des besoins au niveau régional. Y devront siéger les départements de l’Emploi, de l’Enseignement supérieur et de l’Education nationale ainsi que l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) qui a déjà mis le pied à l’étrier en consacrant ses ressources aux formations dédiées aux différentes spécialités du secteur, l’Agence nationale de promotion des emplois et des compétences (ANAPEC), etc.
Pour rappel, la Vision 2020 du tourisme, qui a été lancée en novembre 2010, vise à doubler le nombre d’arrivées, hissant ainsi le Maroc parmi les 20 premières destinations touristiques mondiales. Cette nouvelle stratégie a pour objectif également la création de 200.000 nouveaux lits touristiques à travers le Royaume et la multiplication par trois du nombre de touristes nationaux. Les recettes devraient être portées à 140 milliards de DH en 2020, soit un montant cumulé sur la décennie proche de 1.000 milliards de dirhams. Des objectifs qui restent importants et ambitieux, mais rien ne pourra être atteint sans la formation de compétences capables de relever ce défi.



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