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L’usine de fabrication des bonbonnes de gaz sous pression

Plus de 200 employés de Sofrinour à Nador en grève depuis plus de deux mois


Naîma Cherii
Jeudi 19 Juin 2014

L’usine de fabrication des  bonbonnes de gaz sous pression
Les 214 salariés de Sofrinour du groupe Atlamed, spécialisée dans la fabrication des bonbonnes de gaz, font toujours grève et campent devant le siège de l’entreprise à Nador. Les grévistes demandent une augmentation de leurs salaires, l’application de la promotion interne et la titularisation d’une vingtaine d’ouvriers prévue en 2013.
«La totalité des ouvriers de cette entreprise sont en grève», affirme Abdelkrim Breaq de l’AMDH, qui «dénonce l’absence de toute tentative de la société de mener un dialogue sérieux avec ses salariés». Ce dernier, qui  ne mâche pas ses mots, déplore que «chaque fois qu’une date est fixée pour entamer des pourparlers avec les grévistes afin de mettre fin à cette situation, les représentants de l’entreprise fassent la chaise vide». A l’AMDH, poursuit-il, «on estime que les autorités locales sont  complices avec la direction de cette société, puisqu’on n’arrive pas à convaincre ses responsables de respecter leurs engagements ».
Depuis qu’ils ont entamé leur grève il y a plus de deux mois, souligne-t-il, il n’y a pas eu de dialogue avec la direction de l’entreprise  pour la reprise du travail. Et depuis quelques jours, les grévistes redoutent même d’être licenciés. « L’administration cherche à se venger des grévistes. Les propos tenus par un représentant de la direction, lors d’une réunion qui a eu lieu à Oujda, en présence des membres du bureau syndical, sont venus attiser les craintes des grévistes, qui redoutent d’être mis au chômage d’un jour à l’autre », souligne un rapport récent de l’AMDH-section de Nador. « Non seulement on refuse de répondre  à leur dossier revendicatif - qui est à nos yeux légitime - mais les dernières informations provenant de la direction de l’entreprise soutiennent qu’en ce moment, cette dernière n’est pas capable d’employer l’ensemble des ouvriers. Ce qui veut dire que l’administration compte isoler les salariés dans une première étape avant de les licencier dans une deuxième étape », prévient notre interlocuteur. L’AMDH, selon notre source, a adressé plusieurs lettres aux responsables concernés pour déplorer la situation des 214 salariés avec lesquels les employeurs refusent encore de lier langue. 
La dernière rencontre avec le management de l’entreprise n’a pas donné de résultat. Les grévistes protestent contre ce qu’ils estiment être un excès de zèle de la direction qui a eu pour conséquence l’aggravation de leur situation sociale. Pour Abdelkrim Breaq, le top management «va trop loin. Il a fait appel à des hommes-chiens pour intimider les grévistes. Pire, pour remplacer les grévistes, la direction a embauché d’autres salariés», en violation des dispositions du Code du travail, «mais cela  n’a pas suffi. En effet, lundi dernier, l’un des grévistes s’est fait violemment heurter par une voiture conduite, à grande vitesse, par le  chef du personnel », selon notre interlocuteur. Lequel regrette que depuis plus de deux mois les responsables de Sofrinour campent sur leur position, refusant toujours de rencontrer les membres du bureau syndical en vue de trouver une issue à ce conflit social.
Il convient de préciser que ce dernier survient en ces temps où les patrons commencent à mener campagne contre les dispositions du Code du travail relatives aux licenciements et au versement des indemnités y afférentes. 
A noter également que les statistiques des inspections de travail nous rappellent chaque année que la cause première des grèves n’est autre que le manque de respect de la loi par un nombre important de chefs d’entreprises.
 


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