Liège en Belgique et Florence en Italie ont été, mardi, le théâtre de deux carnages commis par des forcenés. L’un à caractère haineux est l’œuvre d’un Belge, un Liégeois d’origine marocaine, Nordine Amrani qui a tué quatre personnes et blessé plus d’une centaine avant de se donner la mort. L’autre raciste est celui d’un militant d'extrême droite, Gianluca Casseri qui a tué par balles, deux vendeurs ambulants, et en a blessé gravement trois autres, tous des Sénégalais avant de se suicider. Hier en mi-journée à Liège, à l’heure où la fusillade a été perpétrée, une minute de silence a été observée en hommage aux victimes tandis qu’à Florence, le maire décrétait une journée de deuil. Pour ce qui est de la tragédie belge, le tireur Nordine Amrani était un repris de justice en liberté conditionnelle et donc, selon la formule consacrée, «bien connu des services de police». Il a commis la boucherie, sur la place de Noël, un des endroits les plus animés de la ville, en lançant quatre grenades d’un toit d’une boulangerie et en tirant sur la foule à l’aide d’une arme automatique, une kalachnikov faisant, parmi la foule, trois morts, deux adolescents et un bébé de 17 mois et blessant quelque 120 personnes dont cinq grièvement.Le bilan aurait pu être plus lourd, car l’ouverture commerciale de la place avait été retardée par le Bourgmestre à cause d’une météo capricieuse (vents violents et orages). Avant son geste fou, Nordine Amrani, dans son appartement où il vivait seul, d’une balle en plein front, aurait tué la femme de ménage de sa voisine, après peut-être l’avoir violée. Il aurait ensuite déposé le cadavre dans son hangar, lieu déjà d’un délit précédent (culture de 2000 plants de cannabis) pour lequel il avait déjà eu affaire avec la justice. Par ailleurs, Nordine Amrani aurait prémédité son acte fou. La veille, il aurait effectué un virement d’argent avec une communication qui interpelle «Je t’aime mon amour. Bonne chance!», à sa compagne qui ne vivait pas avec lui. Soudeur de métier, Nordine 33 ans qui affectionnait les armes à feu dont il s’était fait une spécialité (d’où ses démêlés avec la justice pour détention de plus de 9500 pièces d’armes), fabriquait aussi des silencieux. Selon son entourage, il n’avait pas le profil d’un déséquilibré. Cependant, il semblerait qu’une instruction judiciaire (culture de cannabis) dont il était l’objet, le troublait fortement. De plus, le matin de la tuerie, Nordine Amrani était convoqué au palais de justice pour «une histoire de mœurs » selon le procureur du Roi, Danielle Reynders qui, par ailleurs, indiquait qu’il ne fallait voir là « qu’un acte isolé d’un forcené », l’allusion étant faite à ceux qui déjà donnaient au carnage une connotation autre, au vu des origines et du nom du tireur fou.
A Florence Gianluca Casseri, un Toscan, a, quant à lui, perpétré son expédition meurtrière dans un marché de la banlieue nord en tuant sur le coup à l’aide d’un revolver 357 Magnum Smith et Wesson deux vendeurs à la sauvette et blessant gravement un troisième avant de se rendre dans un autre marché, dans le centre historique, où il a de nouveau fait deux autres blessés, deux vendeurs ambulants. L’homme, corpulent à la chevelure grisonnante, la quarantaine passée s’est suicidé ensuite, avec son arme. Toutes les victimes sont des Sénégalais. Aussitôt après les émeutes qui ont suivi, l’organisation d’extrême droite à laquelle il appartenait, Casa Pound dans un communiqué se démarquait de l’acte de son sympathisant, «la xénophobie, et la violence discriminatoire n’ont pas lieu d’exister», laissant au fait, des retombées de personnes emportées par une ardeur furieuse et obstinée ayant perdu toute raison et tout contrôle de soi : des forcenés sans aucune étiquette qui, par la force des choses, ont cultivé haine, aversion et dégoût à en exploser leur animosité sur autrui. Cela s’applique aussi à l’auteur de la tragédie de Liège.