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L’économie marocaine entre baisse de régime et absence d’emplois

Le HCP atteste de la douloureuse fin de mandat du gouvernement Benkirane

Samedi 2 Juillet 2016

Au premier trimestre 2016, une baisse du rythme de croissance de l’économie nationale a été enregistrée, se situant à 1,7% au lieu de 4,7% durant la même période de l’année dernière. Cette dure nouvelle porte encore une fois un sacré coup à l’actuel Exécutif, mettant à nu un résultat qui n’est pas dû uniquement à une baisse de l’activité agricole mais aussi à un rythme d’accroissement modéré des activités non agricoles. Le tout doublé d’une croissance économique tirée fortement par la demande intérieure, notamment la consommation finale des ménages et l’investissement et d’un besoin de financement de l’économie qui a légèrement augmenté, à en croire la dernière la note d'information, émanant du Haut-commissariat au plan (HCP), relative aux comptes nationaux du premier trimestre de l'année en cours.
«Après la forte croissance de 14,9% durant le premier trimestre de l’année 2015, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a enregistré un fléchissement de -7,4% durant la même période en 2016» continue d’indiquer le HCP, expliquant cette évolution par une baisse de l’activité de l’agriculture de 9% au lieu d’une hausse de 13,6% une année auparavant et par une légère augmentation de celle de la pêche à 11,3% au lieu de 31,4%.
Mais ce n’est pas tout. La note dévoile, en somme, une valeur ajoutée globale réalisée par l’ensemble des activités économiques qui a marqué une augmentation à peine de 0,9% au lieu de 3,2% le premier trimestre de l’année 2015 avant de souligner qu’au total, le Produit intérieur brut (PIB) en volume s’est accru de seulement 1,7% durant le premier trimestre 2016 contre 4,7% une année auparavant, et ce compte tenu de l’augmentation des impôts sur les produits nets des subventions de 7,6% au lieu de 19,2%. Et de préciser qu’aux prix courants, le PIB s’est situé à 2,9% au lieu de 7,8%, une année auparavant, mettant en relief une hausse du niveau général des prix qui a été de l’ordre de 1,2% au lieu de 3,1%.
Par ailleurs, la même source révèle, dans le détail, que la valeur ajoutée du secteur secondaire a, toutefois, réalisé une augmentation de 3,1% au lieu de 2,7% durant le premier trimestre de l’année précédente, signalant que c’est la conséquence de l’amélioration des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction (7% au lieu d’une baisse 10,8%) et du bâtiment et travaux publics (2,3% au lieu de 0,1%), conjuguée au ralentissement du rythme d’accroissement de celles des industries de transformation (2,9% au lieu de 5%) et de l’électricité et eau (2% au lieu de 10%).
La valeur ajoutée du secteur tertiaire, de son côté, a affiché une croissance de 2% au lieu de 0,9% le même trimestre de l’année 2015, assure le HCP, soutenant qu’à l’exception des services des activités financières et assurances qui ont enregistré une baisse de 0,3%, toutes les composantes du secteur ont dégagé des croissances positives dont les postes et télécommunications à 5% au lieu de 2,4%; le commerce à 3,5% au lieu de 0,6%; les services rendus aux ménages et aux entreprises à 2,9% au lieu de 2,4%; les services rendus par l’Administration publique générale et sécurité sociale à 1,7% au lieu de 0,6%; le transport à 1,3% au lieu de 1,7%; les hôtels et restaurants à 1,2% au lieu d’une baisse de 3% et  les  services de l’éducation, de la santé et de l’action sociale à 0,6% au lieu de 0,5%.
En outre, les emplois du PIB n’étaient pas en reste de l’analyse du Haut-commissariat au plan qui fait état notamment d’une demande intérieure en augmentation de 3% au premier trimestre 2016 au lieu de 0,3% la même période de l’année 2015, avec une contribution à la croissance de 3,3 points au lieu de 0,4 point.
«Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 2,7% au lieu de 2,3%, contribuant pour 1,6 point à la croissance au lieu de 1,4 point», poursuit-on de même source, faisant observer que la consommation finale des Administrations publiques, de son côté, a enregistré une hausse de 0,8% au lieu de 3,2%, avec une contribution à la croissance de 0,2 point au lieu de 0,6 point.
Quant à l’investissement brut (formation brute de capital fixe et variations de stocks), il a connu une hausse de 5% au lieu d’une baisse de 5,4% la même période de l’année passée, avec une contribution à la croissance de 1,4 point au lieu d’une contribution négative de 1,7 point, selon le HCP.
Dans la foulée, les services d’Ahmed Lahlimi Alami n’ont pas manqué de faire apparaître une contribution négative des échanges extérieurs. «Les exportations de biens et services ont affiché une hausse de 6,3% durant le premier trimestre 2016 au lieu de 6,8% une année auparavant et les importations ont augmenté de 8,7% au lieu d’une baisse de 4,1%», soulignent-ils, annonçant que, dans ces conditions, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,6 point au lieu d’une contribution positive de 4,3 points le même trimestre de l’année précédente.
Parallèlement, l’on a soulevé de même source une légère hausse du besoin de financement de l’économie ajoutant qu’aux prix courants, avec la hausse du PIB de 2,9% au lieu de 7,8% et l’augmentation des revenus nets reçus du reste de monde de 7,1% au lieu d’une baisse de 7,5%, le revenu national brut disponible a connu une progression de 3,1% au lieu de 6,9% durant le premier trimestre de l’année 2015.
Aussi, le HCP explique qu’avec une consommation finale nationale en valeur en progression de 2,9%, le même taux enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est stabilisée à 28,8% du PIB.
Et de faire remarquer que l’investissement brut ayant représenté 31% du PIB au lieu de 30,5% durant le même trimestre de l’année précédente, le besoin de financement de l’économie nationale a connu ainsi une légère hausse, passant de 1,7% du PIB à 2,2%. Pavé dans la mare : l’on est donc fort loin des 7% de taux de croissance promis par Benkirane lors de la campagne électorale qui l’a porté au faîte des affaires. L’on est également à l’opposé de l’Eldorado qu’il a fait miroiter aux pauvres demandeurs d’emploi. Cependant, pour être juste, il faut lui concéder la liste de prouesses à son actif dans laquelle figurent, principalement, les hausses du chômage et du coût de la vie, la baisse du niveau de vie, la montée en flèche du népotisme, le meilleur enracinement de la prévarication, la répression tous azimuts des revendications sociales et le reste à l’encan.

Meyssoune Belmaza

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