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L'opposition syrienne exclue de facto de la présidentielle

L'exode des réfugiés touche neuf millions de personnes


Samedi 15 Mars 2014

L'opposition syrienne exclue de facto de la présidentielle
Le Parlement syrien a voté une nouvelle loi électorale en vue de la présidentielle qui empêche de facto l'opposition en exil de se présenter face au président Bachar al-Assad, à la veille du 3e anniversaire de la guerre en Syrie.
 M. Assad, confronté à une rébellion qui veut sa chute, n'a pas encore officiellement annoncé son intention de briguer un troisième mandat mais il a affirmé, en janvier à l'AFP qu'il y avait de "fortes chances" qu'il le fasse.
Aucune date n'a été annoncée pour le scrutin, mais les électeurs doivent être convoqués entre 60 et 90 jours avant la fin du mandat de M. Assad le 17 juillet.  L'élection se tiendra dans un pays saigné à blanc par la guerre et rongé par une crise humanitaire inouïe. Jusque-là aucun des protagonistes ne semble avoir les moyens de l'emporter même si les troupes du régime sont passées à l'offensive et gagnent du terrain.
 Jeudi, le Parlement a approuvé les clauses de la nouvelle loi électorale. Théoriquement, le scrutin sera ouvert, pour la première fois depuis des décennies, à plusieurs candidats, en vertu de la nouvelle Constitution adoptée en 2012. Mais si ce texte constitutionnel établit le "pluralisme politique" en abolissant la suprématie du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle, les clauses adoptées par les députés empêchent de fait les figures de l'opposition en exil de se présenter.  Chaque candidat doit en effet "avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature et ne doit pas avoir une nationalité autre que syrienne", stipule le texte.
Or la Coalition de l'opposition, considérée comme l'interlocuteur privilégié par l'Occident, est installée à Istanbul. La Syrie n'est pas à son premier scrutin en pleine guerre. Le régime avait organisé en mai 2012 des législatives boycottées par l'opposition et remportées par ses partisans, et à l'époque M. Assad avait affirmé que les élections avaient montré le soutien des Syriens à son régime face aux "terroristes", en allusion aux rebelles. Une élection présidentielle excluant de fait l'opposition sonnerait le glas des négociations de paix, a prévenu jeudi le médiateur international Lakhdar Brahimi.
 "S'il y a une élection, je soupçonne que l'opposition, toute l'opposition, ne sera probablement pas intéressée pour discuter avec le gouvernement", a-t-il dit à New York.
 Le départ de M. Assad est la principale revendication de l'opposition. Deux séries de négociations entre opposition et régime en janvier et février à Genève sous l'égide de M. Brahimi n'avaient permis aucun résultat. 
Trois ans de guerre en Syrie ont contraint plus de neuf millions de personnes à la fuite et cet exode a donné naissance à la plus large population de personnes déplacées au monde, selon l'ONU.
"Il est inacceptable qu'une catastrophe humanitaire de cette ampleur puisse avoir lieu sous nos yeux sans la moindre indication d'un quelconque progrès pour arrêter ce bain de sang", a affirmé le patron du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) Antonio Guterres.
Plus de 2,5 millions de Syriens sont actuellement enregistrés, ou en attente d'inscription, sur les listes de réfugiés dans les pays voisins, une population en passe de dépasser celle des Afghans comme plus large population réfugiée au monde.
Par ailleurs, plus de 6,5 millions de personnes ont quitté leurs foyers et vivent aujourd'hui en Syrie en tant que personnes déplacées.
Au total, plus de 40% de la population du pays a maintenant fui, selon le HCR qui estime qu'au moins la moitié d'entre eux sont des enfants.
"Aucun effort ne doit être ménagé pour atteindre la paix. Et aucun effort ne doit être ménagé pour atténuer les souffrances du peuple innocent pris au piège du conflit et obligé d'abandonner ses foyers, communautés, emplois et écoles", a ajouté M. Guterres dans un communiqué.
Le conflit, qui a débuté par une violente répression gouvernementale de manifestations en mars 2011, aurait fait près de 140.000 morts. 


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