L'empreinte culturelle des marques en débat


Quinquagénaires, sexagénaires voire octogénaires, certaines marques marocaines sont indétrônable. Loin d’être seulement liés à l’économie, ces noms de marque bien connus nous ont souvent accompagnés dès l’enfance et font partie de la culture marocaine. Dans ce contexte, «la relation entre culture et maques» a été au centre d'un colloque organisé, jeudi à la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc à Rabat, sous le thème «L'empreinte culturelle des marques».

Libé
Samedi 13 Février 2016

Les marques marocaines sont «une part de notre fierté nationale, présente et future», lit-on en présentation du fameux livre «Brand Your Morocco», fruit d'"un travail approfondi sur la marque Maroc et les marques marocaines". Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire général du ministère de la Culture, Mohamed Lotfi M'rini, a assuré que le plan d'action de son département place au centre de ses ambitions l'intégration de la culture dans l'économie et le resserrement des liens avec la création de la valeur. Il considère que ce colloque permet de se rendre compte de l'importance de la marque Maroc en tant que "réceptacle de la diversité et de la pluralité des langues et des cultures, faisant ainsi du Royaume, à la faveur des différents affluents composant sa culture, une terre de paix et de tranquillité, avec un Islam modéré et des valeurs reconnues, autant d'éléments qui militent à renforcer la qualité de la marque Maroc à l'étranger". Dans ce sens, M. M'rini a fait valoir que "l'aspect purement commercial de la marque représente aujourd'hui un véritable sujet dans une économie qui aspire à s'intégrer dans la mondialisation, car une marque marquée par son patrimoine génétique et son ancrage profond dans une culture locale nationale, va se promouvoir hors de son territoire identitaire, d'où des problèmes d'accompagnement et une exigence d'innovation".
Pour le secrétaire général du ministère de la Culture, les entreprises marocaines désirant investir des marchés extérieurs doivent prendre en considération l'environnement culturel de ces pays, dans l'optique d'implémenter une communication qui puisse être réceptive par les cibles convoitées. "Il s'agit d'un immense chantier sur lequel les grandes sociétés mondiales  ont déjà travaillé et que les sociétés marocaines devraient également  investir", a-t-il mis en relief.
De son côté, la fondatrice de Brand Your Moroccan Culture et directrice des éditions Langages du Sud, Mme Patricia Defever a indiqué que ce rendez-vous vient montrer la relation qui existe entre culture et marques, relevant que les marques doivent être des ambassadeurs du Maroc à l'étranger. Cette journée, qui sera émaillée notamment par des lectures de poésie, vise à développer le talent des jeunes artistes, dont 13 lauréats ont été  sélectionnés dans les quatre disciplines en jeu et voir leur conception des marques marocaines, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Mme Catherine Becker, chef d'entreprise et écrivaine, a abordé l'exemple de la Chine sous l'angle des "jeux de bascule entre art et marques dans la culture chinoise contemporaine", revenant sur la naissance des vieilles  marques chinoises, l'artisanat et comment aujourd'hui se construit toute une réflexion entre art et marque pour rechercher des lieux de résistance et d'ouverture.
Ce cycle de conférence traite du rapport entre marques et culture et met en évidence l'importance du patrimoine immatériel dans la marque pays et de sa  nécessité pour développer et enrichir les marques marocaines.
Par ailleurs, une plateforme des marques marocaines baptisée ''Brandyourmorocco.com" a été créée à cette occasion avec l'ambition de devenir une plateforme de référence des marques et du brand content au Maroc: les  marques marocaines, leur actualité, les informations académiques sur les  marques, les conférences au Maroc et dans le monde, les publications...
Quant au concours Brand Your Moroccan Culture, organisé par la maison d'édition Langues du Sud, il a rassemblé, depuis le 17 septembre dernier, des jeunes artistes marocains âgés entre 18 et 35 ans. L'objectif étant de mettre  en avant leur vision des marques marocaines et de la marque Maroc dans une des  quatre disciplines du concours, en l'occurrence arts plastiques, photographie, Pop Art et musique.
Dans la catégorie musique, le premier prix groupe a été remporté par "Rock  But", devant "Input" (2è prix), tandis que "D'stito" a obtenu le premier prix  rap, devançant "Boummask".
En arts plastiques, Sanae Dannoune a décroché le premier prix, suivie de  Chaima Ghannam (2è prix) et de Houda Hanani (3è prix), tandis que dans le  concours de la photographie, le premier prix a été glané par Ghita Ait Ben  Salh, devant Nawal Moujtahid (2è) et Fayssal Zaoui (3è).
Dans l'épreuve Pop Art, Mohamed Touirs a obtenu le premier prix, suivi de Mohamed El Bellaoui (2è) et de Hicham Bellaghzal (3è).
Sur plus d'une centaine de candidatures, 58 artistes ont été sélectionnés et ont pu réaliser dans ce cadre une oeuvre reflétant leur perception du "Made in Morocco".
Tout au long de la période de création, ils ont été encadrés par des chefs  de file, professionnels de renom de chaque discipline.
Différentes thématiques sont à l'ordre du jour de cette journée, à savoir "marques, culture et design, les clés du succès" et "La biennale de Marrakech,  porteuse d'image pour le Maroc".


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